Une lettre à soi-même, cela vous paraît étrange ? Et pourtant c’est un exercice de développement personnel libérateur qui a un véritable pouvoir thérapeutique. On parle d’ailleurs de courrier thérapie. S’écrire une lettre, c’est ni plus ni moins que se raconter comme dans un journal intime. Seulement là, il ne s’agit pas seulement de revenir sur ce qu’on vit mais aussi et surtout sur ce qu’on ressent. C’est dans une démarche introspective que s’inscrit une lettre pour dire au revoir à mon ancien(ne) moi. Faire un point sur une étape de sa vie, tourner la page de son passé pour mieux accueillir le présent et laisser la place à l’avenir.
Pourquoi écrire une lettre pour dire au revoir à son ancien(ne) moi ?
Avec l’essor du développement personnel ces dernières années, l’écriture redevient une pratique de bien-être et c’est une bonne chose. En art-thérapie, c’est un outil, un moyen, un mode d’expression essentiel pour accompagner la guérison émotionnelle.
Journal intime, bullet journal, agendas en tout genre sont autant de supports pour écrire pas seulement sa to do list mais aussi ses pensées, ses émotions, ses objectifs.
Écrire permet de visualiser les choses, de se projeter, mais aussi de faire le point sur le passé, de clore un chapitre pour avancer.
C’est dans cette logique d’écriture thérapeutique que s’inscrit cette lettre pour dire au revoir à son ancienne moi. A la fois lettre-bilan, lettre de gratitude et lettre d’amour de soi, cette pratique recèle de nombreux bienfaits. Prise de conscience, mise à distance émotionnelle, réduction du stress et diminution de l’anxiété en sont quelques-uns.
Il ne s’agit pas de trahir qui vous étiez ou de rejeter votre passé mais au contraire de lui dire merci, bravo et au revoir pour laisser la place à la personne que vous êtes devenue.
Cette lettre vient de vous et est pour vous, uniquement. Alors soyez totalement libre d’exprimer vos pensées et vos émotions les plus intimes. Prenez ce temps pour vous, rien que pour vous.
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Exemple de Lettre pour dire au revoir à mon ancien(ne) moi
« Chère moi,
Je ne sais pas si je dois t’aimer ou te détester, parfois. Dois-je te dire merci ou au contraire te demander pourquoi ?
Pourquoi tant d’épreuves, de larmes, de souffrance ?
Mais ce n’est pas ta faute, c’est la vie qui veut ça comme on dit.
Alors qu’en fait, je devrais plutôt te dire merci. Merci pour la force, la résistance, la résilience…
Apprendre à s’aimer prend parfois du temps, beaucoup de temps. Il faut accepter, comprendre, accueillir, digérer ses émotions. Se dire que la confiance en soi n’est pas de l’arrogance. Que l’estime de soi est essentiel pour connaître sa valeur. Et que l’amour de soi n’est pas une démonstration abusive de l’ego.
Autant de prises de conscience qui demandent un long cheminement. Parfois tortueux, douloureux. Celui de l’introspection.
On s’en passerait bien, parfois. De ce tsunami émotionnel, de ces pensées envahissantes qui nous empêchent de dormir, de penser à autre chose, de vivre… On en perd sa légèreté, son insouciance. On a l’impression qu’on ne les retrouvera jamais. Cela fait peur. Très peur.
Faut-il faire le deuil de celle qu’on était avant ? Espérer la retrouver ? La regretter ? Ou au contraire accepter ?
Accepter d’être une nouvelle version de soi-même ; et que l’ancienne vivra toujours en nous, mais qu’elle s’est libérée d’un poids. Celui de ses peurs.
C’est donc une bonne chose de s’en libérer. Et d’accueillir la vie avec une nouvelle forme de sagesse et une autre maturité, mais qui n’empêchent nullement la joie de vivre. Le lâcher prise.
Il faut juste du temps. Du temps pour se reconnecter à soi. Pour se connaître dans son entièreté.
Celle d’hier et celle d’aujourd’hui qui, en quelque sorte, sont main dans la main pour permettre à celle de demain d’exister.
