Être dépendant affectif, c’est ne pouvoir se sentir exister qu’au travers de l’autre, placé sur un piédestal. En effet, la dépendance affective désigne un phénomène d’incapacité psychologique à vivre par et pour soi-même. Ainsi, la personne qu’on aime, survalorisée, est au centre d’une relation qui ne peut pas être harmonieuse car le dépendant affectif est toujours dans l’attente et l’analyse des moindres faits et gestes de l’autre. Il se met donc en état de dépendance qui est alors considérée comme un état pathologique lorsque cela provoque de la souffrance.
Il convient tout d’abord de discerner la dépendance affective de la dépendance affective pathologique. En effet, la première est « normale » en ce sens que, comme le dit Sylvie Tenenbaum, l’être humain est avant tout un être social. Nous sommes donc tous dépendants affectivement dans la mesure où nous avons non seulement besoin les uns des autres, mais aussi besoin de savoir que nous sommes aimés.
Mais la dépendance affective telle qu’on l’entend habituellement, est à mettre en parallèle avec une addiction : le besoin viscéral de plaire et d’être aimé. Nous allons donc ici procéder en trois partie :
- Etes-vous dans la dépendance affective ?
- Pourquoi vouloir en sortir ?
- Comment sortir de la dépendance affective ?
1/ Etes-vous dans la dépendance affective pathologique ?
Je vais reprendre un exercice du livre « 50 exercices pour sortir de la dépendance affective » de Géraldyne Prévot-Gigant que je vous recommande !
Répondez par « oui » ou « non » à ces 24 affirmations :
Vous êtes dans la dépendance affective si vous avez coché entre 7 et 11 « oui ».
Si vous avez coché plus de 11 « oui » votre dépendance affective est très prononcée et vous cause énormément de souffrances.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire le dossier complet sur la dépendance affective.
« [Les dépendants affectifs] attendent de l’autre d’être pour lui la personne la plus importante au monde : une exigence totalement illusoire. » Sylvie Tenenbaum
Pourquoi sortir de la dépendance affective ?
1/ Parce que même si le dépendant affectif est PERSUADÉ de « savoir aimer bien », il en est en fait incapable. Il est en effet admis que l’on ne peut bien aimer que si l’on s’aime suffisamment soi-même. Comment donner de l’amour s’il n’existe pas en soi ? Le dépendant affectif aime avant tout l’autre, parce que l’autre l’aime.
2/ Parce que vous ne pouvez pas être heureux(se) seul(e) et que, sur le long terme, cela peut devenir invivable.
3/ Parce qu’à force de vouloir plaire et répondre aux besoins et attentes des autres, vous oubliez les vôtres. Le dépendant affectif désir à tout prix la fusion avec l’autre au prix de la perte de la conscience de soi.
4/ Parce que vous désirez malgré tout devenir libre.
5/ Parce que vous voulez guérir de la peur de l’abandon.
6/ Parce que vous voulez découvrir l’amour, le vrai amour.
7/ Parce que vous ne voulez plus qu’amour rime avec souffrance.
8/ Parce que vous ne voulez plus avoir « besoin » de l’autre.
Exercices pour les dépendants affectifs : 5 exercices pour s’en sortir
Vous avez compris que cette situation de dépendance affective n’est plus possible tant elle devient insupportable. Pour vous mais aussi pour votre relation. Il vous faut donc réagir. Vous savez que vous pouvez le faire mais pour cela, il vous faut vous en donner les moyens. Vous seul êtes capable d’y arriver en commençant par un travail sur vous-même. Comment faire ?
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Exercices pour sortir de la dépendance affective : Travailler son développement personnel
#1 La méditation : Un des exercices pour les dépendants affectifs qui marche le mieux !
Pratiquez la méditation tous les jours. Grâce à la méditation, ses bienfaits et ses techniques, vous allez observer un tas de choses : sensations du corps, respiration et souffle, pensées qui tournent en boucle… Comment vous vous laissez embarquer dans celles-ci et comment vous revenez à vous de temps en temps comme au sortir d’un rêve.
En gros, vous « prenez note » de tout ce qui se passe, comme si vous teniez un journal de bord, mais vous les laissez défiler, sans chercher à s’accrocher, et vous revenez le plus souvent possible à la conscience du corps.
Vous aurez sans doute des tensions désagréables au début pendant la méditation. C’est normal. C’est le signe que vous vous rencontrez vraiment. Après trois mois de ces rituels, vous allez vous sentir de mieux en mieux. Vous allez réaliser que la sécurité que vous cherchiez à l’extérieur de vous à travers ses relations, vous l’avez en vous.
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#2 Le rituel d’estime de soi ou exercice du miroir
Cet exercice est basé sur le pouvoir de l’habitude. Nous sommes des êtres de conditionnement : notre estime de nous-même est le résultat d’un conditionnement issu de l’enfance. La plupart du temps, une faible estime de soi résulte de deux facteurs conjoints : un amour parental défaillant et la sensibilité de la personnalité de l’enfant.
Puisqu’il s’agit d’un conditionnement, c’est-à-dire de la répétition d’une habitude, nous pouvons inverser le processus par une déconstruction et un reconditionnement pour combattre la mauvaise estime de soi. Pour cela, Il s’agit de développer un rituel quotidien : tous les jours dans le miroir, répétez : « je m’aime et je m’accepte comme je suis ». C’est normal si c’est difficile la première fois et que vous doutez de l’efficacité de l’exercice, mais jouez le jeu vraiment avec le pouvoir de l’intention.
