Une des pires choses qu’on peut apprendre sur son conjoint, c’est qu’il a été infidèle. Quand on est en couple, au-delà de l’amour, on place la confiance et la fidélité au centre de la relation. Sauf pour les couples libres, ceux qui pratiquent le polyamour. Mais généralement, la fidélité est au cœur de la confiance que l’on place en l’autre. Et quand celui-ci est coupable d’adultère, c’est évidemment douloureux et décevant. On voir son monde s’écrouler. On se pose beaucoup de questions. A-t-il été infidèle intimement ? S’agit-il d’une infidélité émotionnelle ? Entretient-il une double vie ? Tant d’interrogations qui abiment la confiance en soi, les sentiments et remettent le couple en question. Que faut-il faire ? Rompre, pardonner ? A chacun sa façon de réagir, de vider son sac, de couper les ponts, de rompre. L’une d’elles peut être d’écrire. Cette lettre de déception de Mathilde, une femme trompée est pour dire à son mari Clément, « je ne veux plus jamais te voir ».
Lettre de déception d’une femme trompée : je ne veux plus jamais te voir
« Clément,
Je ne sais même pas par quoi commencer. D’un côté, je suis comme anesthésiée, sous le choc face à une telle horreur. Et de l’autre, j’ai envie de te crier toute ma colère et mon dégoût.
Mais les insultes, les injures, cela ne mène nulle part. A part à nourrir davantage toutes mes émotions négatives. Ces émotions qui prennent toute la place et qui me bouffent la vie. Mes jours et mes nuits. A cause de toi.
Oui, à cause de toi, je pleure, je ne dors plus, je suis sur les nerfs, je me remets en question. Tu as bien entendu sapé à la fois ma confiance en moi et en toi, la confiance en notre couple que j’avais mise, tu l’as salie.
Tu nous as salis. Abimés, considérés comme quantité négligeable, détruits.
Et tout cela pourquoi ? Pour un simulacre de pulsion, une aventure, une liaison, un coup d’un soir, une infidélité. Comment préfères-tu qu’on nomme ce que tu as fait ?
Cela tourne et retourne dans ma tête inlassablement, indéfiniment, en boucle. Tu es coupable, tu as fait quelque chose de mal et c’est moi qui souffre, qui me remet en question. Quel cynisme nous offre la vie parfois…
On dit que les problèmes dans un couple sont de la responsabilité des deux partenaires. Qu’il faut savoir reconnaitre ses torts, accepter les reproches, faire des compromis et des concessions. Et que la plupart du temps, chacun doit assumer sa part dans une rupture. C’est sans doute vrai.
Lettre de déception d’une femme trompée : je ne suis pas responsable de ton infidélité
Mais dans notre cas précis, en quoi ma responsabilité est-elle engagée ? A quel niveau dois-je me remettre en question ?
Celui de notre intimité ? Du plaisir, du désir, puisqu’il s’agit apparemment de ça ? De la tendresse, des attentions, des preuves d’amour ?
Evidemment je ne suis pas parfaite et encore moins infaillible, je fais des erreurs.
Mais pas sur ces plans-là. Je ne crois pas que tu puisses te plaindre ou alors c’est que tu m’as menti sur tout depuis longtemps.
Il y a des périodes plus creuses que d’autres, des bas après des hauts, des moments moins faciles dans un couple, je le sais et le reconnais. Nous en avons connu quelques-uns, mais rien de grave, de durable, rien qui à mon sens remettait tout en question.
Mais apparemment tu ne partages pas mon point de vue puisqu’à la moindre épreuve, au moindre problème, tu laisses tomber, et surtout tu sembles avoir trouver ta solution.
Ailleurs, avec une autre, dans le plaisir éphémère, dans un lâcher prise honteux.
Alors que tu te sentes mal, coupable, minable aujourd’hui, je m’en fous. Comment crois-tu que j’aille de mon côté ? Imagines-tu le poids de ta trahison, son impact, ses conséquences ? L’ampleur de ma déception, de ma colère, de mon dégoût ? De ma rage ?
Tu me déçois comme jamais personne ne m’a déçue avant toi. A cause de toi, je doute de tout et de tout le monde.
Lettre de déception d’une femme trompée : je ne veux plus jamais te voir
Cette blessure que tu m’infliges est irrémédiable pour notre couple. Je crois que j’aurais peut-être pu comprendre, si nous étions en break ou si notre couple traversait une forte crise. Si nous ne partagions plus rien, qu’on ne se touchait plus, qu’on ne s’aimait plus.
Mais rien de tout ça ne nous concerne. Ou alors j’ai été naïve pour croire que nous étions complices, que nous prenions du plaisir en faisant l’amour ensemble. Que nous nous aimions tout simplement.
Mais on ne fait pas une telle chose à la personne qu’on dit aimer.
Ce coup de canif dans le contrat comme on dit, cette tromperie, cette faute, elle est inexplicable pour moi. Et donc impardonnable. Sans doute que tu vois les choses autrement, peut-être même que tu pensais avoir une justification à tes actes. Ou la possibilité de mieux t’expliquer.
Mais je ne te laisserai pas de seconde chance. Je ne veux pas de détails croustillants, de raisons surfaites, de plates excuses, de faux pardons. Il ne m’est plus possible de te parler, de t’écouter, de te voir.
C’est devenu physique, épidermique, comme une allergie. Je ne veux plus rien partager avec toi, pas même une énième explication.
Pour moi, tu n’existes plus. Une fois les détails pratiques réglés concernant nos affaires, et à distance, j’oublierai jusqu’à ton prénom.
Mathilde. »
Tout-à-fait d’accord avec Mathilde… Pour moi, la tromperie fait basculer le couple dans une autre dimension : celle de la dislocation. C’est rédhibitoire, c’est la plus haute trahison d’une personne envers une autre. Cela signe la fin de l’aventure, c’est impardonnable, voire inoubliable, dans le mauvais sens du terme. Cela représente l’une des plus fortes douleurs qu’un humain puisse subir…