C’était quoi ce « nous » ? C’était quoi cette relation à mi chemin entre l’amour et l’amitié améliorée ? Alors c’est ça, se voir « sans se prendre la tête » ? C’est ça ? C’est passer une ou plusieurs nuits et journées à rire ensemble, à s’emballer, à se rappeler le passé ?
Tu voulais qu’on évite de s’aimer. Tu voulais qu’on passe de bons moments ensemble. Et c’est ce qu’on a fait ces deux dernières journées. Et je ne regrette rien. Mais tu vois, j’ai des questions qui m’entaillent le cœur : pourquoi le passé a-t-il resurgi, comme ça, de nulle part ? Pourquoi, comme des confessions sur l’oreiller, on est reparti dans le passé, à se révéler ce qu’on a pensé l’un de l’autre alors qu’on ne se connaissait pas encore ? Pourquoi ai-je senti ta sensibilité refaire surface à ce moment-là alors que tu voulais qu’on évite les sentiments ? C’est comme si tu cachais ce que tu ressens de toutes tes forces, mais que ces paroles, n’étaient finalement pas anodines.
Dans mon cœur, il y a encore et toujours cet attachement envers toi, cette attention qui m’empêche de regarder autre chose que toi. Et, oui, j’ai passé des heures à te contempler avec cette idée en tête que tu étais tout ce qu’il me fallait, que je t’aimais toujours aussi fort.
Et puis, tes caresses. Quel sens avaient-elles ? On s’était interdit les marques d’affection. Aurait-on eu de simples moments de faiblesses, moi à te regarder amoureusement, et toi à m’embrasser affectueusement, en reflet de notre passé ?
C’est vrai, j’avoue honteusement que je rêve que tu puisses un jour ressentir pour moi ce que je ressens pour toi. Je commence à espérer que notre histoire n’est pas finie. Cette complicité autour de nos envies semble se renforcer chaque jour un peu plus. Et, inévitablement, mon cœur ose espérer que tant de légèreté te mène à m’apprécier davantage. Peut-être à m’aimer. Je mets de côté mes sentiments pour toi, car je sais que si je t’en reparle, on perdra en complicité et en attache l’un envers l’autre. Alors je les mets de côté et profite au maximum de ces moments où l’on s’amuse ensemble. Mais dans le fond, il m’arrive de croire qu’un jour tu reviendras avec des gestes encore plus attentionnés. J’espère tes gestes tendres lorsque l’on passera à nouveau du temps ensemble. J’espère recevoir un mot de toi qui pourrait refaire surgir ma flamme pour toi. Je prends bien garde à ne pas t’influencer sur la direction à prendre, mais au creux de mon cœur, ma direction est toute tracée. Parfois, mélancolique, je prends le bracelet que tu as oublié chez moi pour sentir ton parfum dessus, l’imagine autour de ton poignet, le serre entre mes mains, le serre contre mon cœur. Cette petite chose de toi qui m’accompagne au quotidien. Je ne le lâche plus. Il est là pour me rappeler que tu restes dans mon cœur.
Alors oui, je m’évite le maximum de souffrance, mais mes sentiments pour toi sont toujours là. L’entaille dans mon cœur est toujours là, seulement recouverte de l’euphorie de ces instants partagés. Et je voudrais te supplier de revenir, de recommencer notre histoire. Car pour moi rien n’est fini.
Et si notre histoire s’apparentait à celles qu’on voit dans les films ? En oubliant notre passé, on est en train de faire de notre relation, une amitié améliorée fondée sur des moments intimement partagés. Et il arrive parfois, dans les films, que lorsque les deux héros, qui tout du long n’ont accepté qu’une relation de corps à corps, s’éprennent l’un de l’autre et commencent à créer une relation de cœur à cœur. Et si c’était ça qu’il nous arrivait ?