Voici un nouveau texte, à la fois triste et plein de force, de Sophie.
Envers et contre moi
Et il me laissa partir, sans retenue, sans espoir qu’il me prenne par la main, sans espoir qu’il me serre fort contre lui pour me montrer que je n’étais pas seulement de passage dans sa vie. Non, j’étais comme une tempête violente. J’étais arrivée sans prévenir. Je suis passée dans sa tête, emmenant avec moi tout ce qui lui pesait. J’avais tout emporté en laissant ma fierté et mon amour devant sa porte.
Je lui appartenais jusqu’à ce qu’il décide que ce soit fini.
Je n’étais finalement que mon propre bourreau en acceptant qu’il puisse décider de tout ce qui nous concernait, de mon futur et du sien. De ses projets pour lesquels, mon nom n’apparaissait pas, et je ne disais rien.
Il a fait voler en éclats mon humanité, faisant de moi sa chose.
Je lui appartenais et je n’avais pas le droit de me révolter. Non, ça m’était interdit sous peine de me laisser seule, errant avec l’ombre de moi-même.
Je me faisais honte, j’avais le dégoût de moi. Consciente de l’absurdité de la situation, je luttais contre cette noirceur qui m’envahissait. Je voulais revoir celle que j’étais, ma guerre commençait. Un combat acharné entre mon cœur et ma tête, que je tenais absolument à remporter pour moi.
Il me fallut du temps et une force démesurée pour me persuader qu’il n’était qu’un tas de mensonges.
Comprendre que je n’étais pas celle qu’il décrivait et que, bien évidemment, je n’appartenais qu’à moi-même.
J’ai réappris à m’aimer, à m’écouter, à me protéger.
J’ai réappris à vivre, à respirer, à me faire confiance.
Je suis celle que j’ai été, blessée mais évoluée.
Sophie