S’il y a une chose à laquelle j’aurais aimé être mieux préparée avant d’avoir mon premier enfant, c’est bien la quantité de culpabilité que je ressens au quotidien. Les parents, mais SURTOUT les mères, sont tenus de respecter des normes tellement élevées qu’il est impossible d’être « assez bien ». Aujourd’hui, je vais surtout parler du sujet « crèche » ou « garderie » qui suscite des réflexions de tout un chacun mais malheureusement c’est loin d’être le seul sujet qui fait débat sur la maternité (parentalité pardon).
Liste non-exhaustive des sujets qui font débats et qui te font culpabiliser quoi que tu fasses
Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous présenter une liste non exhaustive de sujets qui font débat sur la maternité. Ce qui m’a vite insupportée et qui m’insupporte toujours c’est que bien que tout le monde te dise de faire du mieux que tu peux et de ne pas écouter les conseils, chacun donne le sien ! Et chaque conseil est contradictoire à celui qu’on vient de te donner. Même si on voulait être bon(ne) élève, il serait impossible de faire comme chaque personne nous dit de faire puisque chaque personne a un avis différent sur telle ou telle question.
Allaiter ou biberonner ? Utiliser des couches jetables ou lavables ? Donner une tétine ou refuser ? Laisser pleurer ou répondre à l’instant à chaque pleur ? Sortir en amoureux ou être h24 avec bébé ? Laisser regarder des écrans ou interdiction formelle ? Dormir avec son bébé ou qu’il ait sa chambre ? Travailler et mettre son bébé à la crèche ou être mère au foyer ?
THERE ARE THE QUESTIONS !
J’en ai marre qu’on me fasse culpabiliser parce que mon bébé va à la crèche
Je ne vous parlerai pas ici du fait que je m’en suis pris plein la tête parce que je n’avais pas allaité. Quand d’autres amies s’en sont pris plein la tête d’avoir allaité trop longtemps. Je ne parlerai pas ici de toutes les réflexions que j’ai reçues parce que je continue de partir en weekend seule avec mes amies en laissant mon fils à son père. Ni même les réflexions dues au fait que nous avons pris une babysitter très tôt après sa naissance pour nous accorder des soirées en amoureux. Je n’évoquerai pas non plus tout ce qu’on s’est pris comme critiques parce qu’on a mis notre fils dans sa chambre dès notre retour à la maternité. D’autres amies mamans ont reçu des critiques pour avoir dormi trop longtemps avec leur enfant… Je ne parlerai pas non plus de la culpabilité qu’on m’a fait ressentir car j’ai toujours donné des petits pots tout faits à mon fils…
Non, aujourd’hui, le sujet, celui qui m’affecte plus que les autres, c’est la culpabilité de mettre mon bébé à la crèche !
Comme beaucoup de mamans en 2021, je travaille. Non, je ne suis pas en CDI et je n’ai pas de patron, je bosse à mon compte depuis 13 ans mais certaines personnes ont du mal à comprendre que j’ai quand même des horaires et que je ne fais pas ce que je veux. Au contraire, être indépendante ça veut dire bosser tout le temps, le soir, les weekends et les vacances comprises. Deux heures après mon accouchement je bossais sur mon lit de maternité, mais ça, tout le monde s’en fout. On me dira « c’est un choix ». Et je répondrai : « oui, en effet, et c’est MON choix. Celui d’être une femme indépendante financièrement, qui aime son métier et n’a, pour rien au monde, envie de l’arrêter. »
Avant même de devenir maman, je savais que jamais je ne serai mère au foyer
J’aime mon fils plus que tout dans ce monde, cela ne veut pas dire pour autant que j’ai envie de passer ma vie collée à lui. Cela fait deux ans maintenant qu’il va à la crèche et qu’il adore, j’aime le voir jouer et apprendre en collectivité, il grandit aussi là-bas, apprend d’une autre manière et s’autonomise. Et moi, j’ai besoin de travailler pour mon épanouissement personnel et ma santé mentale.
Je ne vais pas vous mentir, c’est surtout la génération de nos parents qui me tombe dessus à chaque fois. La plupart des femmes et même des hommes de mon âge ne s’amusent pas à me jeter la pierre. Mais même ma propre mère m’en a mis plein la tronche quand j’ai mis mon fils à la crèche.
« Quuuoooii ??? Si tôt ??? A trois mooiiisss ? Tu bosses de chez toi, tu pourrai le garder quand même, tu es égoïste ».
« C’est long quand même 9h30-17h30 pour un bébé ! »
« Pourquoi tu as fait un enfant si tu ne peux pas t’en occuper ? »
« Ton chéri gagne suffisamment bien sa vie non ? Pourquoi ne pas en profiter pour ne plus travailler « ??
Rien qu’en écrivant ses injonctions j’ai les poils qui s’hérissent ! Et pourtant, ces phrases je les ai tellement entendues !
