Hier, je me suis replongée dans mes innombrables carnets. Et j’ai retrouvé un texte écrit lorsque j’avais 15 ans et que je broyais du noir avec mes petits chagrins d’amour qui me semblaient tout bonnement insurmontables. Je partage un peu de mon passé avec vous 🙂
J’ai des rires, des images, dans une boîte en carton. Je fabrique des manteaux en souvenirs et crie, quand je les vois s’enfuir. J’ai encore pleuré deux heures sur ma boîte de petits beurre, à force de souffrir en silence, de ne rien dire, de se laisser porter par l’envie de mourir, on craint la vie. Et si?… Et si?… Et si?… J’voudrais presque te dégager de ma vie. Et j’aimerais l’aimer à nouveau.
J’ai cherché des solutions, j’ai cherché des remèdes à la mélancolie, j’me suis posée des questions: qu’est-ce qui ne va pas dans ma vie? Je ne trouve pas de réponse à mes problèmes parce qu’au fond, je n’en ais pas. J’ai cherché un coupable: j’en ai encore trouvé un. Et je déteste aimer, ça ne me va pas à moi, l’amour. Je préfère ne rien vivre plutot que de ne pas vivre à fond. Et en ce moment, je ne vis rien à fond.
J’aime les extrémités, pas le moyen, pas le milieu, j’veux le grand, le beau ou rien du tout. Je veux pas 13 je veux 18 et si je ne l’ai pas autant avoir 7. Je veux pas de l’amour, j’veux de la folie, de la passion ou alors donnez-moi de la haine. J’veux pas être triste, je veux être mal et sentir les larmes couler à flot. J’veux pas sourire, je veux rire à ne plus pouvoir respirer. J’veux pas être contente, je voudrais être heureuse, émerveillée de tout et surtout de rien. Et si vous n’aimez pas la complexité alors ce n’est même pas la peine d’ouvrir la bouche devant moi. Il me faut des conflits, il me faut souffrir pour être heureuse. Tarée. Je le suis peut-être et alors? Quand personne ne comprend rien et que tu ne comprends pas toi-même…
J’aime un jour, je déteste l’autre. Je suis indifférente parfois, voire insensible. Et c’est le pire, les jours où tout le monde pourrait crever sous tes yeux et que tu sourirais avec ce sourire sadique digne des pires films d’horreur. Les jours où tout ce que tu souhaiterais serait de te casser loin de tout, loin d’eux, loin de lui, loin de ton quotidien, loin de tes amis, des gens que tu aimes, de tout. La plupart des gens te méprisent. Et oui j’me donne un genre, j’minvente une vie, c’est plus passionnant que de la vivre!
J’voudrais que tu me serres dans tes bras, que tu me dises que ça va aller, que c’est normal d’être comme ça. Qu’un être humain déteste la vie et tout ce qui va avec. Regarde moi dans les yeux et dis moi que toi non plus tu ne m’aimes pas, que j’suis juste une fille comme ça…
La petite fille de 15 ans vous remercie de l’avoir lue 🙂
Bonjour Léa
Très beau texte, d’une authenticité remuante, et moi je te le dis que c ‘est normal d ‘être comme ça!!!
Continue à écrire c ‘est ton plus bel habit..
Merci Jeanne 🙂
Ce commentaire me touche beaucoup et me pousse à continuer encore et toujours! Merci!
C’est un texte magnifique, splendide, sublime. C’est de la sublimation. Les mots sont tellement bien choisis, et les sentiments si bien exprimés, expliqués… C’est drôle, parce que c’est exactement mon état d’esprit actuel. Un besoin fulgurant d’intensité, un désir de tout vivre en puissance, sans demi-mesure. J’ai cette sensation d’avoir un vide dans ma vie, une sorte de trou béant qui ne demande qu’à être rempli.
C’est super ce que tu fais, Léa! Continue comme ça 🙂
Merci énormément Maureen pour tes mots 🙂