La naissance d’un premier enfant occasionne de nombreux bouleversements, on le sait. Dans le couple conjugal qui devient alors aussi couple parental, dans le rythme et les habitudes de vie. Mais qu’en est-il avec l’arrivée d’un deuxième enfant ? Est-ce un simple copier/coller de la première expérience ? Ou au contraire, est-ce totalement différent ? Qu’est-ce qui change vraiment entre le premier et le deuxième enfant ? D’un point de vue du couple, de l’organisation, de la vie familiale et sociale ? Et au niveau des émotions, des sentiments ?
Ce qui change vraiment entre le premier et le deuxième enfant
L’arrivée d’un second enfant : une naissance attendue plus sereinement ?
La plupart du temps, il y a moins d’inquiétude et de stress pour l’arrivée d’un deuxième enfant. En effet, lors de la première grossesse, la moindre douleur pouvait occasionner beaucoup de questions et de fortes angoisses ! Rien de plus normal, on était dans l’inconnu le plus total. Combien d’entre vous sont allées aux urgences maternité après avoir ressenti un étirement, une douleur ? Une première grossesse est une découverte totale et on ne comprend pas toujours comment et pourquoi le corps réagit. Alors que pour le deuxième enfant, les questions sont bien moins nombreuses et donc le stress moins présent. On sait que certains désagréments font partie de la grossesse, que le corps change et réagit… On s’inquiète alors beaucoup moins.
Lors du retour à la maison, c’est la même chose. Pour beaucoup, il faut avouer la peur de mal faire, de ne pas savoir comment faire même. Combien de temps doit-il dormir ? Est-ce qu’il ne fait pas trop chaud ou trop froid ? Et le bain ? Vais-je l’entendre pleurer s’il n’est pas à côté de moi ? Dois-je le réveiller pour le biberon ?
Toutes ces questions ne se posent plus quand on rentre de la maternité avec son deuxième bout de chou dans les bras. On est en effet plus sereins et on trouve ses marques beaucoup plus facilement.
Le fait de savoir comment ça se passe permet une meilleure organisation à l’arrivée d’un deuxième enfant.
Lire aussi : Du couple conjugal au couple parental : comment garder l’équilibre ?
Ce qui change vraiment entre le premier et le deuxième enfant : témoignage de Chloé, 30 ans, 2 enfants
« A l’arrivée de mon premier enfant, je me souviens être rentrée à la maison avec bébé et ne pas du tout savoir par quoi il fallait que je commence. Au bout de quelques jours à peine je croulais sous les lessives à faire, les biberons à stériliser et laver, le ménage et à 15h j’étais toujours en pyjama et n’avais pas mangé ! La maison était un vrai capharnaüm ! Quand mon deuxième bébé a pointé le bout de son nez ce n’était plus du tout pareil. J’avais mieux anticipé le départ à la maternité, mieux géré la maison en amont et puis surtout mon premier était là donc l’organisation l’était aussi. Il a quand même fallu s’adapter et trouver un nouveau rythme mais rien à voir avec le bazar à l’arrivée de notre premier ! »
Une meilleure organisation pour un autre rythme de vie
Pour le deuxième enfant, l’organisation et la gestion de la maison n’ont plus de secrets. Les machines, les biberons, les courses et les repas, tout est sous contrôle ou presque ! Car il faut quand même avouer qu’en plus d’un bébé il faut aussi s’occuper de son grand frère ou de sa grande sœur.
Cette meilleure organisation offre une plus grande assurance et plus de sérénité. Ce qui fait que quand bébé pleure, se fait un petit bobo ou se salit, on stresse moins. On a déjà vécu ces moments une première fois (voire même beaucoup de fois !), on sait donc reconnaître les pleurs de fatigue, de faim, de couches sales ou de maladie. Evidemment, l’inquiétude ne disparaît pas totalement car tous les parents, qu’ils aient 2, 4 enfants ou même plus, s’angoissent à vie pour leurs enfants. Mais par contre, on prend les choses avec beaucoup plus de recul et de calme.
D’ailleurs, on est également moins exigeant sur tout : les vêtements, les horaires, les repas. Non pas qu’on fasse moins bien que pour le premier, mais on fait le tri en sachant ce qui est vraiment important de ce qui l’est moins. On n’achète pas tout ce que l’on nous recommande, on récupère pas mal de choses de son premier enfant.
Lire aussi : Arrivée d’un bébé et tension dans le couple : comment éviter le baby clash ?
Comment va réagir le premier enfant ?
