J’avais oublié à quel point j’aime parler avec ton corps, c’est tellement particulier. Tellement étrange de se regarder, de pas forcement savoir quoi se dire mais savoir que nos corps vont se parler. Cette connexion entre nous …
On arrive sur la piste, tu me prends dans tes bras et ça est je n’existe plus, je suis plus là. Ancrée à toi, ancrée à ton corps. Tu es tout ce qu’il me reste d’attache sur cette terre. C’est toi qui guides. C’est toi qui m’emmènes. Je m’envole, je me laisse porter. Je suis tellement loin, je suis tellement bien. Je m’accroche encore un peu plus fort à toi, histoire d’être sûre de ne pas filer trop loin, histoire que cette partie de moi reste ici, là. Et cette partie c’est toi. C’est bizarre cette sensation de flottement. Le temps s’arrête, je sais que j’ai mal aux pieds mais je ne le sens pas. Je sais que sûrement je m’appuie un peu trop fort sur toi. J’essaye de faire attention mais au bout de deux secondes j’oublie…
Je sens ton souffle qui s’accélère quand la musique te plaît, je sens les pas qui s’enchaînent, je sens cette tension et cette énergie qui ravivent les dernières forces de nos corps et qui nous emmènent loin, oubliant quelques secondes mon nuage en flottement. Nos corps n’en peuvent plus. Ils se calent sur un rythme plus doux. C’est l’occasion pour moi de te serrer plus fort encore… Je suis tellement loin, tellement bien…. A cet instant je suis amoureuse de toi, amoureuse de tes pas, amoureuse de cette musique, amoureuse de la vie et même de la nuit. Demain je sais que chacun de mes muscles me rappelleront que j’ai adoré passer cette nuit dans tes bras.
Je sais que je pourrais aller plus loin, je sais que ton corps me réclame, mais on sait tous les deux que ce qui se passe à ce moment-là est trop beau, trop pur pour être brisé. Peut-être une autre fois…
C’est charnel, c’est tellement fort que c’en est cruel. A un moment il faudra s’arrêter.
Clara