J’ai découvert, comme beaucoup d’entre vous je pense, de nouveaux auteurs de romans ces dernières années qui sont orientés sur le développement personnel, qui parlent de changement de vie et de nouveau départ. Je pense à Agnès Martin-Lugand, Virginie Grimaldi, Raphaëlle Giordano, Laurent Gounelle par exemple. J’ai aimé les lire, avec beaucoup de plaisir pour certains de leurs romans et un peu de déception pour d’autres. Là par contre pour le moment, tous les romans d’Agnès Ledig m’ont plu, touchée et pour certains même bouleversé. J’espère qu’il en sera de même avec le dernier paru que je vais bientôt découvrir. En attendant, voici un résumé et mon avis sur ses 5 romans (dont deux sont une suite). Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, ou n’avez pas lu tous ses livres, vraiment n’hésitez plus !
Marie d’en haut : Agnès Ledig
À 30 ans, Marie, agricultrice de montagne qui élève seule sa petite fille tout en travaillant dur, a un caractère bien trempé et de la ressource. Mais cette carapace de femme forte dissimule ses fêlures. C’est grâce à Antoine, son meilleur ami, et Suzie, sa fille, que Marie trouve un équilibre, certes précaire à sa vie, mais en tout cas la force d’avancer. Olivier, lui, plutôt ours, au lourd passé familial est lieutenant de gendarmerie, récemment muté en Ariège. L’apparition de Marie lors d’une enquête de routine va bouleverser son quotidien maussade. Et contre toute attente, Olivier va rejoindre le trio. Entre lui et Antoine, la guerre est déclarée. L’enjeu ? Le cœur de Marie.
C’est une histoire tendre et émouvante que nous raconte Agnès Ledig, tout en mêlant sujets d’actualité comme l’homosexualité, les familles monoparentales, la réalité difficile du monde agricole avec une belle profondeur psychologique pour chacun de ses personnages qui livrent tous une guerre à leur passé, à leur façon. Le poids de la famille, le poids social, passer d’une enfance chaotique à la réalité non moins difficile de la vie d’adulte, la complexité du sentiment amoureux, sa beauté jusqu’au bout, tout est présent et savamment dosé pour faire de ce roman aux personnages atypiques, décalés, une magnifique histoire d’amour. On s’attache à Marie et à Olivier surtout, on veut mener le combat avec lui et sécher ses larmes en haut de la colline. Un beau moment de lecture en perspective.
Juste avant le bonheur : Agnès Ledig
Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fées. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d’une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Ému par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n’a pas l’habitude. Mais pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait bien saisir cette main qui se tend…
C’est le premier roman d’Agnès Ledig que j’ai lu. Je m’en rappelle très bien, ma sœur me l’avait prêté alors que j’étais en vacances, je ne connaissais pas encore cette auteure, j’en avais juste entendu parler et sincèrement, je ne m’attendais pas à cela. A ce bouleversement, à me retrouver en larmes, touchée au plus profond de moi par cette histoire. Cette réaction épidermique de maman peut-être, a voulu me faire crier à l’injustice car j’aime les happy ends et puis, quand on lit la biographie d’Agnès Ledig, on comprend mieux. On comprend mieux ce roman marqué par un drame certes mais qui sonne terriblement juste. Cette histoire bouleversante, à la fois belle et triste, donne au livre une charge émotionnelle forte, peut-être trop pour certains qui veulent s’évader par la lecture et ne ressentir que des choses positives. Mais on ne peut qu’admirer le talent de sa plume pour nous livrer cette tranche de vie, ancrée au départ dans une réalité plutôt terne et monotone dans laquelle évoluent les personnages pour devenir ensuite poétique.
COMMANDER JUSTE AVANT LE BONHEUR
Pars avec lui : Agnès Ledig
Un hôpital. Une caserne de pompiers. Deux endroits où on trouve des héros du quotidien, où les vies se font et se défont. Ils s’appellent Roméo et Juliette. Comme s’ils étaient prédestinés. Mais c’est à eux d’écrire leur histoire, en dépit des accrocs et des heurts. Lui est pompier, tuteur de sa sœur Vanessa, chef de famille malgré lui et solide comme un roc. Mais pas assez pour résister à une chute de huit étages, heureusement amortie par des arbres. Elle est infirmière en réanimation. De celles pour qui leur travail va bien plus loin que soigner les corps, qui prend très à cœur l’histoire de chacun de ses patients. Sûrement pour oublier la détresse de sa vie personnelle, elle n’arrive pas à concevoir un enfant et son compagnon ne la soutient pas. Un jour, Roméo arrive en réanimation suite une chute dramatique lors d’une intervention. Juliette ne peut s’empêcher de s’impliquer émotionnellement dans cette histoire. Ces deux êtres cabossés par la vie vont se tendre la main. Et apprendre qu’envers et contre tout être heureux ce n’est pas regarder d’où l’on vient, mais où l’on va.
