Un soir de plus où je vais m’endormir seule. Où malgré la fatigue, le sommeil me fuit et l’insomnie me guette. Les heures défilent mais je ne dors pas. Les nuits, comme les jours, se suivent et se ressemblent. Par moments, le plus difficile à supporter dans le célibat, c’est sa propre présence. Il y a tant d’instants, de situations où on se retrouve seule avec soi-même, qu’il vaut mieux apprendre à s’aimer, qu’il est même important de s’aimer. Alors voilà, il me semblait important de faire cet article : Célibat et solitude affective : De l’importance de s’aime soi-même.
Apprécier d’être seule avec soi-même
Mon paradoxe, c’est que je suis pourtant une solitaire, la solitude ne m’a jamais fait peur. La rêveuse, contemplative que je suis a toujours eu besoin de ces phases de calme, d’introspection, d’être dans ma bulle. Pour lire, écrire, réfléchir, rêver…
J’avais trouvé mon équilibre mais le retour au célibat après la séparation d’avec le père de mon fils, l’a quelque peu fragilisé. Aujourd’hui, je ne choisis plus mes moments de solitude et de convivialité de la même façon, je me plie au rythme d’une garde plus ou moins classique et à mon statut de maman solo.
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J’ai maintenu mon équilibre tant bien que mal, je n’ai jamais considéré la solitude comme une ennemie, et en devenant maman solo, je dois même avouer que parfois je recherche ces moments de calme qui se font de plus en plus rares !
Mais la solitude avait pris un goût différent depuis quelques temps, soudain j’ai eu comme un flash, après un bilan, me demandant « et si cette solitude, plus seulement nécessaire et choisie, mais surtout affective, devenait permanente ? »
Quand la solitude devient une solitude affective…
Le temps passait, mais j’avais l’impression que rien ne changeait. On maintient le cap, on s’accroche, on tient le coup en donnant l’image d’une maman responsable et assumée, mais parfois la carapace se fissure, le vernis craque, le doute s’insinue. J’avais la sensation, depuis ma séparation, de subir plutôt que d’agir, de fonctionner comme une automate, de faire ce qu’il fallait pour que mon fils ne manque de rien, qu’il garde autant que possible son innocence et sa joie de vivre. Je tenais en me disant que c’était une phase, peut-être une étape nécessaire à passer, mais que les choses allaient finir par évoluer.
Je ne voulais pas que ma solitude devienne pesante, qu’elle se transforme en isolement, en fatalité. J’ai toujours aimé ces moments à moi, ils me sont vitaux, je voulais seulement pouvoir choisir ces instants et les vivre pleinement, sans qu’ils soient associés à une solitude affective. Ce sont deux choses totalement différentes, mais parfois lorsque le poids de cette solitude se fait trop lourd, on oublie d’apprécier celle qui nous tient pourtant si bien compagnie, notre propre personne !
J’avais de plus en plus conscience que je devais être actrice de ma vie, mais le manque de l’Autre se faisait parfois douloureusement ressentir.
J’ai fini par me poser ces questions :
- Dois-je d’abord franchir ces étapes seule, comme menant une sorte de rite initiatique, avant d’être prête à partager ma vie à nouveau ?
- Dois-je encore apprendre certaines choses sur moi-même ?
La réponse était oui, je ne voulais plus perdre un temps précieux à me morfondre, j’avais la sensation d’être spectatrice de ma vie sans prise sur les événements, de ne plus savoir qui j’étais et de subir ma solitude.
Une prise de conscience
Il a fallu que je me retrouve littéralement en danger pour saisir toute l’urgence qu’il y avait à prendre ma vie en main, à être bien avec moi-même, à m’aimer.
Je crois qu’on peut appeler cela une crise existentielle, activée par mon instinct de survie.
J’ai changé, je change. Je sais, il paraît que les gens ne changent pas, alors disons plutôt que je suis en train de me retrouver. Au fond, cette solitude n’a pas été vaine car elle m’a permise de la mettre à profit pour apprendre à me connaitre vraiment ; en passant du temps avec moi-même, j’ai entamé sans même m’en rendre compte, un vrai travail d’introspection. J’ai découvert ce qu’on appelle le développement personnel, par le biais de mes lectures, de la relaxation et j’ai trouvé peu à peu mon second souffle. Et grâce à cela, j’ai enfin osé de mettre des mots sur mes maux, comprendre enfin ce qui était noué en moi, enfoui et qui ne demandait qu’à s’exprimer pour me permettre de me libérer.
« Le but de la vie est le développement personnel. Parvenir à une parfaite réalisation de sa nature, c’est pour cela que nous sommes tous ici. » Oscar Wilde
Savoir qui l’on est réellement, s’autoriser à faire ce que l’on aime, pour soi, avant de penser toujours aux autres, se défaire des jugements, mais aussi oser, repousser ses limites afin de se réaliser.
S’aimer soi-même
Être bien avec soi-même est le meilleur moyen d’interagir sainement ensuite avec les autres.
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Je le crois. C’est une drôle de sensation. Les pièces du puzzle s’emboitent mais il est encore incomplet. Je sais que je suis sur le bon chemin mais je ne connais toujours pas ma destination. La connait-on seulement un jour ?
Pour le moment, les obstacles sont encore nombreux mais je suis réceptive aux signes, comme les cailloux laissés par le Petit Poucet qui me prouvent que je suis là où je dois être et je prends des décisions, j’agis, j’ose.
Tout passe par la confiance en soi, l’amour de soi, avant l’amour de et pour l’autre. Il ne s’agit pas d’être digne d’être aimée mais d’être prête à partager cet amour. L’être que l’on doit aimer avant tout, c’est soi-même.
« S’aimer soi-même c’est se lancer dans une belle histoire d’amour qui durera toute la vie. » Oscar Wilde