Les funérailles d’un proche sont toujours un moment difficile. La douleur et le chagrin font partie du deuil qui va bien au-delà de la journée des obsèques. Mais ce jour-là, par coutume, par respect, par amour ou amitié, l’hommage rendu à la personne disparue passe avant tout. Il est alors l’heure des derniers adieux, terrestres en tout cas, pour celles et ceux qui ont des croyances spirituelles ou religieuses. Lors d’une cérémonie pour un enterrement, les proches peuvent prononcer un discours pour dire au revoir et rendre hommage à la vie du défunt. C’est un exercice qui peut être difficile. Ainsi, pour illustrer son discours d’adieu pour des éloges funèbres, on peut l’accompagner par la lecture d’un texte ou d’un poème. Il en existe de magnifiques, des émouvants, en vers ou en prose, émanant de grand(e)s auteur(e)s, poètes/poétesses, philosophes. Voici une sélection de 10 textes à lire pour un enterrement. Vous y trouverez, nous l’espérons, celui qui saura rendre un bel hommage à votre proche disparu.
#1 Il restera de toi, de Simone Veil : un magnifique texte pour un enterrement
Il restera de toi ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert, en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé, en d’autres germera.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
#2 La mort n’est rien, de Henry Scott Holland
L’amour ne disparaît jamais.
La mort n’est rien.
Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté.
Je suis moi, tu es toi :
Ce que nous étions l’un pour l’autre,
Nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné.
Parle-moi comme tu l’as toujours fait.
N’emploie pas un ton différent.
Ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison
Comme il l’a toujours été,
Sans emphase d’aucune sorte,
Sans trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée
Parce que je suis hors de ta vue ?
Je t’attends, je ne suis pas loin,
Juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois tout est bien.
#3 Ne restez pas, de Robert Louis Stevenson : un des beaux textes à lire pour un enterrement
Ne restez pas à pleurer autour de mon cercueil, je ne m’y trouve pas. Je ne dors pas.
Je suis un millier de vents qui soufflent, je suis le scintillement du diamant sur la neige, je suis la lumière du soleil sur le grain mûr, je suis la douce pluie d’automne, je suis l’envol hâtif des oiseaux qui vont commencer leur vol circulaire quand tu t’éveilles dans le calme du matin.
Je suis le prompt essor qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux.
Je suis la douce étoile qui brille, la nuit.
Ne restez pas à vous lamenter devant ma tombe, je n’y suis pas : je ne suis pas mort.
#4 Ils ne nous quittent pas, d’Émile Bougaud
La grande et triste erreur de quelques-uns, mêmes bons, c’est de s’imaginer que ceux que la mort emporte nous quittent. Ils ne nous quittent pas, ils restent.
Où sont-ils ? Dans l’ombre ? Oh ! Non ! C’est nous qui sommes dans l’ombre.
Eux sont à côté de nous, sous un voile, plus présents que jamais.
Nous ne les voyons pas, parce qu’un nuage obscur nous enveloppe, mais eux nous voient.
Ils tiennent leurs beaux yeux pleins de gloire, arrêtés sur nos yeux pleins de larmes.
Ô consolation ineffable, les morts sont invisibles, mais ils ne sont pas des absents.
J’ai souvent pensé à ce qui pourrait consoler ceux qui pleurent.
Le voici : c’est à la foi, cette présence réelle et ininterrompue de nos morts chéris.
C’est l’intuition claire, pénétrante, que par la mort, ils ne sont ni éteints,
ni éloignés, ni même absents, mais vivants, près de nous.
#5 Quand je partirai, Poème hawaïen
Maintenant que je suis parti, laissez-moi aller
Même s’il me restait encore des choses à voir et à faire.
Ma route ne s’arrête pas ici.
Ne vous attachez pas à moi à travers vos larmes.
Soyez heureux de toutes les années passées ensemble.
Je vous ai donné mon amour,
Et vous pouvez seulement deviner combien de bonheur vous m’avez apporté.
Je vous remercie pour l’amour que vous m’avez témoigné
Mais il est temps maintenant que je poursuite ma route.
Pleurez-moi quelques temps, si pleurer il vous faut.
Et ensuite, laissez votre peine se transformer en joie
Car c’est pour un moment seulement que nous nous séparons
Bénissez donc les souvenirs qui sont dans votre cœur.
Je ne serai pas très loin, car la vie se poursuit
Si vous avez besoin de moi, appelez-moi, je viendrai
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher.
Je serai près de vous.
Et si vous écoutez avec votre cœur,
Vous percevrez tout mon amour autour de vous dans sa douceur et sa clarté.
Et puis, quand vous viendrez à votre tour par ici,
Je vous accueillerai avec le sourire
Et je vous dirai : « bienvenue chez nous ».
#6 A ceux que j’aime, et qui m’aiment, Poème amérindien : Un des plus beaux textes à lire pour un enterrement
Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j’ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté !
Je vous remercie pour l’amour que chacun m’a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,
Et si vous écoutez votre cœur, vous sentirez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit !
N’allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.
#7 Que mon départ ne soit pas une souffrance, de Rabindranath Tagore
Je désirerais et cela très ardemment que mon départ ne soit pas pour ceux que j’aime une désespérance.
Je voudrais que ma famille, mes amis, aujourd’hui rassemblés, pensent à moi comme à quelqu’un qui les a beaucoup et tendrement aimés, et qui les aime encore.
Je suis tout simplement parti un peu avant eux pour le pays de vie, de lumière, de paix et d’amour, où je les attends.
Que leur vie terrestre continue tranquillement, paisiblement, jusqu’au jour où, pour eux aussi, la porte s’ouvrira.
Je voudrais qu’ils acceptent ma mort, comme une chose très simple, très naturelle.
#8 L’arbre et la graine, de Benoit Marchon : un des jolis textes à lire pour un enterrement
Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent.
Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un arbre qui tombe.
Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme une porte qui claque.
Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ?
Quelqu’un meurt, et c’est comme un silence qui hurle.
Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ?
#9 Demain dès l’aube, de Victor Hugo : Un poème à lire pour un enterrement
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
#10 Au-delà des soupirs, d’Isabelle Callis-Sabot
Je n’ai pu t’adresser un regard, un sourire,
Tu es partie trop vite et sans me prévenir…
Immense est mon regret. Je voudrais te le dire
Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs.
Ta mort hante ma vie. Pour combler ton absence
Sans cesse je remue de précieux souvenirs.
Je trouve un réconfort en trompant ma souffrance
Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs.
Mes plus tendres pensées vont vers toi dès l’aurore,
Je t’appelle et te parle avant de m’endormir,
Et bien étrangement ta voix me berce encore
Au-delà du chagrin, au-delà des soupirs.
Exemples de discours dans lesquels vous pouvez ajouter un des textes à lire pour un enterrement :
- Discours pour l’enterrement de ma sœur
- Discours d’enterrement pour son papa : Un émouvant modèle
- Eloge funèbre : Discours pour les obsèques de ses proches
- Discours pour l’enterrement de sa maman : Un discours funéraire bouleversant
- Ecrire un discours pour l’enterrement d’un proche (maman, papa, grand-parents…)