Hier, vous avez perdu patience et crié sur vos enfants ? Aujourd’hui vous vous en voulez ? Rongé(e) par la culpabilité, vous vous demandez si vous n’êtes pas une mauvaise mère ou un mauvais père. Pas de panique ! Elever la voix sur votre progéniture et perdre patience, cela ne fait pas de vous un parent monstrueux. Peut-être juste un parent fatigué ou à bout. Parfois je deviens incontrôlable et me mets à hurler sur mes enfants. Cela vous parle ? À nous aussi ! Voici un témoignage à cœur ouvert sur le sujet.
Pourquoi perd-on patience avec ses enfants au point de leur hurler dessus ?
Connaissez-vous vraiment des parents toujours calmes, dont les enfants obéissent à tout, tout le temps et tout de suite ? Sans caprices, sans négociations, sans larmes, sans insolence ?
Si c’est le cas, ils sont vraiment chanceux ou détenteurs d’un secret bien gardé.
Les enfants parfaitement obéissants n’existent pas. D’ailleurs, les enfants parfaits n’existent pas non plus. Et c’est tout à fait normal. Sain même. Un enfant qui dirait tout le temps oui, qui ne testerait jamais les limites de ses parents, qui ne discuterait jamais les ordres des adultes serait un enfant qui ne pourrait jamais découvrir son libre-arbitre.
Bien sûr, il y a des limites à ne pas dépasser. Des règles à respecter et des codes à connaître pour vos enfants. Et c’est lorsque l’un d’entre eux est bafoué qu’un parent peut perdre patience et voir rouge.
Les enfants négocient, insistent, testent. Parfois, souvent ou en permanence ; selon les caractères et les personnalités de chacun d’entre eux. Donc non, un enfant n’est pas un petit être parfaitement sage en toutes circonstances. Ni le mien, ni le vôtre, ni celui des autres.
Et c’est pareil pour les parents.
Il n’existe pas de père ou de mère parfait et même les plus patients d’entre nous peuvent péter un plomb quand les limites sont dépassées. Parfois, on ne se reconnaît pas.
Le ton monte, on crie, on hurle, on pleure de rage quand les nerfs lâchent. À force de répéter 100 fois la même chose. Rabâcher. Ressasser.
« Range ta chambre. Fais tes devoirs. Va te coucher. »
Comme si la vie de parent ne se conjuguait qu’à l’impératif. Et on se déteste d’être ainsi. D’avoir le mauvais rôle. Celui du parent ch.iant, qui crie, sermonne ou punit.
Mais c’est le revers de la médaille. Le prix à payer pour être un parent juste, investi et responsable. Alors non, vous n’êtes pas un monstre parce que vous hurlez sur vos enfants. Tant que ce mode de communication ne devient pas la seule façon de leur parler. Par contre si c’est le cas, n’hésitez pas à en parler si vous vivez avec l’autre parent et à demander de l’aide. S’il est compréhensible de ne plus réussir à contenir son énervement parfois et d’élever le ton, cela ne doit pas devenir une habitude.
Dire non quand on est parent est normal, se faire respecter de ses enfants est la base d’une éducation saine et sereine pour tout la famille.
Si malgré vos efforts, vous vivez votre parentalité comme une souffrance, ne vous isolez pas dans votre honte, votre colère, votre tristesse ou votre culpabilité. Faites- vous aider, parlez-en, rapprochez-vous d’un spécialiste de l’éducation, de la psychologie de l’enfant et de la famille.
Parfois je deviens incontrôlable et me mets à hurler sur mes enfants : témoignage de Sylvia
Mes enfants je les aime plus que tout. Je donnerai ma vie pour eux. J’en ai 3 entre 5 et 13 ans. Des enfants voulus, attendus, aimés. Mais parfois j’ai envie de les donner tout court ! Vous savez, de les laisser chez leurs grands-parents pour une durée indéterminée ou de m’envoler au soleil et me dire « enfin les vacances« sans eux. Longtemps, très longtemps !
Bien sûr je m’en veux d’avoir de telles pensées mais certains soirs je n’en peux plus. C’est plus fort que moi. Ils me rendent folle, je suis hors de moi. Avec la fatigue, les mots dépassent la pensée, le ton monte, et garder son calme devient un acte quasi héroïque.
Entre le petit dernier qui n’en fait qu’à sa tête, ma fille de 9 ans avec qui les devoirs devient une séance de torture et le grand de 13 ans en pleine crise de procrastination adolescente, je craque !
Je demande une fois, deux, trois. Avec calme, douceur ou humour. Puis avec fermeté. Mais une fois sur deux, et encore je suis optimiste, il faut répéter. Redemander. Plus fort. Se faire menaçante. User de chantage affectif ou d’ultimatum ? Je déteste ça. Me reste alors une seule possibilité pour me faire entendre et comprendre avant la punition : parler fort, parler dur jusqu’à hurler.
