Parce que beaucoup ont vécu ça un jour. Parce que l’amour n’est pas toujours simple. Parce que l’on peut être détruit(e) en un seul mot. Parce que ça fait du bien de se sentir compris(e)… Voilà l’un de mes écrits, qui, je pense, retranscrira l’émotion ressentie par nombre d’entre vous.
Elle était là, sur le pas de la porte, une vulgaire boîte de chocolat à la main. Un an s’était écoulé depuis leur dernier regard échangé. Et aujourd’hui, elle était là, tremblante devant cette porte qui lui avait été ouverte maintes et maintes fois. La gorge nouée de douleur, elle frappa.
– Lou ?
– …
– Mais qu’est ce que tu fais là?
Quelle conne. Elle l’avait jeté comme un vieux kleenex trop utilisé il y a un an de ça et elle osait revenir comme ça. Elle osait faire irruption dans sa vie, avec sa vieille boîte de chocolat et son sourire en carton.
– Je…Je peux entrer? Balbutia-t-elle timidement.
– C’est que…
Une voix étrangère et féminine se fit entendre au loin :
– « C’est qui mon amour? »
Un tremblement se déclencha dans le cœur de Lou. Ça fait un an que tu l’as laissé, à quoi t’attendais-tu? Tu espérais qu’il t’attende éternellement? Les questions abondaient dans son esprit. Elle ne savait plus bien pour quelle raison elle était venue jusqu’ici.
– Personne, une connaissance, répondit Théo.
Un deuxième tremblement eu lieu dans le cœur de Lou. Elle avait mal. On faisait du squash avec son cœur. Une connaissance ? Deux ans d’amour intense, à s’aimer comme des fous réduit à rien. A rien du tout.
– Tu ne veux pas présenter cette vieille connaissance à ta…à ton amie? Ironisa Lou, retenant ses larmes.
– ….
– Très bien, je ne t’importunerai pas plus longtemps. Je suis bête, je n’aurais pas dû venir, j’avais juste envie de te voir. Voir ce que tu étais devenu, si tu avais changé. Te revoir tout simplement. Je m’en vais maintenant.
-Tu m’as demandé de te laisser vivre.
– Je sais.
– Lou, tu m’as quittée comme ça, sans raison valable. Tu m’as laissé mourir, crever de désespoir. Tu m’as laissé pleurer sur cet oreiller qui sentait encore ton parfum et tu m’as laissé agoniser dans ces draps qui portaient ton odeur. Tu as éteint ton portable chaque fois que je voulais entendre ta voix. Tu as déchiré chacune des lettres que je t’envoyais, sans même avoir pris la peine de les lire. Tu m’as laissé crever d’amour pour toi, pour ta petite personne. Tu m’as laissé t’idéaliser comme si tu étais parfaite, comme si tu étais irréelle. Tu m’as laissé m’endurcir et devenir un cœur mort, un cœur vide. Et aujourd’hui, tu oses venir voir à quoi je ressemble? Tu oses t’immiscer dans ma vie, surgir à l’improviste, sans remord, sans état d’âme. Mais qui es-tu pour faire ça ? Je ne t’aime plus Lou. Je suis passé à autre chose, j’ai quelqu’un d’autre dans ma vie qui m’offre du bonheur et qui m’aime en retour. Tu n’es plus rien pour moi. Ton tour est passé, tu es un amour de jeunesse. C’est fini tout ça. Je t’ai oubliée alors maintenant c’est moi qui te le demande: laisse moi vivre et ne reviens plus. Jamais plus.Elle tourna les talons et dévala les escaliers, des larmes plein les yeux.
– Chéri, tu n’as pas fait entrer ton amie?
Théo avait le dos tourné. Lui aussi avait des larmes plein les yeux. Putain, mais quelle salope. Bien sûr qu’il l’aimait encore, le con. Il avait eu envie de l’embrasser lorsqu’il avait vu ses yeux rougir et sa peau blêmir. Il avait sentit son cœur se réveiller pour la première fois depuis un an lorsqu’il avait entrevu son visage. Il referma la porte, sentant que la profonde cicatrice de son amour passé s’entrouvrait à nouveau. Il aurait aimé mourir, se laisser tomber sur le sol et attendre là toute sa vie. Il regarda par la fenêtre, la vit traverser et se retourner. Ce fut là, leur dernier regard échangé.
La gorge serrée, il répondit à sa nouvelle compagne :
– Elle n’avait pas le temps, elle passait juste pour dire bonjour.
– Ça va toi?
– Ça va bien oui.Puis il esquissa un sourire forcé, partit s’enfermer dans son bureau et s’écroula comme un enfant désabusé. Il mourait pour la deuxième fois en une année.
C’est magnifique! Ca m’a fait verser une larme tellement ça rappelle des choses…