« Dedans moi, il fait noir. Il fait peur »
Aujourd’hui, les nuages remplissent le ciel. Il menace de pleuvoir. Et dedans moi, c’est la tempête. Je suis dans un brouillard depuis que j’ai ouvert les yeux, et il refuse de se dissiper. Bien au contraire. J’ai le cœur lourd, la tête pleine de morosités. Mes larmes, elles, menacent de couler. Je les contiens comme je le peux parce que dès qu’une d’entre elles roulera sur ma joue, les autres ne se feront plus attendre, me laissant désemparée.
Et je m’enveloppe dans mon plaid, tentant de réchauffer mon cœur glacé, et je m’assois sur le lit, les genoux repliés. Et j’ai besoin de tes bras. Mais tu n’es pas là. Alors ça fait mal. Et mon esprit divague, il se perd dans les souvenirs de nous les plus profonds. Je me rappelle cette première après-midi où timidement, devant l’écran, tu as passé ton bras autour de moi. Je me suis blottie contre toi, gênée et angoissée. Ta douceur m’enveloppait tout entière. J’avais oublié tous mes problèmes. Et puis, une heure plus tard, tu t’es laissé embrasser avant de prononcer ces quelques mots qui sont restés gravés dans ma tête « Tu ne me feras pas taire ». J’ai souri. Timide. Tes yeux brillaient. Je ne voulais plus quitter tes bras.
Et mes larmes commencent à couler en comprenant que tout a changé entre nous. En comprenant que je t’ai aimé comme il n’était pas permis d’aimer. Que je t’aime comme il n’est pas permis d’aimer. Je t’aime et tu n’es pas là. Mon cœur te réclame. Mes lèvres t’appellent. Mon corps, frêle, a besoin de se blottir contre le tien. Mais je suis là, assise sur le lit, seule. L’appartement me semble trop vide. Je ne supporte pas le silence que ton absence créé. Alors je le brise de mes sanglots. Je hurle de toutes mes forces pour faire fuir ma peine. J’ai froid. Des frissons parcourent mon dos. Des frissons d’horreur. Il est 16h, mais chez moi, il fait noir. Dedans moi, il fait noir. Il fait peur.
Il y avait longtemps que ma douleur n’avait pas resurgie ainsi, me mettant hors jeu. Hors du monde dans lequel j’essaie de vivre. A nouveau, je ne fais que survivre à ce combat entre ma souffrance et mes journées. Je tente de survivre. Je tente de survivre, mais bordel, c’est trop dur sans toi ! Je peux dire ou faire n’importe quoi, je continue de t’aimer. Je t’aime, tu comprends pas ?! Je t’aime plus que tout, plus que n’importe qui sur cette terre ! JE T’AIME bordel !