Living apart together, voilà un nouvel anglicisme apparu il y a quelques années pour définir une nouvelle tendance amoureuse. En France, on parle plus simplement de célicouple. Entendons par là les couples qui ne vivent pas ensemble. S’aimer mais sans partager la même adresse, sans vivre sous le même toit, voilà une tendance de plus en plus en vogue. Quoi d’original, me direz-vous ? Des couples qui ne vivent pas ensemble au début d’une relation, c’est courant. Oui, sauf que là, on parle des couples qui ont fait ce choix sur la durée et qui sont ensemble, engagés dans une relation suivie depuis plusieurs années, mais en restant chacun chez soi. Célicouple : qu’est-ce que c’est ? Quels couples sont concernés, pourquoi faire ce choix ? Tour d’horizon de cette tendance actuelle.
Célicouple : Ces couples qui vivent chacun de leur côté
Le célicouple est un « mot-valise » qui désigne les couples qui sont engagés dans une relation amoureuse exclusive et suivie depuis plusieurs années mais qui ont fait le choix de ne pas vivre ensemble. Pas de maison ou d’appartement en commun, pas de vie sous le même toit. Chacun garde son chez soi. En gros, ces couples estiment que « pour vivre heureux, vivons séparés-ment » !
Se considèrent-ils pour autant plus célibataires qu’en couple ? A priori non, cela n’a rien à voir avec le souhait d’être un couple libre, qui multiplierait les rencontres ou aurait plusieurs partenaires. Cela répond à d’autres raisons.
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Célicouple : qui sont les couples concernés ?
Les jeunes couples
Evidemment, on peut citer en premier les jeunes couples, souvent encore étudiants et vivant chez leurs parents ou en colocation. Ils ne gagnent pas encore leur vie, ont des petits boulots d’appoint. Et font donc le choix de conserver leur indépendance « immobilière » tant que leur situation n’est pas plus stable. Ils n’ont pas encore le projet de fonder une famille, souhaitent profiter de leur liberté, notamment de leur vie sociale très remplie. Ces couples se laissent le temps, mais ne sont pas pour autant fermés à l’idée de vivre ensemble. Cela peut ainsi durer plusieurs années.
Les familles recomposées
Elles sont de plus en plus nombreuses, ces familles recomposées avec chaque partenaire qui a déjà un ou des enfants d’une précédente union. Ensemble, ils ne souhaitent pas avoir d’autre enfant, souvent à cause de leur tranche d’âge (souvent entre 40 et 50 ans). Ou parce qu’ils n’en ont plus envie, étant déjà parents. De ce fait, rien ne les « force » à vivre ensemble. Souvent d’ailleurs, c’est par souci de ne pas perturber leurs enfants qu’ils font ce choix de vivre séparément. Le couple choisit alors de vivre sa relation “à distance” dans le but d’éviter les problèmes familiaux ou les complications (garde, rythme de vie, changement d’école…). Toutefois, ils vivent la plupart du temps suffisamment près l’un de l’autre pour entretenir une relation régulière.
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Les relations à distance
Les relations à distance sont comme un synonyme de ces célicouples. Car elles se fondent sur le principe même du couple qui ne partage pas le quotidien ensemble. Pour raison professionnelle, ou parce que leur rencontre s’est faite loin de chez l’un d’eux ou de chez eux, ces couples développent une relation amoureuse à distance qui leur convient et qui peut ainsi durer des années. Séparés par quelques heures de voiture, de TGV ou même d’avion parfois, ces couples se retrouvent pour des weekends et des temps de vacances, gardant chacun leur mode de vie de célibataire au quotidien.
Les amours crépusculaires
Cette jolie expression désigne les couples qui se rencontrent tardivement, après 50 ans et bien après, l’âge de la retraite arrivant ou étant déjà là. Ces hommes et ces femmes sont divorcé(e)s, veufs ou veuves. Ils se rencontrent alors que leurs enfants, s’ils en ont, sont déjà grands et qu’ils ont souvent aussi des petits-enfants. Ils sont indépendants, ont appris à vivre seuls et font ce choix du chacun chez soi pour vivre cet amour crépusculaire. Ceci afin de partager les bons moments avec un nouveau compagnon de vie, plutôt qu’avec un conjoint au quotidien.
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Célicouple : pourquoi faire ce choix ?
Pour tous ces couples qui font ce choix de ne pas vivre ensemble, quelles sont leurs motivations ? Si la distance, l’âge (jeune ou au contraire avancé) et les enfants sont des raisons pragmatiques réelles à ce choix, elles ne suffisent pas à expliquer ce phénomène des célicouples.
