La peur de l’engagement est de plus en plus utilisée aujourd’hui pour expliquer les raisons du « désamour » pour le couple et les relations sérieuses. Si cette peur est réelle et constitue pour certains une vraie phobie, pour d’autres elle n’est en fait qu’un miroir aux alouettes. C’est une sorte de fourre-tout pour ne pas assumer les véritables raisons qui les empêchent de s’investir dans une histoire d’amour, ou pour masquer le fait qu’ils n’en ont tout simplement pas envie. Les jeux de l’amour les intéressent bien plus que l’amour au sens noble du terme. Alors si chacun est libre de s’engager ou non dans une relation amoureuse, il est toutefois utile de se poser les bonnes questions sur les raisons de ce désengagement. Comme le dit cette citation anonyme bien connue, «Refuser d’aimer par peur de souffrir, c’est comme refuser de vivre par peur de mourir». Afin de vous aider dans cette réflexion, voici dix citations sur la peur de l’engagement en amour.
La peur de l’engagement causée par le poids du passé
Déception amoureuse, infidélité, séparation difficile… Autant de raisons qui peuvent expliquer la peur de s’engager à nouveau dans une histoire d’amour. La peur de souffrir encore est trop vive pour se lancer. Il faut d’abord prendre le temps de faire le deuil de sa relation passée, de se reconstruire. Il faut reprendre confiance en soi pour refaire confiance à quelqu’un.
« Personne ne peut aimer s’il n’est engagé par l’espoir d’être aimé ». André le Chapelain, (De Amore)
« Ceux qui résistent à s’engager dans de nouvelles aventures construisent dans leur vie des forteresses avec les briques de leurs échecs passés et le mortier de leurs peurs. Ils refusent de sortir de leur monde imaginaire, par crainte d’être blessés par un autre revers éventuel ». Claude Duquette
La peur de l’ennui comme cause à la peur de l’engagement
L’ennui, la lassitude, la routine, autant de mots associés à l’idée du couple. S’engager en amour, pourquoi faire ? Voilà la question que se pose beaucoup de monde ou plutôt à laquelle certains ont trouvé leur propre réponse. Selon eux, l’engagement en amour est synonyme d’ennui ou de devoir et ils n’ont pas envie de tenter l’aventure du couple, persuadés qu’elle va les contraindre, les « empêcher de ». Ils n’y voient pas un défi, une expérience positive mais plutôt une obligation routinière et codée à laquelle ils ne veulent pas adhérer, de peur d’étouffer et de mourir d’ennui.
« Chez les amants, tout plaît, tout est parfait ; chez les époux, tout ennuie et tout lasse. Le devoir nuit : chacun est ainsi fait. » Jean de la Fontaine, (Fables, « Belphégor »)
« En ce moment, beaucoup de gens ont renoncé à vivre. Ils ne s’ennuient pas, ils ne pleurent pas, ils se contentent d’attendre que le temps passe. Ils n’ont pas accepté les défis de la vie et elle ne les défie plus. » Paulo Coelho, (La cinquième montagne)
La mode actuelle de consommation, utilisant la peur de l’engagement comme faux prétexte
Comment résumer une grande partie des relations de nos jours ? Surconsommation, esprit de collection, multiplication des choix et des options. La communication virtuelle, de plus en plus présente qui facilite les échanges, mais les réduit à une superficialité affolante, s’ancre chaque jour davantage dans les mœurs. On ne prend pas le temps de se connaître et de s’apprivoiser, qu’on passe déjà à quelqu’un d’autre. Et cette tendance use et abuse hypocritement de la peur de l’engagement comme prétexte pour justifier son mode de fonctionnement.
« La multiplication du nombre d’options entrave, plutôt qu’elle n’autorise, la capacité à s’engager dans une relation unique. Ainsi, la liberté (…) conduit à l’incapacité de faire un choix, voire au manque de désir de le faire. S’il existe une histoire de la liberté, alors nous pouvons dire que nous sommes passés de la lutte pour la liberté à la difficulté de choisir, et même au droit de ne pas choisir. » Eva Illouz, (Pourquoi l’amour fait mal. L’expérience amoureuse dans la modernité)
« Les couples d’aujourd’hui, se font et se défont au gré de leur fantaisie. » Gilles Archambault, (Les maladresses du cœur)
La peur de perdre sa liberté individuelle comme raison principale à la peur de l’engagement
Voir une relation sentimentale comme une contrainte à sa liberté individuelle, et une cause majeure de perte de son identité est une idée très répandue. Le couple n’est plus associé à l’amour, aux valeurs de solidarité, de soutien et de complicité mais à la peur de perdre son individualité, son droit à rester soi-même. La peur de se perdre dans son couple au détriment de qui on est, la peur de perdre son indépendance, voilà l’idée majeure qui est une entrave à l’envie de s’engager dans une histoire d’amour.
« Tout engagement génère des compromis, et il est évidemment beaucoup plus facile de rester soi-même en ne faisant rien. » Ethan Hawke (acteur, cinéaste, écrivain, scénariste)
« La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir. » Paulo Coelho, (Le Zahir)
« La vraie aventure de vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser. Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager. Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l’amour, ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations – sans illusions, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l’odyssée, à n’en refuser ni les naufrages ni le sacre, prêt à perdre plus qu’il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n’est coté à aucune bourse, la promesse tenue, l’engagement honoré dans la traversée sans feintes d’une vie d’homme. » Christiane Singer, (Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies !)
Pour conclure, je finirai par cette jolie citation de Bob Marley qui exprime bien la dualité présente en chacun de nous, surtout en ce qui concerne les questions de l’amour. Cette envie d’aimer et d’être aimé freinée par la peur, qui nous pousse à nous protéger. Et parfois à fuir tout engagement amoureux.
Oui, on aime mais on a peur. Peur d’être déçu, blessé, trahi, abandonné. Mais peur aussi de se lasser, se tromper, de ne pas ressentir suffisamment les élans du cœur pour se lancer. Peur de nous, de l’autre, de l’amour en somme.
Alors on se cache derrière la peur de l’engagement ou on la développe comme une véritable phobie. Et c’est dommage. Car il y a des choses pour lesquelles il faut oser se lancer, et l’amour est une -si ce n’est la- chose pour laquelle il faut savoir laisser sa carapace à terre et tenter l’aventure. Car l’amour en est une, la plus belle des aventures humaines.