Sans l’être aimé à quoi bon vivre dans ce monde ? Un sublime texte d’amour triste à lire en entier (par un lecteur qui a souhaité rester anonyme)
Le printemps est là, nous regardons le soleil briller et réchauffer les passants insouciants alors qu’un l’intérieur de nous il fait froid. Le peintre de tristesse achève son œuvre, qui sous ses doigts, la finalise de ses plus sombres couleurs avec un sourire narquois. On se sent comme un point perdu au milieu d’une phrase infinie, une parenthèse qui se referme, qui n’a jamais existée dans un chapitre pourtant voué à la liberté de se trouver. La beauté laisse place à la laideur, le sucré laisse place à l’aigreur, les remords à la peur, sur un chemin mal tracé vers une destination de rancœur. On aimerait tellement forcer le destin, lui tordre le cou et lui crier stop ! J’ai le mien entre les mains…
Ce serait tellement plus simple que de se demander si nous ne nous sommes pas perdus à chaque coin de rues.
Prendre des raccourcis, franchir les obstacles, croire en sa force pour se relever, se dire que rien n’est impossible, que les succès nous seront assurés comme le magicien faisant défiler ses tours devant un public médusé. Un couple heureux, voilà ce que nous pensions devenir, juste un couple heureux d’être ensemble, défiant les lois de l’absolu, dans cet univers de paumés et de reclus, mal aimés. Pourtant l’impossible ne semble pas exister quand on aime, seul existe des possibles, quand nous parvenons à traverser nos croyances urbaines, nos résistances et renoncer à des projections erronées de l’âme humaine. Mais à dire vrai, il n’y a pas plus grande douleur que d’aimer une personne qui ne souhaite plus nous aimer en douceur ; Nous devons, au fond de notre cœur, nous forger un héritage, mais sa conquête n’est pas l’ouvrage d’un seul moment, on le gagne avec peine, chagrin et souvent nous le perdons aisément.
Sans l’être aimé à quoi bon vivre dans ce monde ?
Sans l’être aimé la Terre nous paraît moins ronde ! Devons-nous briser les entraves et nous libérer des enclaves ? Accepter les contraintes et étouffer nos plaintes ? Devons-nous nous dire que nous n’aimerons plus ? Qu’il n’existe pas plus grande souffrance vécue ? Qu’aimer c’est se donner le devoir d’être torturé ? Devons-nous lui dire, à notre cœur de s’évanouir ? D’oublier ce besoin primaire, car il n’est pas à la hauteur dans cet imaginaire… C’est difficile et pourtant tellement simple à la fois, de penser qu’une autre ardeur nous atteindra, que nous referons un pacte avec la joie et accepterons la douleur dans ses alinéas. Réapprendre à marcher, à rire, à pleurer, à aimer ? Quand c’est insupportable d’apprendre à oublier…
Peut-être que nos blessures nous apprennent des choses, elles nous rappellent d’où l’on vient et ce que l’on a surmonté dans l’usure. Elles nous apprennent ce que l’on doit éviter à l’avenir, c’est ce qu’on aimerait penser, mais ça ne se passe jamais avec le sourire ; Il y a certaines particularités que l’on doit apprendre et réapprendre, encore et encore ad vitam aeternam. Car nous ne pouvons pas les posséder, et pourtant elles font parties intégrantes de nos états d’âme, nous repassons par la case souffrance sans toucher notre quota de volonté pour affronter de nouveau l’épreuve de l’espérance. Mais nous souffrons de n’avoir pu offrir tout ce qui faisait plaisir, tout ce qui pouvait donner le sourire ; Nous dire que nous pouvions faire quelque chose de plus pour ne pas en finir. Que nous pouvions nous battre plus fort, plus longtemps, non ? Contre nos démons…
Il n’est point de cœur plus grand, plus magnanime, que dans un amour malheureux nous entraînant dans une relation alcaline.
Il n’y a pas pire séparation que deux personnes se quittant alors qu’elles s’aimaient encore, ce serait nous mentir de nous avouer le contraire, vous ne me donnerez pas tort. Avons-nous la force de tout recommencer quand tout s’est effondré ? Avons-nous la volonté d’étouffer la douleur et retrouver les mots afin d’écrire un nouveau livre qui atterrira sur l’étagère de notre bibliothèque sentimentale couverte de poussières… Que nenni, les larmes ont trop coulé pour qu’elles abondent à nouveau, elles durcissent le cœur avec émoi, pour qu’il se brise plus vite lorsqu’on veut le plier sous une douce musique qui nous invite. On se construit des murs pour ne plus souffrir et se protéger, mais ils sont fragiles, ils sont en papier et se déchirent aisément sous la culpabilité. Le temps ne guérit pas le mal, il nous apprend simplement à vivre avec, en nous permettant de le cloisonner sur un étal que l’on souhaite oublier. Le problème ce n’est pas ce mal, il est là pour nous faire souffrir et ne nous détruit pas ; Le problème, c’est la solitude engendrée par ce mal, c’est elle qui nous tue petit à petit, qui nous coupe des autres et du monde qui nous sourit, qui réveille ce qu’il y a de plus sombre en nous et il y a des jours ou on se déteste d’aimer avec autant d’amour dans l’ombre !
C’est étrange de penser que l’on peut tomber éperdument amoureux un jour, pour ne plus s’aimer un autre, que l’amour peut se transformer en haine, et que ce sont les personnes que nous avons le plus chéries qui nous feront le plus souffrir dans une peine infinie.
Nous sommes là, assis derrière notre clavier, nous demandant ce que nous avons fait de notre vie ; Il est vrai que nous sommes souvent nostalgiques, nous n’y pouvons rien, c’est dans notre nature tragique. Vivre dans le passé est notre plus gros problème et à force de revivre les mêmes moments, on en oublie de vivre dans le présent. Mais il y a 2 choses que je n’oublie pas, notre premier baiser que nous avons échangé, et le dernier le soir du 4 mars 2018, j’ai senti que ce serait le dernier, à la façon dont tu m’as regardé, quand je t’ai vu t’éloigner.
Ne dit-on pas que si l’être aimé s’éloigne de nous, laissons-le partir.
Que notre destinée n’est jamais liée à une personne qui nous quitte, cela ne signifie pas que c’est une mauvaise personne, le penser serait hypocrite ; Ça signifie simplement que sa part d’existence dans notre histoire est terminée et qu’il ne faut la retenir avec persévérance. Et certaines nuits, nous pouvons enfin dormir, nous pouvons rêver. Rêver que la pluie brûlait, que le feu rafraîchissait, que la neige réchauffait, nous pouvons rêver de l’impossible, nous pouvons rêver qu’il se présentait, celui que nous avons cherché, il était là devant nous, rien que pour nous, cet amour invisible.
Certaines personnes naissent avec un cœur palpitant, elles naissent ainsi, elles sont comme une fleur enchaînée à vie, seules dans leur obscurité, elles aimeraient chanter pour oublier la solitude, comme elles pensent qu’elles mourront avec des fragments de cœur pour aimer de plein de petits morceaux d’amour, elles en ont la certitude. Et comme elles promettent à la vie à la mort, ce sera la vie, si elles s’en sortent dans l’espoir d’un amour indolore… Ne vivre que pour aimer d’amour ; Voilà le sort des personnes sensibles, il n’y a pas d’autres parcours !
Un lecteur qui a souhaité rester anonyme