Un épanouissement personnel
Les couples qui ont fait ce choix délibérément trouvent un fort épanouissement personnel dans ce mode de fonctionnement. C’est un bon moyen de continuer à exister en tant que personne. A ne pas rogner son identité ou son individualité. Cela laisse de la place à l’affirmation de soi, à une certaine indépendance et autonomie.
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Faire durer la passion amoureuse
Opter pour la non-cohabitation entretient le désir au sein du couple et permet le manque mais aussi d’entretenir la flamme. Il y a cette part de mystère, cette excitation qui prend une place importante dans le couple qui fait davantage d’efforts pour continuer à se séduire. A se surprendre l’un l’autre. La sensation de manque s’installe davantage et les retrouvailles peuvent donc être plus charnelles.
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Ne pas répéter les mêmes erreurs
La plupart des couples qui font ce choix ont déjà vécu à deux auparavant, avec souvent une vie de famille. Vie commune qui s’est donc finie par une séparation ou un divorce. Quelle qu’en soient les raisons, cela peut laisser un mauvais souvenir ou l’envie d’envisager sa nouvelle relation amoureuse sous un autre angle avant de ne pas se perdre en route et de ne pas répéter les mêmes erreurs. C’est une façon de se protéger, mais cela n’empêche pas l’amour.
Un meilleur équilibre de couple
Pour ces couples, non fusionnels évidemment et qui se font confiance, choisir de ne pas vivre ensemble, c’est s’offrir un meilleur équilibre de couple. Cela peut paraître paradoxal et pourtant c’est ainsi qu’ils s’épanouissent. Les couples qui font ce choix développent en effet souvent un grand sens de la communication et une grande confiance en eux. Ne pas se voir constamment développe une forme plus grande de dialogue. Quand ils se retrouvent, ils ont plein de choses à se raconter puisqu’ils ont chacun vécu des expériences de leur côté.
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Eloigner le danger de la routine
Bien évidemment, pour beaucoup des couples qui font ce choix, c’est un excellent moyen de ne pas sombrer dans la routine et surtout dans l’ennui qu’ils y associent. Certains couples ne sont pas faits pour partager le quotidien, les tâches ménagères, les contraintes, les petits tracas. Ils veulent partager uniquement les bons moments, cela rejoint les points précédents, afin de conserver leur indépendance, de cultiver le désir, de s’épanouir individuellement et pas seulement ensemble.
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Quels sont les inconvénients à la pratique du célicouple ?
Beaucoup de couples dits « traditionnels » peuvent voir dans ce mode de fonctionnement quelque chose d’illogique, voire même d’égoïste. Ils ont besoin et envie de vivre avec leur conjoint, de pouvoir compter sur sa présence et de partager le quotidien.
Mais pour ces célicouples, leur vision est toute autre. Toutefois, des inconvénients, voire des dangers peuvent apparaître, si les deux partenaires ne sont pas – ou plus- sur la même longueur d’onde.
En effet, le « célicouple » ne fonctionne que si les deux partenaires voient les choses de la même façon et ont la même vision au niveau de l’engagement de couple pris ensemble.
Confiance, fidélité, soutien, projets.
Si ces valeurs ne sont pas partagées et respectées, alors vivre en célicouple devient une source de méfiance, de stress et de souffrance potentielle.
Et avec le temps, chacun des deux partenaires peut évoluer différemment. Il faut s’assurer que ne pas vivre sous le même toit sur la durée est une envie partagée par les deux et pas que l’un n’y voit qu’une étape intermédiaire.
En effet, si l’un des deux développe de nouvelles envies, et qu’elles ne sont pas partagées, cette non-cohabitation peut devenir une forme de souffrance. Le risque est évidemment présent lorsqu’un partenaire en veut plus : se voir davantage, tenter la cohabitation, avoir un enfant ensemble…
Même en ne vivant pas ensemble, il faut garder à l’esprit qu’un couple doit se soutenir et communiquer. Il n’y a qu’ainsi que le célicouple, comme un couple traditionnel, pourra fonctionner.
Pour ma part, plus le temps passe.. plus je m’interroge sur la bonne fiabilité de cette pratique! (Dans le bon sens). J’ai un désir d’enfant qui fait que je m’interroge sur la meilleure « pratique » à adopter face à ce souhait! Si j’avais déjà été mère et en l’occurrence séparée; je ne me serais pas du tout poser la question: je serais en celicouple!