Vous ressentez un immense besoin de prendre quelqu’un dans vos bras ? Vous souffrez peut-être de skin hunger. Qu’est-ce que le skin hunger dont on entend beaucoup parler, notamment depuis le début de la pandémie mondiale de Covid-19 ? Les anglo-saxons appellent « skin hunger », traduit littéralement par « faim de peau« , mais aussi par « faim de contact humain« , le manque d’affection, de contact physique. C’est le fait de ne pas pouvoir utiliser son sens du toucher. Un phénomène de plus en plus vécu avec le nombre de célibataires, de personnes qui vivent seules en hausse, accentué par la crise sanitaire. Skin hunger : qu’est-ce que c’est ? Tour d’horizon.
Skin hunger : qu’est-ce que c’est ?
Les anglo-saxons ont trouvé la bonne expression pour décrire ce manque de contact physique. Ils parlent donc de « skin hunger ». Faim de peau, faim de contact humain, manque de contact physique, sens du toucher en manque… A vous de choisir la traduction qui vous parle le mieux poux exprimer ce manque que vous ressentez de ne pas pouvoir prendre une personne que vous aimez dans vos bras ou celui de ne pas partager la tendresse ou votre intimité dans une relation sentimentale.
L’importance du sens du toucher
Nous sommes des « êtres sociaux » ayant besoin de contact humain. C’est presque un besoin vital, autant que de dormir ou de se nourrir.
Et en France, le sens du toucher est particulièrement développé. Que ce soit amical, familial, amoureux, le contact physique est au cœur de nombreuses interactions. Se serrer la main, se faire la bise ou un bisou, l’accolade, le câlin sont des gestes qui font partie des habitudes de beaucoup de monde. Et dans le langage amoureux, se prendre par la main, se blottir dans les bras de l’autre, s’embrasser, s’effleurer, se caresser, font partie de la relation, du désir, du couple.
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Skin hunger : des célibataires en manque ?
Le hic donc c’est que ce besoin et cette envie ne peuvent pas toujours être assouvis par le mode de fonctionnement de la société actuelle et par la hausse du célibat et des personnes qui vivent seules.
Et cette sensation s’est accrue depuis mars 2020 et la crise sanitaire, avec les confinements, les gestes barrière et le port du masque.
Ce n’était déjà pas évident pour les célibataires avant cela, la solitude affective faisant partie du quotidien d’une personne seule mais la pandémie a accentué ce phénomène.
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Le manque de contact physique a-t-il des conséquences ?
On peut dire que ce manque est autant physique que mental et émotionnel. Et cela a des conséquences car cette sensation de manque se répercute vraiment sur le corps.
Nous savons que le contact humain est indispensable à tout individu. Plus qu’un simple geste agréable, plusieurs études ont démontré qu’il était un besoin primaire. En effet, lorsque le contact se fait rare ou inexistant sur une longue période, nous pouvons ressentir des effets de manque importants. Même si chacun réagit à sa manière, cela affecte les individus sur le plan mental et physique. Cette carence affective peut laisser des traces indélébiles.
Des conséquences neurologiques
Le manque d’affection n’est donc pas juste un sentiment ou une impression mais bien un problème neurologique réel. Comme tous les autres mammifères, les êtres humains sont programmés pour toucher.
La fibre nerveuse allume des zones du cerveau en lien avec le système de récompense. Il y a un relâchement d’ocytocine, une hormone qui joue un rôle fondamental dans notre attitude sociale. Cela a aussi des conséquences sur le niveau de dopamine, qui fait partie du système de récompense ; cela permet de relâcher de la sérotonine, en lien avec notre bien-être et notre bonheur.
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L’hormone du bonheur et de l’amour
Ainsi, quand on ne produit pas assez d’ocytocine, c’est notre corps et notre tête qui ne vont pas bien. Et ce sont les contacts physiques, entre autres, qui permettent la sécrétion d’ocytocine, aussi appelée « hormone de l’amour ». L’ocytocine permet la connexion à l’autre, mais réduit aussi la production de cortisol, hormone liée au stress, ce qui permet de faire ralentir le rythme cardiaque et de baisser la pression sanguine.
Le sentiment de skin hunger est donc à prendre au sérieux, puisqu’il peut avoir de véritables conséquences psychologiques. Un manque de contact peut entraîner un sentiment de solitude, des troubles du sommeil, de l’anxiété et favoriser la dépression.
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Comment combattre le skin hunger ?
La bonne nouvelle, c’est que le cerveau reconnaît le bénéfice du toucher même s’il ne vient pas d’une autre personne, Quand on caresse un animal, un tissu ou notre corps, on produit de l’ocytocine nous-même. Votre cerveau l’interprète comme un véritable câlin et pense que vous n’êtes pas seul. Frustrant à la longue peut-être mais efficace en attendant mieux pour votre équilibre physique et émotionnel.
Câlinez votre chien ou votre chat, votre hamster ou votre lapin, achetez-vous un doudou si vous n’en avez plus, et prenez le temps de reprendre contact avec votre propre corps. Des mouvements lents et doux sont nécessaires pour un effet vraiment bénéfique et permettent de faire baisser le niveau de stress pour longtemps. Par exemple : des automassages au niveau de la nuque, du crâne ou des pieds, un gommage ou s’étaler de la crème hydratante ou du lait sur le corps.
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Le sens du toucher : un de nos 5 sens à ne pas négliger
Evidemment, cela ne remplace par le contact avec une autre personne. Quand cela est possible, ne vous privez pas de câlins avec vos proches, vos enfants notamment si vous êtes parent solo, ou de membres de votre famille, sans prendre de risques.
Et si la crise sanitaire a évidemment mis sur pause les free hugs, pour autant elle n’a pas mis fin aux rencontres pour les célibataires. Si c’est plus compliqué, ce n’est pas impossible. Attention, on ne vous dit pas d’oublier les gestes barrière ou de vous jeter sur le premier venu !
Mais pour mettre fin à cette sensation de manque affectif, à ce skin hunger, rien de mieux en effet qu’un bisou ou qu’un câlin avec une personne qui vous plaît pour laquelle vous éprouvez du désir et des sentiments naissants.
Nous sommes dotés et doués de 5 sens, et si au premier abord le toucher semble moins vital que la vue, l’ouïe, l’odorat ou même le goût, il n’en est rien. Toucher et être touché est nécessaire à notre équilibre. C’est un besoin biologique comme on l’a vu précédemment, mais pas seulement. Le toucher entraîne une sensation d’apaisement et de bien-être. C’est un sens qui permet de percevoir les émotions chez l’autre et de partager les siennes.
Les contacts physiques réguliers éveillent en effet notre esprit émotionnel. Ils ne doivent pas être considérés trop longtemps comme optionnels. Le contact physique possède des vertus avérées. S’enfermer dans sa coquille ou dans sa bulle, s’isoler trop longtemps lorsqu’on est célibataire n’est donc pas une solution. Faire une pause oui, rejeter tout contact physique, non. Il suffit juste de trouver la personne de qualité avec qui partager ce besoin et cette envie pour mettre fin à cette sensation de manque ou skin hunger.