A fleur de peau
Par Amandine
Parfois, je m’allonge dans mon lit en pensant que souvent, tu en as occupé la moitié. Que je t’ai eu à mes côtés dans ces draps. Qu’il t’est arrivé de me serrer fort contre toi quand ça n’allait pas. Et que, quand ça allait, tes bras m’ont enlacée, tendrement. Et tu me manques.
Tu sais, ces derniers jours je suis à fleur de peau. Fragile. Des larmes me montent aux yeux pour un rien. Ces derniers temps des souvenirs remontent à la surface. Et je me rappelle cet amour si puissant et destructeur que je ressens pour toi. Je me rappelle la douleur que provoquaient tes silences. Je me rappelle comment j’ai compris que j’allais t’aimer plus que n’importe qui d’autre sur cette terre.
Tu sais, je suis tombée amoureuse de toi sans que je le sache. Quand je m’en suis rendue compte, il était déjà trop tard pour mon cœur. J’avais déjà mal. Je te voyais tous les matins, on se parlait à peine, nos regards ne se croisaient presque jamais. Et puis un jour, au même endroit où je te voyais les matins, on a échangé ces quelques mots, et là j’ai su, j’ai pris conscience que je serai incapable de me passer de toi. Et les jours et les conversations se sont enchaînés, à une vitesse affolante. Les mots prenaient de plus en plus d’ampleur. Tout s’accélérait. Et tu grandissais dans mon cœur. Voilà, c’était toi. Il ne restait plus que toi. La personne qui avait déjà mon cœur m’est apparue si lointaine, à des années-lumière de moi. Et toi tu étais là, sur ton poste d’ordinateur, à 7h20 tous les matins. Mais je me suis forcée à résister. A lutter. C’était mal. Mon cœur était pris, mais je pensais à toi. Tu étais le seul. Et aujourd’hui – un an après – après une année de joies, de sourires, de silences, de douleurs, c’est toujours toi. Tu es toujours le seul.
Tu es encore là, dans mon cœur alors que je feins d’aller bien sans toi. Des souvenirs me reviennent et m’éblouissent. Parfois je souris en y pensant, mais souvent mes larmes coulent. Elles commencent à couler, d’abord timidement. Une. Puis deux. Et ensuite, mon souffle s’accélère, les imagent de toi défilent dans ma tête, de plus en plus vite, comme une pellicule qu’on fait tourner en accéléré, et je ne contrôle plus rien. Mes larmes coulent démesurément. Incontrôlables. Et le manque de toi me poignarde. Et les restes des moments partagés me dévastent. Les images de nous m’assassinent. Tu m’enlaçais. Tu me faisais rire. Tu me surprenais. Tes caresses. Tes baisers. Ta peau brûlante qui déchirait la mienne. Tes lèvres sensuellement posées sur moi. Nos moments. Nos souvenirs. Ils seront toujours là. A jamais.