Mon doux rêve
Tu me manques. Je voulais juste te le dire, mais j’avais besoin de te l’écrire, pour me sentir près de toi, pour que je te sente près de moi. Je me prépare un café et inconsciemment aussi pour toi, m’imaginant que tu traverseras la porte pour que je te prenne dans mes bras… Je me fantasme d’un doux rêve, me créant une réalité dans laquelle tu n’es ni travestie ni transformée. Dans cette réalité tu es la même que celle que j’aime, celle qui me manque et sans laquelle je me sens dépeuplé.
Tu ne réalises pas à quel point tu es incroyablement belle. Ta symétrie n’est pas dans le détail, ta symétrie est totale, de ce qui te fait physiquement et moralement car toutes les petites choses qui te composent se complètent, pour m’offrir cet être magnifique que tu es…Parfaite. Tu es à la fois réelle et mon doux rêve ; mon doux rêve car je manque de toi, énormément, intensivement, alors pour combler ce manque, je replonge à bras le corps dans ce doux rêve enivrant…
Je songe amoureusement en repensant aux dernières heures partagées, ces heures qui paraissent défiler comme un film en accéléré. Ce film est le nôtre, un court-métrage actuellement, mais riche en intensité de ces heures défilantes, galopantes, créant des souvenirs figés, marquant de leurs sceaux les bases de notre avenir que nous avons abordé.
Celui qui nous laisse entrevoir la lumière, cette lumière indescriptible que l’on perçoit tel un mirage lorsque l’on vit les yeux fermés et le cœur noué. Cette lumière je te la dois, elle a illuminé les frontières de mes espérances comme un phare dans la brume de ma souffrance. Elle oriente notre rencontre et doit nous conduire vers notre destination, dans l’insouciance.
Un voyage vers la création de notre famille, de notre tranquillité, de notre havre de paix où les seules lois seront dictées par nos sentiments, où les seules règles détermineront la liberté de nos choix et de nos décisions, avec le temps. Ce temps de partage, de fous rires, de tendresse, de tristesse, nous le figerons, et, ma connexion avec toi, je la comprends. Elle m’a permis de me déployer, de m’ouvrir, de prendre mon indépendance face à ce fardeau que je portais comme un chemin de croix sur mon dos.
Dos à dos, comme on aime se parler et je me dis qu’à mes côtés tu seras, à tes côtés je serai. Tu seras « je » pour moi, je serai « je » pour toi et serons « nous » pour les autres, qui comprendront qu’un regard caressé suffira à nous désirer, qu’un regard échangé suffira à nous entendre, qu’un regard embrassé suffira à nous éprendre… Et des mots pour toi, j’en suis certain, j’en écrierai. Ils t’exprimeront cet amour simple, permettant de te rassurer, de te projeter en mémoire toutes ces pensées de complicité et rendront cet amour infiniment beau, comme un talisman protégeant le cœur fragile d’une ado, comme un cadeau. Tu es mon cadeau, il compense et surpasse tous mes Noëls de p’tit môme où ces cadeaux m’ont fait défaut…
Chaque fois que je lève les yeux sur toi, j’ai cette impression que mes vœux ont été exaucés. Exaucer l’histoire de deux personnes qui n’osaient plus y croire, l’histoire de deux personnes, qui ont réussi à trouver la seule fréquence de leur cœur qui les relie, de manière unique, que beaucoup ont espérée, cherchée, mais hélas n’ont pas encore trouvée. Fréquence qui répond à l’espoir d’un homme pour qui l’être aimée, n’est ni une légende, ni un conte de fées, ni un dieu, mais une femme à qui il voue un amour camaïeux.
Mais en vérité, c’est que j’ai mal de ton manque et le problème est là, car pour aimer, nous avons besoin de ce manque. Ce manque incommensurable qui génère un vide qui me fait rêver, imaginant ta présence, te présenter pour le remplir, pour s’unir. L’union qui effacerait ce manque pour que nous ne devenions qu’un et un seul, dans la fusion. Une harmonie, une osmose, l’osmose de l’adéquation parfaite, l’adéquation pure de deux êtres qui partageraient le même oxygène, inhalant l’un pour l’autre dans une respiration apaisante, comme une comptine musicienne.
L’amour est simple et complexe, une fois fugace, une fois tenace. Chacun le vit et le ressent à sa manière selon ses attentes, ses peines, ses envies incertaines. Il est comme un système solaire, composé de planètes pour les sentiments et de satellites pour les émotions. Reliés entre eux avec passion, formant un tout que l’amour représenté par le soleil, englobe à l’unisson ; l’amour est le seul capable de nous faire ressentir la palette complète de ce que notre cœur décide et interprète… Il est souvent difficile à conjuguer, surtout pour des naufragés, échoués sur le rivage de leur cœur brisé, car son passé n’est pas simple, son présent est indicatif, son futur toujours conditionnel. Mais à nous deux, nous en ferons un passé à renouveler pour notre futur inconditionnel.
Jean Cocteau ne m’en voudra pas d’avoir détourné pour agrémenter sa citation, c’est pour notre cause et me donnerait certainement raison, s’il savait que je ne nous imagine pas demain, la semaine, le mois ou encore l’année prochaine main dans la main. Je nous vois petits vieux, assis à la terrasse d’un salon de thé, amoureux de nos silences complices, de nos silences d’ennuis, de nos silences aimés ; regardant les passants marcher. Une gaufre chantilly pour toi, une crêpe confiture abricot pour moi, certainement les deux devant tes yeux, gourmande comme tu es de ces plaisirs sucrés, qui rendent heureux… Je tournerai la tête, je te regarderai, te remerciant, toujours en silence, de toutes ces années de quêtes partagées et de patience. Alors, je pourrais croire que Dieu existe et qu’il a exaucé un vœu simpliste.
Simpliste de toi, de nous… Des larmes sillonnent le long de mes joues, venant mourir sur mes lèvres, pour m’offrir ce petit goût salé légèrement poivré, qui a remplacé l’amertume de celles du passé… Mais non, il ne faudra pas t’inquiéter, je ne suis pas triste, je ne broie pas du noir, ce sont des larmes de joie, des larmes d’espoirs ; tu as su remettre mon cœur sur la piste. La piste d’une nouvelle guerre car c’est ce qu’il est, l’amour est une guerre, facile à déclencher, compliqué à comprendre, difficile à oublier et, des guerres j’en ai perdues, mais je compte gagner la nôtre avec toi. Je serai ton guerrier, plus celui des affaires encore moins le petit soldat que j’étais, ton Gengis Khan endossant très modestement l’armure d’un Gengis Khâgne pour te conter mon amour dévoué, sans blessures.
Tu me fascines, tu me stimules à chaque instant ; à chaque instant j’essaie d’immortaliser ces instants, mais ils s’évanouissent quand tu es loin de moi et laissent place à ce doux rêve présent…
Je finis mon café, redescends doucement vers la réalité, le tien est déjà prêt, il t’attend, il sera probablement froid, je le referai ne t’inquiète pas, tout ce temps gâché sans toi, mais tu vas bientôt arriver. Je pourrais te prendre dans mes bras et nous comblerons ce vide, qui ne me manquera pas.
Je manque de toi, je voulais juste te le dire, juste te l’écrire…
J’adore quand un homme nous fait part de ses sentiments, ça prouve qu’il n’y a pas que les femmes qui aiment parler d’amour, merci pour ce texte touchant
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