Après la rupture, un vide immense se fait ressentir, un manque atroce…Mettre des mots sur ces sentiments peut s’avérer réparateur ou du moins, cathartique.
A toi mon Amour
La nuit, mes mains te cherchent. Et je me réveille en sueur parce que tu n’es pas là, parce que l’oreiller est vide à côté de moi. Parce que j’ai tellement mal que ma respiration se bloque, que mes larmes coulent pendant mon sommeil. Et ils me disent d’avancer, de passer à autre chose. Mais je ne peux pas, je n’y arrive pas, je ne veux pas. Je veux que tu restes ancrer en moi toute ma vie, je veux que les miettes de ton odeur qui parsèment encore les draps vivent à jamais à la place qui te sera toujours réservée.
Il y a trop de souvenirs de nous partout ici. Chaque pièce, chaque recoin me rappelle toi. Toi et ta fossette quand tu riais, toi et tes grimaces, toi et tes bras qui m’étreignaient quand j’avais du chagrin, toi et tes cheveux qui sentaient toujours l’abricot, toi et tes discours que je n’écoutais pas toujours tellement te regarder me suffisait à t’aimer…Tout, chaque détail me ramène à toi, chaque chanson, chaque film, chaque voyage, chaque lieu, chaque photo. Tu es partout et je suis nulle part. Ton coeur m’a éjectée. Et moi je pleure, et la pluie dans mes yeux ne vaincra jamais plus le désert dans les tiens. Et le feu qui me consume ne réchauffera plus ton coeur tout froid.
C’est ça le problème. J’aime trop, je m’accroche trop, comme une moule à son rocher, j’ai trop voulu t’aimer. Et moi je m’oublie, j’oublie de m’aimer. T’as pris une place bien trop grande pour que je puisse accorder mon amour à autre que toi. J’écris dans le vent en espérant que mes mots te parviennent, que tu ressentes ma douleur. Je suis morte sans toi, plus rien ne vit en moi.
Alors je te revois assis sur notre canapé, la tête enfouie entre tes mains et les larmes épaisses et lourdes rebondissant sur le parquet. J’entends ta phrase meurtrière « on ne peut plus continuer », comme un mauvais refrain, elle se répète en boucle dans ma tête. Alors je rêve que ce ne soit qu’un cauchemar et puis je me réveille et non. Tu n’es pas là, pour de bon. Alors je me blottis sur le côté droit du lit et je serre contre moi ton oreiller. Et je respire les draps frénétiquement, comme une folle. Parce que c’est ce que je deviens sans toi, folle.
Et des dates précisent me reviennent et je nous revois courant sous la pluie, puis toi me plaquant contre le porche, me dévorant les lèvres. Et je nous revois courant dans les escaliers, ouvrant la porte avec fureur, retirant nos vêtements un à un, le plus vite possible pour ne faire qu’un. Je veux ton corps, je veux tes mains, je veux tes lèvres. Pourquoi m’as-tu retiré tout ce qui me maintenait en vie ?
Sans toi, l’appartement ressemble à une chambre d’hôpital, à un cloître dans lequel je suffoque. Tu m’avais libérée. Et je suis à nouveau enfermée…dans ce lieu dans lequel on s’est aimés.
–T’es lâche
Moi aussi
– Mais j’te lâcherai pas
– Et moi non plus, jamais.