Quand on aime, on a envie de se dire que cela ne finira jamais mais il faut parfois se rendre à l’évidence, certaines histoires ne sont pas faites pour durer. Lorsque l’amour ne se définit plus que par le nombre de larmes qu’il fait couler, alors il est temps de partir. C’est le sens du témoignage qui nous est livré aujourd’hui. J’ai dû mettre fin à une relation qui fait souffrir, témoignage de Manon.
Mettre fin à une relation qui fait souffrir
Par définition, l’amour est quelque chose de beau et cela ne devrait jamais devenir une source de souffrance. Et pourtant, on sait qu’aimer, c’est prendre le risque de souffrir. En matière de sentiments en effet, rien n’est écrit d’avance. Une histoire d’amour peut rendre heureux un jour pour faire souffrir le lendemain, comme un chagrin d’amour peut laisser place au plus beau des coups de foudre quelques temps après. Non rien n’est figé en amour, rien n’est jamais sûr et c’est pour cela que c’est parfois difficile de mettre fin à une relation qui fait souffrir car on aurait aimé ne jamais devoir en arriver là.
Témoignage de Manon : j’ai mis fin à une relation qui m’a fait souffrir
Vincent et moi, c’est une histoire d’amour passionnelle qui a démarré très vite, sans qu’on ne se pose de questions. On s’est rencontrés dans une soirée au milieu d’amis en commun. La fête, la musique, l’alcool aussi c’est vrai, l’envie de s’amuser et de lâcher prise ont eu raison de mon sérieux habituel. Une danse en entraînant une autre, on a passé la fin de soirée collés l’un à l’autre, à parler, rire et s’embrasser.
Le lendemain soir, on s’est revus tous les deux et la soirée s’est prolongée par une nuit enflammée chez lui. A partir de là, on ne s’est plus quittés. Pendant des semaines, cela a été passionnel entre nous. Messages, rendez-vous, nuits partagées, on ne se lâchait pas au sens propre comme au sens figuré.
J’avais eu peur d’une histoire sans lendemain, il n’en était rien. Je craignais une relation purement physique, Vincent me prouvait jour après jour que lui et moi, c’était autre chose. Des conversations passionnantes, des soirées entre amis, des sorties. Au fil des mois, j’étais rassurée. Nous étions jeunes, amoureux et heureux, je voyais l’avenir se dessiner en couleur à ses côtés et pour moi l’histoire était belle, il n’y avait pas de raison que cela change.
Et pourtant, c’est là que tout a changé. Ou plutôt, c’est là que, peut-être, j’ai ouvert les yeux.
Vincent aimait le bruit, le monde, la nuit, la ville. Il y avait toujours des amis, des soirées, des invitations de dernière minute. On fonctionnait au milieu d’un tourbillon de gens et d’histoires dont j’avais perdu le fil depuis longtemps.
Mais surtout, Vincent sortait seul, souvent, ou plutôt il disparaissait. Un verre entre collègues pour un afterwork se terminait à minuit, une soirée entre amis devenait une nuit blanche, des inconnus devenaient subitement ses nouveaux meilleurs amis avec son lot de filles qui rodaient autour de lui. Moi plutôt posée, j’étais perdue dans cette vie. Et surtout d’un naturel peu jaloux, je devenais méfiante et suspicieuse.
Où était-il ? Avec qui ? Pourquoi ne répondait-il pas à mes messages ? Et qui étaient toutes ces personnes qu’il voyait soir après soir ?
La passion du début était loin, et la complicité installée depuis des mois s’effritait. On passait peu de temps de qualité ensemble et il commençait à éluder, à mentir. Je me suis remise en question, je ne voulais pas devenir une femme dépendante affective, possessive ou jalouse maladive, ce n’était pas moi. Peut-être en demandais-je trop ?
La difficulté de mettre fin à une relation qui fait souffrir
Il a enfin réussi à me parler, à me dire que nous étions jeunes, que nous devions en profiter, sortir, faire la fête, rencontrer du monde, nous amuser. Qu’il était bien avec moi mais qu’il ne voulait pas s’enfermer dans notre couple.
