Devenir mère, c’est le plus beau cadeau de la vie. Un bébé, c’est comme un miracle. On le souhaite, on l’espère, on l’attend. Avec impatience, avec amour, mais pas seulement. Il ne faut pas oublier que si donner la vie est quelque chose de « naturel », devenir mère, c’est autre chose. On touche là au fameux instinct maternel et à l’amour inconditionnel qui l’accompagne généralement. Mais le jour de la naissance de son premier enfant, ce n’est pas seulement le bébé qui vient au monde, non ce jour-là une maman naît aussi. On peut se préparer autant qu’on le veut, rien ni personne ne peut prévenir ce bouleversement qui arrive. Car ce que personne ne nous dit quand on devient maman pour la première fois, afin de préserver la beauté de la vie, c’est que l’arrivée d’un bébé s’accompagne souvent d’un véritable tsunami émotionnel, psychologique et physique chez la nouvelle maman.
Ce que personne ne nous dit quand on devient maman pour la première fois
Quand on tombe enceinte pour la première fois, on se pose beaucoup de questions et c’est tout à fait légitime. Il n’y a pas de questions bêtes ou inutiles. Et on trouve plutôt facilement des réponses sur la grossesse et la parentalité, même si évidemment chaque femme future maman est unique.
Toutefois, ces réponses sont médicales, pratiques, généralistes. Mais qu’en est-il des montagnes russes émotionnelles que connaissent de nombreuses femmes lorsqu’elles deviennent mères pour la première fois ?
Une mère naît aussi le jour de la naissance de son bébé
Ce qu’il ne faut pas négliger, c’est cette découverte totale pour toute femme qui devient mère pour la première fois. Découverte à tous les niveaux : physique, médicale, intime mais aussi psychologique, mentale et émotionnelle.
Le temps de la grossesse sert à s’y préparer, à créer le lien avec le bébé dans son ventre, mais rien ne peut faire se sentir véritablement prête à devenir maman.
Non, rien ne peut anticiper ce moment et personne ne peut savoir à la place de la maman ce qu’elle ressentira le jour de la naissance de son premier enfant et les jours suivants.
De la joie, du bonheur, des tonnes d’amour sans doute mais pas seulement. Non car cela s’accompagne aussi de doutes, de peurs, de questions qui semblent sans réponse.
En effet, on ne nous dit pas la peur, les larmes, la fatigue, la culpabilité, la honte, le syndrome de l’imposteur, la posture d’illégitimité qui peuvent s’inviter dès les premiers instants à la maternité ou au retour à la maison.
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Le syndrome de la mauvaise mère peut vite faire son apparition
« Serais-je une bonne maman ? Vais-je savoir quoi faire dans chaque situation ? Et si je n’y arrive pas ? »
La peur de mal faire, de ne pas savoir s’y prendre, de faire des erreurs. Et cette crainte souvent tue car pleine de honte ou de culpabilité à l’idée de ne pas sentir immédiatement ou suffisamment fort un instinct maternel vivace.
Et bien entendu, le fait que tout change à partir de ce moment-là. En devenant maman, on devient responsable de quelqu’un d’autre que soi « à vie ».
On porte la responsabilité du bien-être et du bonheur d’un bébé innocent et vulnérable qui a besoin qu’on prenne soin de lui.
Alors il n’est évidemment pas surprenant de se retrouver envahie par des émotions et des pensées contradictoires lorsqu’on devient mère pour la première fois.
Audrey Hepburn le disait très bien dans cette magnifique citation « Le plus difficile dans la maternité c’est cette inquiétude intérieure que l’on ne doit pas montrer ».
C’est totalement vrai. Devenir mère, c’est endosser un rôle dans lequel l’inquiétude permanente et l’amour seront étroitement mêlés.
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Ce que personne ne nous dit quand on devient maman pour la première fois
Un bouleversement normal dont il ne faut pas avoir honte
On culpabilise beaucoup les mères d’avoir ce trop plein d’émotions, et elles peuvent se sentir stigmatisées entre les cases baby-blues et dépression post-partum.
Ce sont des vérités et beaucoup de mamans en souffrent après l’accouchement. Mais cela ne résume pas cette transition vers la maternité qui est en elle-même bouleversante. Ce changement suscite de façon tout à fait normale une possible remise en question de son statut de femme à mère et plus largement de femme dans son corps, son couple, sa vie.
La maternité est souvent représentée par la naissance d’un enfant. Mais comme on l’a dit, quand un enfant naît, une mère naît aussi.
C’est ce qu’on appelle la matrescence
Mot-valise créé par l’anthropologue américaine Dana Raphael en 1973 composé de maternity et adolescence, il désigne les changements physiques, psychiques et émotionnels que vit une femme en devenant mère.
La vérité est que lorsqu’une femme devient maman, tout change et cela s’accompagne logiquement d’une charge émotionnelle qui peut être de légère à forte selon la sensibilité de chacune.
Vous passez plus ou moins 9 mois de votre grossesse à vous préparer à l’arrivée de ce petit être. A l’imaginer, le rêver. Mais savez-vous vraiment ce qui vous attend, jusqu’à ce que le jour de l’accouchement arrive ? Et qu’on vous pose votre bébé dans les bras ?
Il y a des grandes chances que non. Et il ne faut pas culpabiliser pour cela.
La matrescence est une période de transition naturelle pour les femmes qui deviennent mères. Et tous les bouleversements qui accompagnent cette double naissance -celle du bébé et de la mère- ne doivent pas être sources de honte ou de culpabilité.
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Un changement de rythme de vie
Avant l’arrivée de votre bébé, votre vie tournait autour de vous seule, de votre couple, votre travail, vos amis, vos loisirs, vos envies. Le point central, c’était vous.
À présent, avec un bébé, vous êtes censée déplacer le curseur en faisant de votre enfant une priorité, en adaptant votre vie. Pour cela, vous devez trouver un nouveau rythme, instaurer des nouvelles habitudes, puis des rituels. Et cela se fait souvent avec des ajustements, du temps et des hésitations. C’est tout à fait normal.
Oui, vous allez connaitre des moments de doute, de solitude, de fatigue, de ras le bol. Pour un biberon ou un bain trop chaud ou trop froid, des coliques, un doudou perdu, une poussette qui ne rentre pas dans le coffre… Pour un rien, les nerfs lâchent, les larmes coulent.
C’est inhérent à ce nouveau rôle de maman, de parent même. Le jeune papa n’est pas en reste quand il s’agit d’assumer ce nouveau rôle de père. La différence, c’est qu’il ne subit pas ce tsunami émotionnel souvent lié aux hormones qui s’en donnent à cœur joie.
Dites-vous que vous n’êtes pas la seule et que votre principale ennemie est la fatigue. On ne dira jamais assez l’importance du repos pour les mamans. Dès que possible, reposez-vous car le manque de sommeil est LE facteur aggravant pour les mamans fragilisées par une naissance.
Si l’image d’Epinal de la maman souriante et en pleine forme juste après l’accouchement reste forte (merci Instagram), elle n’est plus la seule représentation de la jeune mère et c’est tant mieux.
En conclusion sur ce que personne ne nous dit quand on devient maman pour la première fois :
Ce que personne ne nous dit quand on devient maman pour la première fois, c’est qu’on se sentira très souvent dépassée. Mais ne laissez pas le syndrome de l’imposteur vous envahir et faites au contraire confiance à votre instinct. Vous êtes l’experte de votre propre enfant, celle que la vie a choisie pour devenir sa maman. C’est le plus important et cela vous aidera à surmonter les situations où vous croyez parfois ne pas être à la hauteur.