Érotomanie définition : « L’érotomanie ou syndrome de Clérambault est la conviction délirante d’être aimé« .
La personne érotomane ne se rend pas compte de sa folie et est réellement persuadée qu’un « admirateur secret » l’aime et le lui signifie.
Érotomanie définition : Qu’est-ce que l’érotomanie ?
L’érotomanie est une maladie rare et délicate à traiter. L’érotomanie, c’est vraiment la certitude d’être aimé par un parfait inconnu. La personne atteinte de ce trouble est convaincue d’être courtisée par un admirateur inconnu qui lui enverrait son affection. Très souvent par le biais télépathique, ou des messages secrets, des regards, des messages à la télévision. La plupart du temps, l’érotomane pense être aimé par une star du cinéma ou de la télévision. Une star qui ne connaît évidemment même pas l’érotomane.
Érotomanie et harcèlement
Même si ce n’est pas toujours le cas, l’érotomanie vire parfois au harcèlement. En effet, la personne érotomane, persuadée d’être aimée par X, va commencer à lui envoyer des messages ou des cadeaux. Quand ces petits gestes sont refusés par la personne faisant l’objet du délire, l’érotomane va très mal le vivre (qu’il aime ou non cette personne par qui il est certain d’être aimé). Alors, quand ses attentions « délicates » sont rejetées, l’érotomane va être persuadé que son « objet d’amour » est en train d’user de stratagème pour cacher son amour aux yeux de tous. Et c’est alors que le délire peut vite dégénérer et ce, jusqu’au crime passionnel.
Symptômes et phrases
Les symptômes de l’érotomanie sont très souvent associés à des interprétations diverses et variées, plus ou moins délirantes : des faits, des gestes d’une personnes et même des hallucinations olfactives et tactiles. Ce qui est extrêmement déstabilisant avec les personnes atteintes d’érotomanie, c’est que même si leurs certitudes ne sont objectivement pas fondées et totalement illusoires, leurs arguments gardent toujours une certaine cohérence et logique.
L’érotomanie est un état passionnel qui se déroule généralement en trois phases :
1/ La phase d’espoir de l’érotomanie
Cette phase est la plus longue. C’est la période où le patient espère de tout son être que la personne qui est, d’après lui, amoureuse de lui, va se déclarer ouvertement. L’érotomane est donc dans une phase de fixette névrotique. Peu importe de la personne dont il s’agit (un inconnu qu’il croise, son prof, une star), l’érotomane va déployer toute son énergie à voir cette personne et à se faire voir d’elle, à lui parler, à rentrer en contact. L’érotomane se fit aux signes d’amour qu’il croit déceler chez cette personne et avance avec eux. Le patient atteint de cette maladie va toujours tenter de trouver des excuses logiques aux refus qu’il reçoit.
Par exemple, si l’objet de son amour le regarde, il va voir un regard amoureux qui pour lui, signifie « je t’aime ». Chaque signe sera interprété comme une preuve d’amour. Il ne veut pas m’adresser la parole ? = Il ne veut pas dévoiler son amour en public.
Autre exemple : votre homme vous amène des fleurs. Sur son chemin, il en fait tomber une. La personne érotomane va se dire « tiens, il a laissé tomber une rose pour moi, pour pas que sa femme le sache ».
2/ La phase de dépit
Une fois que la phase d’espoir s’estompe, l’érotomane va sombrer dans la déception puis dans la dépression. L’espoir s’efface, l’obsession éclate et laisse place à un vide profond et un sentiment d’incompréhension. Puis le délire peut se transformer en rancune, quand le malade devient agressif.
3/ La phase de rancune de l’érotomanie
Il s’agit de la phase où le malade érotomane va adresser son agressivité à la personne aimée ou même, à son entourage. Il est dit que cette phase pouvait aller jusqu’au meurtre ou au suicide, surtout chez les rares sujets masculins.
Qui est sujet à l’érotomanie ?
Dans 80-90% des cas, ce sont les femmes qui sont le plus sujettes à l’érotomanie.
Les causes
Le Docteur Clérambault a mis au rang des « délires passionnels » cette maladie mentale, en 1921. Aujourd’hui on la classe dans les « troubles délirants chroniques ».
Les causes de ce trouble ne sont pas encore parfaitement distinguées. Aucune étude n’a pu identifier des causes neurobiologiques ou génétiques bien que de nombreux professeurs pensent que des anomalies pourraient venir de là.
Les carences affectives pendant l’enfance pourraient aussi être une cause de l’érotomanie. Mais cet élément seul ne suffit pas à justifier la maladie.
Aussi, dans quelques cas, l’érotomanie peut être secondaire à un autre trouble (bipolarité, schizophrénie…). Ou même, à une maladie du cerveau.
Différences entre érotomanie et fixette amoureuse
La fixette amoureuse, également appelée « OI » (One-Itis) n’est pas une maladie. D’ailleurs c’est presque l’inverse de l’érotomanie. En effet, faire une obsession amoureuse est le fait de tomber sous le charme d’une personne et d’être totalement obnubilé par celle-ci. Quand on fait un OI, on a l’impression que notre esprit est incapable de se détacher de l’objet de notre amour, que c’est lui/elle, l’homme/la femme de notre vie.
Pour l’érotomane, c’est l’inverse. Le malade est persuadé que l’autre est amoureux de lui mais lui, ne l’est pas forcément.
Et puis, l’érotomanie est une maladie extrêmement rare alors que la fixette amoureuse…hum… tout le monde (ou presque) la déjà vécue 😉
Film à voir sur l’érotomanie :
A la folie, pas du tout, avec Audrey Tautou. Un excellent film qui explique parfaitement la maladie et tout ce qu’elle peut entraîner !