En effet, puisque notre estime de soi est faible ou carencée, si on lui dit qu’on s’aime, c’est au prime abord irrecevable. Votre mental va alors déployer tous ses efforts pour vous maintenir sur ses rails confortables en freinant donc des quatre fers. Après quelques semaines de pratique, vous verrez la différence.
#3 L’Enfant intérieur : Un des exercices pour les dépendants affectifs essentiel !
Nous avons en nous 3 parts : l’enfant intérieur et deux parents intérieurs.
L’enfant intérieur est l’enfant que nous étions, et que nous sommes toujours, avec toutes ses émotions, mais que nous avons appris à faire taire pour fonctionner dans notre monde adulte. Nous avons tous, en nous, un enfant sensible que nous n’écoutons plus vraiment, parce qu’il faut grandir pour fonctionner.
Or, lorsque nous souffrons, c’est cet enfant qui souffre en nous. En effet nos émotions ne peuvent pas vieillir. Celles que vous ressentez aujourd’hui sont les mêmes que celles de votre enfance. D’où l’importance d’aller voir ce que nous dit cet enfant. Dans le cas de la dépendance affective, il souffre de la peur de l’abandon.
Vous pensez que vous êtes en colère contre le monde extérieur, mais c’est votre enfant intérieur qui est en colère contre vous. En effet rien n’est pire que d’agir comme si notre enfant intérieur n’existe pas. C’est être déloyal envers soi-même. Pour être un parent aimant pour soi-même, vous devez d’abord développer une mère ou un père intérieur. Inventez-le puis chaque fois que vous avez une émotion, ce parent demande à votre enfant intérieur : « Qu’est-ce qui se passe ? » « De quoi as-tu besoin ? ».
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Et ici commence votre mission de protection en tant qu’adulte. Envoyez votre Parent intérieur pour prendre soin de ce que vous avez à faire dans le monde extérieur. Après quelques mois de pratique, vous ne vous sentirez jamais plus seul.
Exercices pour les dépendants affectifs : Modifier son image et son rapport aux autres
#4 La liste de mes fiertés : Un des exercices pour les dépendants affectifs qui donne le smile !
Dans la dépendance affective, la faible estime de soi fait que vous avez du mal à entendre les compliments. Afin de redécouvrir vos capacités et commencer à vous aimer, lister les évènements qui paraissent anodins mais qui pourtant sont de réelles réussites est un excellent exercice. Cet exercice permet de constater ce que vous avez déjà réalisé de valorisant et de positif dans votre vie. Fait soigneusement, en toute bienveillance avec vous-même, il mettra à jour des qualités, des savoir-faire et toutes les choses pour lesquelles vous pouvez ressentir de la fierté.
Pour débuter ce travail, vous allez faire la liste de vos :
- Fiertés
- Joies d’enfant
- Succès d’adolescent
- Réussites personnelles et professionnelles
Ainsi, prendre conscience de son parcours, de ses réussites et de ses victoires permet de se revaloriser.
- Ce qui va bien actuellement
Dans votre vie personnelle, professionnelle, familiale, amoureuse ou sociale, il y a forcément des choses qui vous conviennent.
- Ce qui va bien et que vous pouvez toutefois améliorer
- Ce qui ne vous satisfait pas et que vous pouvez changer
Après avoir fait la liste, vous allez décider des modifications à opérer. Vous pouvez les prioriser en fonction de ce qui vous redonnera plus facilement ou rapidement confiance en vous. Donc, vous allez passer en revue tout ce qui dans votre existence est susceptible d’avoir créé des frustrations, des complexes. Qui vous a fait perdre la confiance en soi ou qui alimente ce manque de confiance. Certains projets sont plus ou moins longs. Si vous décidez de satisfaire des axes de votre vie qui impliquent de prendre du temps, n’abandonnez pas. Ce sont des objectifs à moyen ou long terme.
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#5 Se détacher pour « mieux aimer »
Si vous êtes en couple, le but est de vous détacher de votre partenaire afin de renforcer la relation et de reprendre confiance en vous. Comment ?
Voici deux exercices simples et efficaces. Ils vous demanderont un effort au début mais après vous en mesurerez vite tout le bénéfice.
- Votre conjoint n’est pas là ce soir : sortie entre amis, en famille ou déplacement professionnel
Vous ressentez le besoin irrépressible de lui envoyer des messages pour savoir ce qu’il fait ? Réflexe de dépendance affective. Un message pour lui souhaiter une bonne soirée oui mais c’est tout. Que faire pour ne pas tomber dans la « psychose » ?
Appelez plutôt un ou une ami(e), votre maman, votre sœur, peu importe et prenez le temps de parler de vous et des autres et pas de la situation ! Si vous y arrivez d’emblée, allez plus loin et proposez une sortie, un verre, un film, un dîner.
- Votre compagnon n’a pas son weekend ou les mêmes vacances que vous ?
Au lieu de rester à la maison à l’attendre et à vous ennuyer, osez faire quelque chose sans lui ! Allez passer vos jours de congés sans lui en famille, organisez un weekend entre filles ou quand vous irez mieux, profitez-en pour sortir seul(e), même si ce n’est que pour la journée au début.