Cette histoire pleine de sensibilité abordent des thèmes graves, comme l’IVG, le viol conjugal, la procréation médicalement assistée, la rééducation, l’enfance douloureuse, avec intelligence et humanité. Entre Roméo et Juliette, personnages ordinaires mais inattendus, vrais mais imprévisibles il y a ce besoin de laisser tomber le masque de la pudeur et de la timidité, cette urgence enfin d’avouer ce qui fut trop longtemps caché, de se libérer, de vivre enfin. Encore une fois, grâce à sa plume directe, Agnès Ledig nous livre une part d’elle-même, car on se dit que ce n’est pas pour rien qu’elle est sage-femme à l’origine, elle accouche ses personnages d’un espoir et d’un bonheur encore possibles. Ainsi l’histoire se fait-elle peu à peu libération, comme une renaissance.
On regrettera plus tard suivi de De tes nouvelles : Agnès Ledig
Par une nuit d’orage estival dantesque, de violents coups sont frappés à la porte de Valentine, institutrice dans un hameau du massif Vosgien. Sur le perron, elle découvre un homme trempé, une fillette endormie dans les bras, brûlante de fièvre. Il lui faut de l’aide. Que Valentine va lui offrir, acceptant spontanément la troublante intrusion. Éric et Anna-Nina, sa fille de 7 ans, pénètrent dans la maison. Et entrent donc dans la vie de Valentine qui, avec tendresse et franchise, va bousculer les certitudes de ce père solitaire qui a choisi de vivre comme un nomade. En effet, depuis qu’il a perdu sa femme, il sillonne le pays au rythme de ses chevaux, s’arrêtant au gré de leurs besoins. Accueillis par Valentine, le père et la fille vont, par la force des choses, se poser et créer un lien plus durable que d’habitude avec leur environnement. Peu à peu, une relation assez particulière va naître entre Eric et Valentine, relation loin d’être évidente, de par la froideur des deux personnages qui expriment leur difficulté à se remettre à vivre et à aimer après avoir vécu des épreuves traumatisantes. Anna-Nina, pétillante et légère sera la petite fille en forme de trait d’union entre son père et Valentine. Maintenant qu’ils sont revenus pour la rentrée scolaire après deux mois sur la route, une famille tente de se construire jour après jour, au rythme des saisons, non sans mal. Le couple formé par Valentine et Eric en est à ses balbutiements. Leurs deux solitudes vont-elles pouvoir s’entendre et former un couple ?
L’idée de reconstruction est centrale dans ce roman, par la construction d’un couple, d’un quotidien, d’une nouvelle famille. Les personnages gèrent leurs blessures et le poids de leur passé comme ils le peuvent, leurs sentiments au travers de leur vécu, la vision de l’un n’étant évidemment pas forcément compatible avec celle de l’autre. Mais au final, il ne leur manque finalement pas grand-chose pour que leur vie reprenne un second souffle. Agnès Ledig aborde ici les sujets comme la solitude et le veuvage, le désir qu’il soit féminin ou masculin, l’amitié entre un homme et une femme, mais également l’idée de famille, pas forcément liée par le sang, pas forcément recomposée mais liée par le cœur, de personnes qui se trouvent unies par le destin et qui apprennent à s’aimer et à vivre ensemble. J’ai aimé l’ambiance de ces deux romans, ce décor dans lequel on se projette facilement. La roulotte, la maison de Valentine, l’école, la montagne, la cabane, on se les imagine facilement, on a l’impression que l’on peut s’y plonger pour se ressourcer. Une familiarité se crée avec le décor comme avec les personnages, secondaires d’abord, puis celui d’Anna-Nina ; les principaux de Valentine et Eric étant plus difficiles à appréhender, à l’image de leur relation. C’est ce qui fait la véracité des personnages d’Agnès Ledig, cette distance créée permet de comprendre leurs peurs et de vivre l’évolution de leur relation au fil des pages.
COMMANDER ON REGRETTERA PLUS TARD
Dans le murmure des feuilles qui dansent (paru fin mars 2018) : Agnès Ledig
Voilà le dernier roman d’Agnès Ledig qui est paru il y a peu mais que je n’ai pas encore eu le temps d’acheter et de lire. Je vous donne donc un rapide résumé, et j’espère qu’à l’image des autres, je vais plonger dans son nouvel univers avec plaisir et émotion.
Anaëlle, une jeune femme dont la vie a été bouleversée par un accident, se reconstruit doucement, entre son travail et sa passion pour l’écriture. Thomas raconte des histoires merveilleuses d’arbres et de forêt pour mettre un peu de couleur dans la chambre d’hôpital de Simon, un garçon lumineux et tendre. Chacun se bat à sa manière contre la fatalité. Mais est-ce vraiment le hasard qui va sceller leur destin ?