Musique Maestro!
Dimanche. Fin de l’existence provisoire. Lendemain de débauche euphorique. Les têtes virevoltent dans un tourbillon infernal. Les teints blafards et les regards léthargiques débarquent. Bonjour.
Morts vivants. Le bruit du son vibrant sous notre peau et les paillettes légères, plaquées sur le voile tamisé de la lumière matinale, ont perdu de leur éclat. Chacun chez soi. Les traces sur la moquettes peinent à s’effacer. On aurait préféré vomir davantage la joie mesquine qui s’est emparée de nous la veille, se glissant subtilement dans les profondeurs de nos pensées. Les morceaux de verres luisent sur le carrelage, noir des pas de danse trop grossiers.
Et seule dans ton lit, lorsque tout est fini, tu repenses à ce bonheur éphémère, à ces instants volés par le temps parcimonieux, à ses doigts enroulant tes cheveux humides d’enivrement.
La tête lourde de maux et le ventre regorgeant d’alcool, tu te sens mal. Juste mal. Les sourires se sont éteints et les rideaux se sont levés. Ferme-les, bordel ! Les rayons du soleil t’aveuglent éclairant ta déchéance que tu te hasardes à dissimuler. Mais à quoi bon? Les faisceaux blancs te donnent la nausée. D’épaisses larmes viennent s’écraser sur les draps, laissant sur tes joues de vulgaires zébrures de mascara. Et tu ne sais plus pourquoi.
Leurs voix résonnent bruyamment dans ton esprit et te ramènent à ta solitude. Ce mot que tu n’utilises jamais tant il t’angoisse. Pauvre fille dépendante.
La fumée de ta première cigarette sort de ta bouche, tu crèves d’ennui et te retiens de te bourrer de psychotropes. Tu y crois toi ? A la magie des regards, aux passions éternelles, aux enfants de l’amour, aux amours de passage, au passage du bonheur, au bonheur infini, à l’infini tout court ? Tu y crois toi ? Névrosée, tu t’en persuades, le matin, tu te décourages.
Erreur humaine, tu ne crois qu’à l’ivresse et la chair. Juste l’envie de te perdre dans ces nuits, l’un dans l’autre. Ce n’est plus de ta faute. Tu te considères comme un déchet de l’humanité, mais c’est avec modestie que je préfère te rassurer ; nous vivons tous dans la même poubelle.
Et si la vie est une vallée de larmes alors contentons-nous des « paradis artificiels qui nous aident à fuir les enfers naturels « . On a tous un jour, et on aura tous toujours envie de ouater la réalité. Il sourit.
Exaltation superficielle de la drogue dure qui coule dans nos veines.
Peut être le texte le plus amer et le plus acerbe de tous. Mais l’écriture est aussi cette lumière pâle sur nous même qui donne à réfléchir et qui pointe nos défauts. Alors oui, ce texte est dur mais il est brillant. Il flamboie de nos manques, de nos faiblesses et de notre imperfection. Les deux premières phrases d’ailleurs donnent le ton. Ce texte ne mérite aucun compliment, seulement un petit mot : BRAVO !
Encore merci Yorrick, tes compliments me touchent beaucoup! J’ai l’impression que mes « textes » (mini nouvelles) ne sont pas trop lus et c’est dommage car ce sont mes plus sincères ressentis que je retranscris à travers ces récits. Je suis très heureuse que ce texte t’ai plu en tous cas bien qu’il soit assez cynique et acerbe comme tu le dis 🙂