L’année prochaine, il rentre à l’école, et déjà on me lance des : « Tu ne vas pas le laisser manger à la cantine tous les jours quand même ? » « J’espère que tu ne le mettras pas à la garderie, ça fait trop long pour un petit ! »
Je ferai COMME JE PEUX ! J’espère pouvoir le prendre un ou deux jours avec moi le midi. Et oui, j’espère ne pas avoir à le mettre à la garderie et finir mon travail le plus tôt possible. Mais je ne peux pas encore le savoir et surtout, de nombreuses mamans n’ont pas le choix. Et voilà que je me remets à me justifier.
Pourquoi on fait culpabiliser les mamans et non les papas ?
Et étrangement, on ne dit jamais rien aux papas. D’ailleurs, la grand-mère et la mère de mon conjoint m’ont déjà fait des réflexions concernant les petits pots tout faits (c’est pas bon, tu as goûté ? Tu aimerais qu’on te fasse manger ça toi ? Ce n’est pas bien de l’habituer à de l’industriel…) Mais elles n’ont jamais fait la réflexion à mon conjoint !!! Pourtant c’est son père, il a deux mains, un cerveau, il pourrait parfaitement faire les petits pots lui-même aussi ! De la même manière, quand on me dit que les journées sont longues à la crèche et que je devrais aller le chercher plus tôt, pourquoi ne pas le dire au papa. Car oui, dans notre cas, le papa aussi bosse de la maison, donc pourquoi c’est encore moi qui me prends les réflexions ?
Quand j’ai posé la question à ma mère l’autre jour qui venait de me lancer le célèbre « bah faut pas faire d’enfants alors si on finit à 20h tous les soirs« . Elle m’a répondu « Ben c’est naturel pour les mères, c’est elles qui font les enfants« . Yo on est en 2021, les enfants on les fait à deux, le papa change les couches, donne le bain, le bib, emmène chez le pédiatre ect… Et non il n’est pas extraordinaire, c’est juste un bon père comme je m’attelle au mieux à être une bonne mère.
Culpabilité de mettre son enfant à la crèche
Déjà, on se sent nous-même coupables de laisser notre petit bout à la crèche ou la garderie alors il serait bon qu’on arrête de nous faire en plus des réflexions sur le sujet. Même s’il s’amuse, il est tout à fait normal de ressentir des émotions comme l’anxiété, la culpabilité, la peur ou l’inquiétude lorsqu’on laisse notre enfant à quelqu’un qui n’est pas sa famille. C’est notre enfant ! Et en tant que parents, nous nous inquiétons. C’est notre façon de faire. On se demande s’il est heureux, s’il s’amuse et s’il est pris en charge selon nos normes et nos attentes. On se sent coupable que quelqu’un d’autre s’occupe de notre petit chaque jour, parce qu’on est sa maman et que c’est « notre » travail ! On a peur de manquer des étapes importantes de son évolution parce qu’on est maman et que les mamans ne sont pas « censées » manquer ces choses ! Je veux dire, quel genre de mère laisse son enfant avec un ÉTRANGER tous les jours, n’est-ce pas ??
Mais on ne laisse pas notre enfant à un étranger.
On le dépose dans une crèche, avec des gens formés pour s’occuper des bébés, des gens avec lesquels on communique régulièrement. On le dépose à la crèche dans laquelle il va pouvoir s’amuser avec d’autres enfants de son âge, apprendre, évoluer et grandir.
Et vous savez quoi ? Peu importe POURQUOI votre enfant est à la crèche. Peu importe si vous devez utiliser la garderie parce que vous travaillez, ou si vous déposez votre enfant quelques jours par semaine pour prendre une foutue pause. Cela n’a pas d’importance ! Parce que votre enfant va très bien et que vous faites ce que vous devez faire pour la santé, le bonheur et la réussite de votre famille. Et écoutez ! Il y a tellement d’avantages à ce que votre enfant aille à la crèche. Cela vous aide à prévenir l’épuisement professionnel, aide les enfants à développer leurs aptitudes sociales et peut même améliorer le langage et le développement cognitif.
Je vous déclare non coupable. Vous êtes un bon parent.
Je me déclare non coupable. Je suis un bon parent.
Merci pour cet article, une personne de mon entourage m’a dit « de profiter de mon bébé car ça passe tellement vite… » depuis je culpabilise énormément à l’idée de reprendre le travail à 100%. Voir d’autres mamans prendre un congé parental ou un temps partiel n’arrange rien. Mais dans mon cas je sais que si je travaille à 4/5ème ma charge de travail elle ne sera pas divisée alors j’ai fait le choix de travailler tous les jours mais de pouvoir faire des horaires corrects. Bref je me justifie je ne peux pas m’en empêcher. Comme vous le soulignez c’est déjà assez dur comme ça de devoir se séparer de nos bébés. Et je trouve les papas de manière générale moins inquiets. Pour mon conjoint c’est normal on doit travailler on n’a pas vraiment le choix et c’est comme l’école mais en plus tôt. Et effectivement, l’ancienne génération laisse les papas tranquilles, pour eux c’est déjà un miracle s’ils changent une couche !
Tellement… J’ai deux enfants (3 ans et 9 mois) et je vous comprends tellement… Avec mon deuxième, je me sens moins coupable, je me fiche beaucoup plus du regard des autres mais certaines phrases continuent malgré tout de me blesser…