Je ne fais que relire nos simples conversations. Elles sont sans aucune ambiguïté, mais elles représentent beaucoup pour moi. Ces simples conversations si importantes à mes yeux, mais si peu aux siens. De simples mots, de simples bonjours. Sans aucun retour, avec cette peur constante.
Chaque jour, chaque nuit, c’est son prénom qui me revient, c’est sa voix qui me rassure, c’est son regard qui me rend vivante, qui me rend forte, qui me donne envie d’avancer. Cet attachement à un vide, un vide qui ne se remplira jamais. Un attachement si personnel, si dur à accepter.
C’est sur toi que mon coeur s’est retourné, il n’a choisi personne d’autre, il ne l’a pas voulu. Puis tu es comme tombé du ciel sans prévenir, sans même que ma raison le veuille. C’est comme si j’avais choisi un aller sans retour. C’est un rien qui fait un tout. Mais un pas que je ne peux franchir sans ton aide, un simple pas impossible. Un mur nous sépare, un mur invisible qui nous gâche par sa présence. Tout cela n’a aucun sens.
Jamais je n’aurais dû laisser mon coeur prendre le dessus. M’attacher à toi, c’est m’attacher à un rien de poussière, à quelque chose qui ne viendra jamais. Ce n’est pas si compliqué a comprendre, simplement dur à ressentir. Je subis tout ce qui se passe alors que je ne le veux pas.
Mais ce n’est seulement qu’une illusion, c’est toi, c’est sur toi que mon regard se retourne sans que je ne lui demande, sans que je ne puisse rien contrôler.
Méry