En revanche, une nouvelle source d’inquiétude apparaît : celle de l’harmonie au sein de la fratrie. Vont-ils bien s’entendre ? L’ainé va-t-il être jaloux ? Comment donner de son temps équitablement ? Autant d’interrogations qui, évidemment, ne se posaient pas pour l’arrivée du premier. Là, tout dépend souvent de l’écart d’âge entre les deux. Mais la meilleure façon d’impliquer le premier enfant pour limiter la jalousie (logique à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur), c’est de l’intégrer aux tâches. Responsabilisez-le en lui demandant d’amener le biberon, une couche, d’aller voir si bébé dort. Il ou elle adorera cela et ce sera un gain de temps précieux pour vous. Et surtout, conservez autant que possible du temps privilégié en tête à tête avec le premier, et ne supprimez pas les rituels auxquels il est attaché.
Une fatigue plus forte avec son premier enfant à s’occuper
On a tendance à penser que la fatigue sera moins forte mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas comparable avec l’arrivée du premier bébé. Déjà on n’a pas eu la grossesse aussi reposante car on ne pouvait pas s’occuper juste de soi-même, faire la sieste quand l’envie nous en prenait. Là ce n’est plus pareil car il faut être présente pour son premier enfant en plus de la grossesse, du travail, de la maison… On peut vite se sentir dépassée au début devant la fatigue qui s’installe et la montagne de choses à prévoir, penser et faire.
Lire aussi : Ma petite famille par Nana Jam
Ce qui change vraiment entre le premier et le deuxième enfant : témoignage d’Amandine, 30 ans, 2 enfants
« Je me souviens de ma première grossesse où j’ai profité du moindre moment pour me reposer et prendre soin de moi. Des bains chauds, des films dans mon canapé sous un plaid … Ce n’était pas comme ça pour mon deuxième ! Pendant ma grossesse mon premier n’était pas encore à l’école. Alors les moments de repos étaient ses siestes. Et pendant ce temps- là, je n’avais pas toujours le temps de me reposer. Et quand il est rentré à l’école, mon deuxième bébé avait 1 mois. Le départ a été un peu chaotique pour la gestion des horaires de biberons et d’école ! Les matins étaient assez stressants au début ! Mais comme pour tout on prend le nouveau rythme et les bonnes habitudes et quelques semaines après ce ne sont plus que des souvenirs dont on plaisante ! »
Le couple conjugal en danger ?
Lorsque le couple devient une famille, qu’il ajoute le statut parental au statut conjugal, l’équilibre peut être précaire. L’important, c’est que cela ne dure pas dans le temps et que la vie de famille ne prenne pas le dessus sur le couple au sens strict du terme. Ce n’est pas toujours facile à gérer et nombreux sont les baby-clash et les crises de couple après l’arrivée de bébé. Le couple a besoin de conserver du temps à deux, de préserver son intimité à tous points de vue. Et ce n’est pas évident. Une bonne organisation, des aides extérieures (famille, parrain et marraine, nounous et baby-sitters) sont essentielles pour que le couple reste uni et solide.
A l’arrivée du deuxième enfant, cette organisation peut être fortement fragilisée. Pourquoi ? Car il est plus compliqué de faire garder deux enfants. Problème de budget souvent, de temps pour soi difficile à trouver, d’intimité souvent interrompue par les urgences familiales.
Plus la famille s’agrandit, plus le couple conjugal peut se retrouver en danger. Il est vital d’en avoir conscience et de savoir équilibrer sa vie de famille et son couple.
Lire aussi : Maman solo d’une famille nombreuse et l’amour : Témoignage de Magali
Ce qui change vraiment entre le premier et le deuxième enfant : une vie sociale impactée ?
Lorsque la famille s’agrandit et qu’on passe le cap du deuxième ou troisième enfant, le cercle amical a tendance quant à lui à se rétrécir et fondre comme neige au soleil. C’est comme si on passait un cap, celui des amis encombrants qu’on oublie d’inviter ou qu’on préfère voir sans les enfants.
« Avec les enfants c’est compliqué, tu comprends chez nous c’est petit. Vous ne pouvez pas les faire garder sinon ? »
Qui n’a jamais entendu (ou lu par message plutôt !) ce genre de phrases ? Ces petites remarques assez désagréables à encaisser et qui sont décevantes. Evidemment, ce n’est pas une généralité à faire mais il ne faut pas se voiler la face, c’est une réalité. Alors le mieux est de retenir le point positif : vous savez aujourd’hui quels sont vos vrais amis !