Se faire obéir par ses enfants devient alors synonyme d’épreuve qu’on n’est pas sûre de gagner. Où est passée mon autorité ? Leur respect pour moi ? Pourquoi faut-il forcément crier sur ses enfants pour se faire entendre ?
J’en suis réduite à ça. Parfois je deviens incontrôlable et me mets à hurler sur mes enfants. Parce que je ne vois pas comment faire autrement.
Parce que j’en ai marre. Ras le bol qu’ils me prennent pour leur bonne ou leur copine. Marre de constater que nos échanges se transforment en guerre ouverte ou se limitent à des ordres donnés et des consignes à respecter.
Après une journée de boulot et leur journée d’école, on est tous fatigués. Ajoutez à cela une urgence, un retard, un rendez-vous et le tunnel du soir devient un parcours du combattant. Certaines semaines, ma charge mentale explose. Et c’est là que je me retrouve en colère à hurler sur mes enfants qui se laissent vivre en attendant que l’orage passe.
Vous savez, quand ils vous répètent « j’arrive, je vais le faire, encore 5 minutes »…
Mais plus ils disent ça, plus ma colère augmente. Ils commencent à voir que ça sent mauvais pour eux, que là, en effet, maman est vraiment en colère, à bout d’eux, à bout de tout.
Sincèrement je déteste cette femme que je vois alors dans le miroir. J’ai l’impression de me transformer en Hulk !
Mais quel autre choix ai-je pour me faire entendre et respecter de mes propres enfants ? Ce qui m’agace et me blesse en même temps, c’est de me dire qu’ils ne comprennent pas à quel point cela me rend triste. Le petit, passe encore, il n’a pas les codes pour comprendre mes émotions et les conséquences de ses actes. Mais mon fils adolescent, à son niveau évidemment, si.
Il sait très bien que ce qu’il fait, ou plutôt ne fait pas, va m’énerver et me faire crier. Il a conscience des conséquences sur notre relation mère-fils pourtant si importante à mes yeux.
Mais cela ne change rien, la crise d’adolescence est plus forte que tout apparemment ! On a coutume de dire que c’est juste un mauvais moment à passer, qu’on a tous connu ça, cela ne m’aide pas !
Je sais bien que je ne suis pas la seule. Beaucoup de parents, sûrement la majorité d’entre eux, d’entre vous, connaissent ces moments-là. Mais cela m’attriste. Et je suis alors une mère épuisée qui s’en veut et qui a honte d’avoir crié sur ses enfants.
Fort heureusement, la situation finit toujours par se calmer et la tension redescend. Mes enfants voient qu’ils sont allés trop loin quand mes cris deviennent stridents, ou que la pression ne retombe pas. Mais ils ont la mémoire courte évidemment… C’est de leur âge. Alors ça recommence la semaine d’après. Pour des bêtises et des futilités parfois mais qui me font sortir de mes gonds. Car c’est la répétition de ces situations qui occasionnent de telle réactions de ma part.
Je déteste hurler sur mes enfants et perdre le contrôle de mes émotions. Je dois leur montrer l’exemple, je le sais. Mais ma patience a ses limites et il faut avouer qu’ils sont experts pour les dépasser.
Comme toutes les mères, comme tous les parents, je rêve d’une relation idéalement parfaite avec mes enfants. Tout en sachant pertinemment que cela est impossible. Mais je ne veux pas dresser un tableau entièrement noir non plus ! Nous avons aussi et souvent des moments de joie et de complicité en famille. Le genre d’instants qui vous font vous rappeler à quel point l’amour maternel est puissant.
Le problème, c’est cette énergie démesurée qu’il faut mettre pour se faire entendre et obéir de nos enfants, énergie qu’on aimerait bien mettre dans autre chose un soir de semaine à 20 heures par exemple. Je préférerai en effet profiter de ma soirée plutôt que de courir après une énième catastrophe domestique !
Faut-il accepter le fait que le rôle de parent soit forcément ingrat ? Déculpabiliser de perdre le contrôle de soi parfois ? Considérer que ces enfants, qu’on aime pourtant plus que tout, ne soient pas toujours de petits êtres mignons ? Et qu’ils se transforment parfois en monstres d’égoïsme et d’insolence ?
Je crois que oui, être parent c’est accepter tout ça, sans pour autant abandonner l’idée d’y arriver ! Arriver à se faire entendre sans hurler et profiter d’une vie de famille sereine.
Disons que je fais le maximum pour y parvenir et que surtout, j’accepte l’idée de ne pas être une mère parfaite. Non, je ne contrôle pas toujours mes émotions. Oui, mes enfants me sortent par les yeux certains jours. Oui, je peux leur hurler dessus quand la coupe est pleine. Mais non, cela ne fait pas de moi une mère ingrate, mauvaise ou toxique. Je suis juste une maman qui a conscience de ses défauts, de ses limites, de son incapacité parfois à régler les choses en restant zen. Mais je ne veux plus avoir honte ou culpabiliser parce que des fois, oui, je hurle sur mes enfants.