Tout juste 15 ans, encore plongée dans ses rêves d’adolescente, elle attend un prince charmant, appuyé sur son bureau de cours. Elle vient d’entrer au lycée, ses parents la laisse sortir l’après-midi, elle songe déjà à négocier les soirées. Elle a une bande de copines, des filles comme elle, mignonnes, naïves, connes et insouciantes.
Elle rencontre un garçon, un peu plus âgé mais ce n’est pas grave. Il est gentil avec elle, il ne dit pas de mal de ses copines, comme a pu le faire son ex-petit ami. Il est mignon, aussi, puis il la respecte. Il n’est pas trop entreprenant, il lui propose de sortir l’après-midi et non le soir. Ils mangent des gaufres et vont à la fête foraine, elle l’aime bien, puis beaucoup. Ils n’ont pas plus de temps à passer ensemble, il dit qu’il a le bac à réviser. Quant à elle, ses parents l’empêchent de sortir, comme ses notes ont baissées.
Devant ses cours de mathématiques, elle rêve, elle dessine, sur sa feuille quadrillée le portrait de son nouveau prétendant. Elle l’idéalise, oublie un bouton d’acné qu’elle n’a jamais remarqué, elle ne sait pas qu’il porte une veste verte avec un t-shirt orange et que c’est trop criard. Alors elle prend ses crayons bleus pour colorier son haut. Elle oublie aussi qu’elle n’a passé que deux après-midi avec lui. Souvent, elle se surprend à espérer qu’il lui propose d’aller au cinéma, ensuite ils passeraient au parc et, assis sur son banc préféré, il l’embrasserait.
Elle gâche ses espoirs, il ne lui en restera plus par la suite. Ses rêves se brisent lorsqu’elle comprend qu’il ne l’appellera plus jamais, il a été gentil et sincère avec elle mais ne pouvait partager ses illusions. De toutes ses promesses, aucune n’est réelle, toutes sont issues du rêve d’une adolescente encore mignonne, encore naïve, encore bien conne.