Non loin de la frontière Tibétaine se trouve un peuple méconnu et pourtant très intriguant : Les Mosos. Il vivent autour du lac Lugu, sur les rives des régions du Yunnan et Sichuan. Selon la légende, le lac est né des larmes de la déesse Gemu, que tous vénèrent. Ce sont les femmes qui gèrent tout et qui sont au centre de la vie, d’ailleurs la maison familiale se transmet de mère en fille.
Le mariage ?
Pas de mariage chez les Mosos ! Chacun est libre et chacun vit son intimité à sa manière, sans contrainte ni morale, sans notion d’engagement. Pour eux, et peut-être pas à tort, le mariage représente une menace au bien-être de leur peuple. Les Mosos ont à coeur l’harmonie des leurs, qui passe avant tout, même avant l’argent. Pour eux, se marier revient à mentir ; puisque personne ne sait ce qu’il va advenir, se promettre l’amour éternel serait une chimère absolue. Les principes économiques d’une famille Moso reposent sur tous les membres. Chacun a un rôle a jouer et il est donc impensable que l’un d’entre eux quitte le foyer pour un amour qu’il peut, de toute manière, fréquenter quand il veut et comme il l’entend. Refuser le mariage revient aussi pour ce peuple à vivre une vie charnelle libre et épanouie : sans domination entre les hommes et les femmes et sans fidélité aucune. Quand une rupture arrive, elle se fait dans le respect et en douceur, toujours dans le but de garder une réelle harmonie.
La vie intime et charnelle
Dès l’âge de 13 ans, les enfants atteignent leur majorité. C’est alors que les filles gagnent leur indépendance en ayant leur propre chambre et deviennent libres de découvrir les plaisirs charnels. Elles n’ont pas d’obligation, cela prend le temps qu’elles veulent, elles décident du moment où elles se sentent prêtes à devenir femme. Lorsqu’elles commencent à fréquenter un garçon, elles ne sont pas obligées d’en parler, la relation reste souvent secrète. Elles révéleront le nom de leur compagnon lorsque la relation aura laisser la place à l’amour. Une fois que l’amoureux est présenté, il est accepté dans la famille au même titre qu’un ami et peut alors aider dans la maison et s’occuper des enfants de sa compagne, qu’ils soient de lui ou non.
Malgré cette liberté assez intriguante, pour nous européens, la pudeur reste de mise chez les Moso. Ils montrent, par exemple, très peu de signes affectifs en public. Les relations charnelles s’effectuent souvent à base de « visite furtive » puisque dès 13 ans, comme nous venons de le dire, chaque fille bénéficie de sa propre chambre avec accès direct appelé « Babahuago » (ou chambre des fleurs). C’est à la nuit tombée que les hommes viennent rejoindre leur conquête et ils repartent le matin dès le levé du soleil.
Les relations secrètes sont nombreuses chez ce peuple, à tel point qu’il est difficile de savoir qui fréquente qui. La jalousie est clairement honteuse pour ce peuple qui exclut de façon radicale la possession.
L’organisation familiale
Les pères biologiques ne sont pas contraints d’élever ni de visiter leurs enfants. Chez les Mosos, ce sont les oncles qui détiennent le rôle de père. Ils ont beaucoup plus de droits sur les enfants de leur soeur que leur père lui-même. Pour les oncles, il est donc important que leur soeur ait une descendance, c’est-à-dire, qu’elle donne naissance à une petite fille.
Les familles sont ainsi composées de fratries. Les couples ne vivent pas ensemble mais chacun dans sa fratrie d’origine.
L’art de s’aimer
Chez les Mosos, les rites sont important. Le peuple se retrouve pour chanter, danser et charmer l’autre, sans se cacher ! Personne ne viendra jamais remettre en question le choix d’un partenaire, ni la façon de le séduire.
Les traditions
Ce sont les femmes qui travaillent dans les champs tandis que les hommes s’occupent des enfants. De plus, chaque soir, les membres de la famille se réunissent autour du feu entretenu par leur mère.