Mais dire au revoir à l’ancienne moi, c’est enfin se défaire d’une montagne d’émotions négatives qui n’ont plus lieu d’être. Enfin en finir avec la culpabilité. Et enfin s’autoriser à vive vraiment, pleinement le moment présent.
Car on ne peut pas tout contrôler. Et on ne le doit pas. Comme on ne doit pas chercher sans cesse un sens à tout. Les signes existent, les choix doivent être faits, les décisions doivent être prises. Car non la vie n’est pas un long fleuve tranquille, pas un monde enchanté. Mais pour autant, il faut savoir quand réfléchir et quand déconnecter. Quand dire non et quand laisser aller.
En disant au revoir, ou plutôt adieu à l’ancienne version de soi, on s’autorise enfin à exister telle qu’on est vraiment. Vulnérable et forte à la fois. Avec des doutes et des certitudes.
Mais tellement résiliente, découvrant une confiance en soi jusque-là inconnue, et nourrissant une estime de soi presque inexistante jusqu’alors. Ou en tout cas invisible.
Chaque étape de notre vie, chaque tranche de vie, nous voit endosser un rôle différent. L’existence est comme un grand théâtre. Les rencontres que l’on fait, les âges que l’on traverse, les choses que l’on doit vivre… On se forge une personnalité, un caractère. On définit ses valeurs, sa vision de la vie. Tout cela évolue au fil du temps, en fonction de nos expériences de vie.
Et parfois, cela se produit. Cette remise en question. Cette prise de conscience. Celle qui nous fait grandir et qui nous autorise, nous permet d’ouvrir un nouveau chapitre de ce livre incroyable qu’est notre vie.
Mais pour cela il faut fermer l’ancien livre, ou tout au moins achever le chapitre précédent. Il faut accepter de lâcher d’un côté pour attraper de l’autre.
Accepter de dire au revoir pour dire bonjour, ailleurs.
Devant soi, dégageant ainsi un horizon ouvert au champ des possibles. Aux opportunités, à l’inconnu, à ce qui fait le sens même de la vie.
Cela ne doit pas se faire dans la souffrance mais au contraire dans la gratitude, dans la tendresse, dans l’amour, dans la joie. Et dans la nostalgie aussi, bien entendu. On ne ferme pas la porte à ses souvenirs sans une certaine mélancolie. Mais ils restent là, et on peut les convoquer les jours où on en a besoin ou envie. C’est la magie du souvenir, de la mémoire, de la quête de soi.
Avancer tout en restant consciente du chemin parcouru, de celle qu’on était et qui nous a permis de devenir celle qu’on est.
Détester celle que j’étais il y a 10 ans, 5 ans, 2 ans, le mois dernier, hier ? Jamais de la vie ! Au contraire ! C’est celle que j’étais qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui et celle que je serai demain.
Malgré les larmes, les doutes, les peurs, la douleur parfois intense, je veux te dire merci. Toi, celle que j’étais, et qui s’est montrée si forte. Qui n’a pas flanché malgré les vents contraires. Qui n’a pas sombré malgré les tempêtes.
Tu as, j’ai, pleuré, douté, crié, parfois voulu abandonner.
Tu as, j’ai, connu la solitude, la peur, la souffrance, la trahison, l’isolement.
Et tu aurais, j’aurais, pu abandonner. J’ai failli, maintes et maintes fois. Mais il y a une petite voix à l’intérieur de moi qui me poussait à tenir, à résister.
Elle m’a sauvée. De moi-même et de mes ombres, des mes démons. Des autres.
La voix de ma résilience. La force de mon intuition. Pas un instinct de survie mais plutôt l’envie toujours présente, même enfouie, de vivre.
Chère ancienne moi, tu as été incroyable. Tu t’es bien battue, tu as tout affronté. Avec courage, brio, force et ténacité. Aujourd’hui, tu as gagné le droit de te reposer. De lâcher prise.
Si nos lendemains ne seront évidemment pas toujours roses, légers et joyeux, ils seront en tout cas à l’image de ce que je veux que ma vie soit à présent. Allégée de mes peurs, forte de mes expériences et ouverte à l’avenir.
Merci d’avoir été à la hauteur, merci de me permettre d’être celle que je suis au fond de moi. Et de me laisser vivre la suite de mon existence, enfin. »
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