J’ai encaissé, même si j’ai eu mal. Je pensais qu’on s’aimait vraiment, que nous en étions à un stade plus avancé de notre relation qu’un simple « je suis bien avec toi ». Il avait été maladroit, je lui en demandais trop, voilà ce que je me disais.
Même si nos premières incompatibilités, elles, me soufflaient le contraire.
Jour après jour, cela a empiré et ça a duré des semaines. Il rentrait tard, je l’attendais en vain, je n’arrivais pas à le joindre ou il découchait carrément. A côté de cela, nos rares moments ensemble étaient toujours aussi forts pour moi, aussi je restais.
Je souffrais, mais je restais.
J’étais devenue celle qui attend, qui espère, qui se méfie, qui accepte les miettes. Mes amies me disaient que j’étais triste, pas épanouie, l’ombre de moi-même. J’annulais des soirées avec elles dans l’espoir qu’il rentre, je ne lâchais pas mon téléphone, je devenais dépendante, parano, malheureuse et une mauvaise amie.
Et puis il y a eu le truc de trop, comme dans une mauvaise série. La soirée de trop, le verre de trop, la fille de passage. Il n’a pas pu nier tant c’était évident. Il a promis que c’était arrivé une seule fois, que ça ne voulait rien dire, qu’il ne recommencerait pas, qu’il tenait à moi. Du blabla. Je le savais, ma confiance s’amenuisait, mais je suis restée encore un peu.
Mes amies ont commencé à m’ouvrir les yeux, à me dire de penser à moi, que je gâchais ma vie avec lui, qu’il était instable et égoïste. Qu’il allait me détruire.
De toute façon, si ma tête refusait de prendre une décision, mon corps, lui, avait fait son choix. Il m’était devenu physiquement impossible de faire l’amour avec lui suite à l’histoire avec cette fille. C’était devenu épidermique. Je ne la connaissais pas mais je le voyais avec elle, c’était plus fort que moi.
Et ma vie a sombré dans le glauque, le pathos.
Il ne se rappelait pas s’il s’était protégé avec elle. Mon sang n’a fait qu’un tour. Il me trompait, espérait un pardon mais n’avait aucun respect pour moi.
J’ai vu rouge, la colère, la honte, la peur, le sentiment d’avoir été salie, trompée, trahie. Je suis partie.
Il a essayé de de rattraper puis de me récupérer pendant des jours après. Réfugiée chez une amie, je tremblais en allant faire la prise de sang et en attendant les résultats. A priori je ne risquais rien puisque je n’avais pas refait l’amour avec lui après elle mais il y avait tant de mensonges que ma confiance avait disparu.
Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai eu le déclic, que j’ai compris que tout était fini pour de bon.
Après des mois à supporter une vie qui ne me convenait pas, à me remettre en question, j’étais seule pour affronter cette épreuve. Ce n’était pas ma faute mais pourtant je me sentais coupable. Parce que je l’avais laissé me faire souffrir, jouer avec moi, me mentir, me trahir. Et que je n’avais pas su poser mes limites, partir avant, me protéger.
Je ne veux pas avoir de regrets sur le début de notre histoire car la passion était là et mes sentiments étaient sincères. Mais avec le recul, je réalise que j’ai laissé s’installer une situation qui ne me convenait pas par peur de m’affirmer, par peur de le perdre. Là-dessus, je suis responsable et j’aurais dû lui parler avant et sans doute le quitter plus tôt.
Sur le reste, il est impardonnable. Le respect dans un couple est la base de tout, et il ne sait pas ce que cela veut dire. D’une certaine façon, et même si c’est triste à dire, je me demande s’il s’est vraiment considéré en couple avec moi pendant cette année partagée.
Cette relation m’a fait souffrir mais elle m’a appris également beaucoup de choses sur moi, sur ce que je veux et ne veux plus en amour. Et sur l’importance de penser à soi et de s’aimer avant de tout donner à l’autre.
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