Avoir tout pour être heureux et ne pas l’être…
La vie est un combat. La mienne en est un permanent, épuisant et invisible.
Devoir justifier son mal-être est une des pires choses qu’il m’est été donnée de faire ! Pourquoi devrais-je avoir des « raisons » d’aller mal ? Pourquoi quand je vous dis simplement que là, tout de suite, maintenant, je suis en pleine crise d’angoisse, personne ne me croit jusqu’à ce que je tombe littéralement dans les pommes ?
Aujourd’hui je prends la plume pour extérioriser ses émotions négatives qui se battent au fond de moi. Colère. La plus virulente. Tristesse. La plus soumise. Angoisse. La plus sournoise.
J’ai un métier que j’ai choisi : je fais ce que j’aime depuis 15 ans. Et ce n’est pas donné à tout le monde. Je gagne bien plus que la moyenne et beaucoup m’envient. Je pars en vacances très souvent et cela fait rêver.
Arrêtez de m’idéaliser : Je ne suis pas aussi heureuse que vous ne le croyez
Mais savez-vous que la plupart de mon argent passe dans les médecins aussi divers que variés ? Que chaque fois que je pars en vacances c’est une angoisse insupportable qui m’envahit parce que j’ai peur de prendre l’avion, parce que j’ai peur de faire des crises d’angoisse à l’étranger et que personne ne puisse m’aider ? Se forcer pour tout, même pour les choses agréables, c’est là la hantise ! Restaurants, théâtre, concerts, dîners entre amis, vacances, RIEN n’est réellement agréable pour moi !
La façon dont les gens voient ma vie est une angoisse supplémentaire pour moi. Ma vie est tellement géniale de l’extérieur : un mari aimant, un boulot génial, de l’argent, des vacances. Mais quand comprendrez-vous qu’on ne choisit pas son pu**** de cerveau ? J’ai peur de me lever chaque jour. J’ai peur de faire une grosse crise à chaque minute.
Et c’est terrible d’avoir tout pour être heureux et ne pas l’être. Terrible.
Il y a des traumatismes qui vous collent à la peau
Des années de psychiatrie, de thérapie, de médicaments aussi. Mais ça, vous ne le savez pas. Parce qu’il faut toujours garder le sourire et faire face si on veut éviter de s’écrouler.
Une maman partie trop tôt, un petit frère drogué et suicidaire. Trop de poids sur les épaules pour ma petite carrure. Je dois faire face, toujours être parfaite. Première de la classe toute ma vie. Femme reconnue dans le monde de l’entreprise. Grand appartement en plein centre de Lyon. Une vie tellement remplie que ça cache forcément quelque chose.
Alors s’il-vous-plait, arrêtez de me répéter sans cesse que « j’ai de la chance ». NON je n’ai pas de chance. J’ai perdu 9 de mes proches en moins de 5 ans, j’ai un petit frère qui en est à sa troisième TS. NON je n’ai pas de « chance ». Je me bats comme une malade pour avancer, réussir, faire du mieux que je peux.
Je suis moi
Je ne suis pas un sur-homme. Je suis moi, avec mes grosses faiblesses et mes peurs paniques.
Ma psy me la encore dit l’autre jour : nombre de ses patients ont eu ET des maux physiques (exemple : Cancer) ET maux psychiques (exemple : Dépression). TOUS ses patients lui ont dit que les maux psychiques étaient bien plus douloureux et insupportables.
Cela n’est-il pas dû aussi au fait qu’ils ne soient pas reconnus ?
On peut aimer sa vie et ne pas être heureux
J’aime ma vie. Je ne voudrais rien changer, j’aime tout ce qui est dans ma vie. Autant personnellement que professionnellement. Malheureusement, mon passé familial douloureux me rattrape trop souvent malgré moi. Et mes crises d’angoisse quotidiennes sont trop violentes.
Chacun a ses problèmes, chacun a ses traumatismes. Ne jugez pas le bonheur des gens à la vie qu’ils ont. S’il-vous-plait.
Avant je ne voyais pas vraiment que j’avais vraiment tout pour être heureuse…. Je m’en suis aperçues et rendu compte il y a 3 mois depuis que mon fiancé est décédé.
L’anxiété et les crises d’angoisse m’ont empêché de savourer la vie et même de négliger que j’avais tout pour être heureuse.
Aujourd’hui avec la perte de mon fiancé, beaucoup de choses ont changé, je ne dirais pas que je ne suis plus angoissée ou que je suis bien ou que je ne fais plus de crises de panique, mais disons je vois la vie autrement et ce depuis que j’ai commencé à chercher… Chercher quoi? Là c’est toute l’histoire
C’est dingue et en même temps ça ne m’étonne pas. Je suis sincèrement désolée pour ta perte.
C’est fou car les personnes anxieuses ont moins de symptômes voire plus du tout lorsqu’il y a un malheur ou un danger concret.
Courage dans tous les cas dans cette épreuve
Léa