« L’hymne à l’amour », « Ne me quitte pas »… autant de chansons magnifiques mais qu’on connaît déjà sur le bout des doigts. Et puis il faut dire qu’elles sont un peu grandiloquentes aussi. Pour ceux qui ont besoin de jolies chansons plus légères pour accompagner leurs douces journées d’amoureux, voici quelques textes souvent trop méconnus à mon goût:
Aldebert, « Lulue Marlène »:
J’aime quand au retour du soleil, marquise
Tu fais des boucles d’oreille d’une paire de cerises
Quand on part en course, qu’on achète n’importe quoi
Que tu laisses de la mousse jusque chez le voisin du bas
J’aime quand t’inventes des plats
Des trucs un peu bizarres
A base de cardamome, cannelle et calamar
Quand tu mélanges des expressions de toutes sortes
du genre :
« Toi tu n’y vas pas avec le dos d’la main morte »
J’aime quand tu prends ton air étonné de tout
Quand face au racisme ordinaire, tu prends des tours
Que la télé t’irrite et te met dans tout tes états
J’aime quand tu dis
« Pourquoi tu fais pas une chanson sur moi ? »
Quand on aime on ne compte pas
Tant de chansons sur ce thème
Quand on aime on ne compte pas
Toi tu comptes pour moi ma reine… Lulue Marlène
J’aime te voir hésiter des heures pour une robe
Relire Tronchet le sourire aux lobes
J’aime quand tu râles la nuit parce que je m’enroule
avec les draps
Que t’appâtes le moustique en tendant les bras
J’aime quand ton père me dit « Goûte moi celui là »
Quand ta mère appuie d’un « Tu vas pas laisser ça »
Quand tu parles à ta sœur et que tu lui susurres
Que tu l’aimes de tout ton cœur et que ça la rassure
J’aime quand tu ris tu tousses tu manques de t’étouffer
Quand tu balances tes chaussettes avec les pieds
J’aime te voir ivre morte après deux canettes
Engloutir les carbonnara avec les baguettes
Pour tes utopies tapies derrière chacun de tes sourires
Pour nos songes jumeaux, les chansons de Renaud,
Le parfum de ton rire
Pour avoir la chance d’être ton mec, pour les jours sans,
les jours avec
Pour l’avenir et l’horizon, pour tes envies de ventre rond
Aline, « Elle et moi »:
Elle et moi nous l’avons fait en plein soleil
Au-dessus des lits bleus endormis des rivières
Elle et moi… Elle et moi
Elle et moi nous avons lancé des éclairs
Par dessus les grands arbres emmêlé nos lumières
Elle et moi… Elle et moi
Elle et moi nous l’avons fait en pleine mer
Sur le sol noir des enfers et dans le ciel
Elle montait si haut,
Moi je n’avais d’yeux que pour celle
Qui me rendait beau
Ô, elle était la plus belle
Elle et moi… Elle et moi
Elle et moi nous allons lancer des éclairs
Par dessus les grands arbres emmêler nos lumières
Elle et moi…
Dionysos, « Miss Acacia »:
Oh, tes paupières se lèvent comme des ombrelles noires
Elles sont les dentelles soulevées de la nuit qui tombe
Cest bien
Quand tes yeux de miels se mêlent aux miens
Nos cils se prennent comme de tous petits chats qui tremblent
Oh toi, Miss Acacia, je me plante
Mais rien ne poussera de ton ventre
A part peut-être un chat ou un monstre
Non rien ne poussera de ton ventre
Allez mon coeur, mon vieux tambour, il faut tenir le coup
C’est pas tous les jours
Que l’amour va planter ses dix petits doigts
Arroche-moi, toi la piquante (Miss Acacia)
Toi, petit cœur, hérisson acéré
Fort, serre-moi fort
Siméo, « Plus jamais sans toi »:
Des mensonges à tous les étages
On baisse les yeux et puis on trace
Puisqu’au fond on est de passageOn cherche à sauver son p’tit cul
Plutôt que de sauver le monde
C’est humain et c’est décousu
Mais ça tourne en rond dans la rondeEt puis un jour comme dirait l’autre
Une femme vous met à genoux
A chercher l’amour là où d’autres
N’ont toujours cherché que des pouxEt ce jour-là on ferme sa gueule
On fait profil bas, tout petit
Pour ne plus jamais être seul
On ferme les yeux et on se dit
Plus jamais sans toi, mon amour, plus jamais
Mon amour, plus jamais
Si j’avais su qu’une étincelle
Donnait un sens à ce bordel
J’aurais moins cherché ma chapelle
Et économisé des ailes
Si j’avais su qu’on pouvait faire
L’amour avec autant d’amour
J’aurais moins fait dans le vulgaire
Et économisé des sous
Si j’avais su comme dirait l’autre
Qu’une femme descendue des étoiles
Chercherait l’amour là où d’autres
Ont hissé à chaque fois les voiles
J’aurais un peu fermé ma gueule
Et fermé mes poèmes aussi
Car quand on n’est plus jamais seul
La douleur, tout ça, c’est fini
Plus jamais sans toi, mon amour, plus jamais
Mon amour, plus jamais
Mon amour, c’est pas que je t’aime
C’est quelques étages au-dessus
Si tes goûts et les miens sont les mêmes
C’est que le bon Dieu l’a voulu
Et même si j’y crois pas beaucoup
Avec tout ce que j’ai pris de coups
Pour une fois j’ai pas à me plaindre
Et surtout plus grand chose à craindre
Parce qu’avec toi j’suis pas jaloux
J’suis pas méchant, j’suis pas relou
Parce qu’avec toi, tout tient debout
Qu’on est tous les deux à genoux
J’ai même plus peur qu’on m’abandonne
Quand le petit matin ronronne
J’crois bien, mon amour, qu’t’es la bonne
La bonne nouvelle de cet automne
Plus jamais sans toi, mon amour, plus jamais
Mon amour, plus jamais
Tryo, « Serre-moi »:
Viens mon ange, retracer le ciel
J’irai crucifier ton corps,
Pourrais-je dépunaiser tes ailes ?
Embrasser, te mordre en même temps
Enfoncer mes ongles dans ton dos brulant
Te supplier de me revenir et tout faire
ô tout, pour te voir partir et viens!
Emmène-moi là-bas
Donne-moi la main
Que je ne la prenne pas
Ecorche mes ailes
Envole-moi
Et laisse-toi tranquille à la fois
Mille fois entrelaçons nous
Et lassons nous même en dessous
Serre-moi encore, serre-moi
Jusqu’à étouffer de toiIl y a des salauds
Qui pillent le coeur des femmes
Et des femmes qui n’savent plus trop
D’où l’amour tire son charme
Papillons de fleurs en fleurs
D’amour en amour de cœur
Ceux qui n’ont qu’une étoile
Ou ceux qui brûlent leurs voilesJ’aime tes larmes quand tu aimes
La sueur le sang, rendons-nous amants
Qui se passionnent, qui se saignent
J’aime quand mon écorché est vivant
Je ne donne pas long feu
A nos tragédies, à nos adieuxReviens-moi, reviens-moi
Tu partiras mieux comme ça
On en finirait par se mordre
A quoi bon se reconstruire,
Quand on est adepte du pire
Malgré nous, malgré nous,
A quoi bon se sentir plus grands
Que nos deux grains de folie dans le vent
Deux âmes brulantes, deux enfants