Aujourd’hui, je vais vous donner mon avis sur le roman Les dédicaces de Cyril Massarotto. un avis qui, comme vous pourrez le constater, est très mitigé.
Les dédicaces de Cyril Massarotto : Résumé
De Claire, on ne sait pas grand-chose, sinon qu’elle vit à Paris et collectionne les livres dédicacés. Son plus grand plaisir est d’écumer les librairies à la recherche de ces trésors qui font de chaque livre un objet unique et précieux, » parce que la dédicace ajoute une histoire à l’histoire « . Chez un bouquiniste, elle tombe sur un livre dont la dédicace lui laisse une désagréable impression de vulgarité.
L’auteur, Frédéric Hermelage, laisse son numéro de téléphone à une certaine Salomé, assorti d’un compliment outrancier. Seulement, à la lecture, le roman est à l’opposé de la dédicace. Subtil, élégant. Comment expliquer un tel contraste ?
De librairies en Salons du livre, Claire va alors se lancer sur les traces de cet écrivain discret, jusqu’à franchir les règles de la fiction.
Les dédicaces de Cyril Massarotto : Mon avis
Les dédicaces m’a laissée un peu sur ma faim et ce, pour plusieurs raisons. L’auteur (pardon, le personnage, Frédéric Hermelage) critique absolument tout. Impossible de s’y attacher tant ce personnage est méprisant, élitiste et arrogant alors qu’il n’a rien pour justifier de l’être. Je trouve que le style manque cruellement d’ironie ou d’auto-dérision, on a simplement l’impression d’avoir affaire à quelqu’un mal dans sa peau, en colère et qui en veut à la terre entière.
La critique des auteurs mais pas que…
Les auteurs grand public sont dénigrés mais aussi les maisons d’édition, les fans, les forumeurs, les influenceurs… Tout le monde y passe. Mais ce n’est pas cela qui m’a gênée, à la limite, c’est ce qui m’a permis de rire un peu. Ce qui m’a posé problème c’est le manque de détachement. Je me trompe peut-être mais j’avais la sensation que l’auteur, à travers son personnage, crachait sa haine. Et pourtant, bien que son écriture soit agréable à lire, on est loin des Modiano, Proust et autres Céline ! Son style s’apparente davantage à celui qu’il décrie (Levy-Musso) que Nabokov ou Péguy. Je me demande donc si cela n’est pas fait exprès, peut-être l’auteur se moque-t-il justement de cette bien-pensance littéraire élitiste et que, finalement, il se range plutôt aux côtés des livres gentils.
Une histoire à l’eau de rose
L’intrigue ne tient pas debout, l’histoire d’amour entre Claire et Frédéric est insipide. Ni réaliste, ni idéale, elle tourne en rond. Je ne me suis pas attachée aux personnages une seconde, les trouvant tous les deux sans relief, pédants, creux et assez inintéressants. Même l’intrigue avec Salomé ne tient pas debout.
Finalement on a d’un côté une nana célibataire un peu paumée qui passera certainement toute sa vie à se faire duper et de l’autre, un écrivaillon qui parvient avec son dernier roman à vendre des milliers de romans (avec la technique de Musso peut-être ?).
Le manque de style
Aussi, j’ai trouvé que lorsque chacun des personnages prenait la parole (le roman est écrit à la première personne, c’est Claire qui parle), on avait du mal à différencier Claire et Frédéric tant les deux tons étaient similaires. Pas de travail de style à ce niveau-là et c’est bien dommage.
En fait, je me suis ennuyée à la lecture de ce roman qui s’apparente davantage à un pamphlet sous couvert d’une plate histoire de coeurs.
Les points positifs :
Le point positif c’est que c’est court et écrit gros ; ça se lit très vite !
Aussi, j’ai apprécié le début du roman, avec Claire qui collectionne les dédicaces, ainsi que les références littéraires, j’avoue avoir ri de bon coeur lors de la dispute entre Frédéric et les amis de Claire. Ce roman parle de Livres avec un grand « L » et peut vraiment toucher tout le monde. Malheureusement, l’histoire ne m’a pas convaincue, j’aurais préféré lire un essai de l’auteur sur la littérature et la lecture car finalement c’est la seule chose intéressante dans ce roman ; la vision littéraire de Frédéric et de Claire. J’aurais d’ailleurs aimé avoir davantage de visions de la littérature d’ailleurs (autres que celles des amies de Claire qui ne lisent que Lévy).
Conclusion :
Un roman ultra facile et rapide à lire, qui n’est pas tout à fait mauvais, qui peut faire rire mais qui m’a ennuyée. Le point positif est que, du coup, ma prochaine lecture sera Le lys dans la Vallée de mon cher et tendre Balzac.
Finalement, Les dédicaces est un roman feel-good comme bien d’autres…
Les dédicaces : Quelques extraits
Certains décident d’acheter un livre après en avoir entendu une bonne critique, ou du moins, une critique qui donne envie (de plus en plus souvent, l’un n’implique pas l’autre) ; d’autres sont convaincus par le texte de quatrième de couverture, qu’ils jugent efficace ou bien écrit – ce qui au fond est aberrant car tout le monde sait que ce n’est pas l’auteur qui écrit ce texte mais l’éditeur, acheter un roman pour sa quatrième équivaut à épouser un homme parce que son patron vous en dit du bien.
Écrire ne doit pas être une activité agréable, sinon on prend le risque d’écrire des romans agréables, et ça n’est pas ma vision de la littérature.