T’as le coeur dur toi, coeur de béton sans contrefaçon. T’as le coeur dur toi, coeur de pierre abattu par les pleurs. Toutes les belles histoires ont une fin, c’est déjà un bon point. Et tu plonges une nouvelle fois dans l’abîme de ta douleur, une fois encore, on t’a déchiré le coeur. C’est pas si simple de vivre à fond, Schopenhauer avait sûrement raison, mieux vaut ne jamais être heureux, ça évite de retomber dans un malheur profond.
J’ai tout donné, quoi qu’on en pense je n’ai jamais joué. La rose se fane et laisse découvrir ses épines, et elles font mal, vraiment mal, leur poison est mortel. Et je ne manquerai nulle part je ne laisserai aucun vide. Les métros sont bondés, les restaurants remplis, les salles de ciné bondées et ma tête qui part en vrille…
Et attendre, comme la promesse d’un jour nouveau, quelques signes laissant croire que tout ira bien, que les larmes invisibles cesseront, que les sourires reviendront. C’est comme la promesse d’une éternité volée, comme la promesse de ce que l’on n’ose plus espérer, la promesse d’une vie.
Regarde-moi, si je suis dans cet état, si mes larmes coulent sur mes joues, si mon coeur me fait si mal, c’est TOI, toi et personne d’autre. Mais c’est plus fort que moi. Je repars toujours en arrière. J’essaie de comprendre ce qui s’est passé pour que l’on devienne deux inconnus, deux ennemis. Haine, la soeur d’Amour, a tiré le meilleur parti!
J’aurais voulu t’aimer, mais je n’ai plus la force. Aimer un morceau de rien, un morceau d’écorce, un coffre sans âme, une bête sauvage. J’ai attrapé tes mains, les ai serrées fort dans mes paumes moites. J’avais peur, peur de regretter, peur de dire adieu à la seule personne que j’avais aimée. Je suis écrasée par la vie, j’avale ton silence, retiens mes cris. A quoi ça sert les mots quand on est fixé? A quoi ça sert si ce n’est pour s’engueuler. Je ne te supporte plus, je désire ta présence autant que ton absence. Tu as été mon plus bel objet de contradiction: un jour douleur, l’autre passion. Tu n’as été qu’un leurre: je te laisse partir. Je n’oublierai rien de toi, surtout pas les horreurs. J’ai cru être la coupable quand j’étais la victime, tu n’as jamais eu d’états d’âme: menteur sans scrupules et bancal. Tu te rendras compte un jour que t’as tout bousillé; à trop chercher la perfection on en vient à tout gâcher. Tu vomiras tout seul ta rage, je ne serai plus jamais là pour la soulager. Je t’ai aimé trop fort, trop vite.