En amour comme dans la vie, on dit souvent qu’il ne faut pas regarder en arrière, qu’il faut savoir laisser le passé derrière soi pour avancer vers son avenir. Et c’est vrai. Le poids du passé est souvent trop lourd et il faut en faire le deuil pour ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Ce n’est qu’une fois la page tournée qu’on peut se projeter. Mais la vie nous joue parfois des tours, nous fait des clins d’œil et nous réserve des surprises étonnantes. Dans cette histoire d’amour heureuse, rien ne prédestinait A. à renouer avec son passé pour construire son avenir. C’est grâce à ses souvenirs d’adolescente et à son amour de jeunesse qu’elle a pu se fabriquer une nouvelle vie. Leur amour est comme un film avec happy end : quand le passé devient l’avenir. Voici l’histoire d’amour heureuse d’A. & R.
Leur amour est comme un film avec happy end : L’histoire d’amour heureuse de A&R
A. a un vécu une adolescence mouvementée et solitaire.
Depuis le divorce de ses parents, elle s’est construit son propre monde, son univers dans lequel le seul mot d’ordre était « je teste mes limites ». Du collège au lycée, elle a toujours été en marge, de celles qui se font remarquer, qui ne veulent pas entrer dans une case, qui se brûlent les ailes à force de multiplier les expériences.
Elle a mûri trop vite, trop souvent seule, livrée à elle-même.
Elle est devenue adulte sans même s’en rendre compte, faisant fi de la légèreté de son adolescence. Seulement on ne prend pas des décisions d’adulte quand on est seule et qu’on a à peine 18 ans. A. s’est retrouvée dans une situation difficile, à faire confiance à tort à un homme plus âgé qui reflétait sûrement l’image de son père absent.
Elle a cru tomber amoureuse et de leur relation est née une petite fille.
A l’aube de sa majorité sa vie semblait alors toute tracée. Élever son enfant du mieux possible parce qu’elle avait ouvert les yeux sur qui était l’homme avec qui elle était et elle savait qu’il était dangereux pour elles deux. Elle a supporté aussi longtemps que possible sa violence et son mépris.
Et puis il y a eu un jour, le jour de trop.
Elle a dû fuir pour les sauver, elle et sa fille, des griffes de son compagnon. Fou de rage, il était prêt à tout pour les retrouver. Où pouvait-elle aller ? Chez l’un ou l’autre de ses parents malgré tout ? Chez une amie ? Trop risqué. Elle devait mettre de la distance entre elles et lui. Pour la loi, elle verrait plus tard.
Au plus profond de son malaise et de sa peur, un endroit lui est apparu comme un havre de paix, un refuge, un abri, une évidence.
Cette petite île bretonne sur laquelle elle allait passer tous ses étés avant le divorce. Toutes ses vacances même depuis qu’elle était gamine. Ses parents avaient fini par y acheter une petite maison et l’avait gardé malgré leur séparation. Elle avait donc un lieu où se poser, réfléchir et enfin prendre la bonne décision. Elle est arrivée là-bas un jour de pluie, forcément en Bretagne en plein hiver avec sa fille et quelques bagages. Elle s’est installée dans la petite maison, et les premiers jours, épuisée, elle n’a fait que pleurer et dormir.
Puis la réalité l’a rattrapée de plein fouet. Elle pouvait se cacher mais il fallait aussi assumer pour sa fille.
Alors elle a entrepris les démarches auprès d’un avocat pour expliquer la situation et protéger sa fille. Le père avait perdu de sa folie après les avoir cherchées mais il avait laissé des traces de sa violence derrière lui. Aussi était-il peu crédible pour réclamer la garde exclusive de la petite. A. a pu souffler enfin et se mettre à respirer à nouveau normalement.
Cet endroit ne serait sûrement qu’une étape mais en attendant elle était enfin en sécurité.
Elle y avait passé toutes ses vacances, aussi connaissait-elle les gens du coin, les insulaires qui l’avaient vu grandir été après été. Elle a eu peur d’être jugée, elle a en fait été accueillie à bras ouverts. Sa fille est un peu devenue la mascotte de l’île. Elles se sont trouvé une nouvelle famille.
Et parmi eux, au il y avait R., son amoureux de vacances.
Amour de jeunesse ? Flirt ? Amis ? Ils n’avaient jamais mis d’étiquette sur leur relation. Ils se voyaient chaque été puis se perdaient de vue jusqu’au suivant, au gré de leurs émois d’enfants puis d’adolescents.
Aujourd’hui devenus adultes, ils ne posent plus le même regard incertain l’un sur l’autre.
Elle a trouvé en lui un confident, une épaule, un homme bienveillant pour elle et sa fille. Mais pas seulement. Peu à peu, leur relation a évolué. Il n’avait rien du prince charmant comme elle en rêvait en jeune femme moderne et citadine qu’elle était avant. Mais entre-temps, elle avait changé et ce qu’elle recherchait maintenant, c’était lui.
Un loup de mer, mais pas encore vieux, à la force tranquille.
A force de passer du temps ensemble, ils ont créé une complicité et la petite se sentait bien avec lui. On imagine la suite sans difficultés. Une île vide d’âmes l’hiver et trop peuplée de touristes l’été. Deux célibataires attirés l’un par l’autre avec un passé et un désir toujours palpable. Le début d’une histoire d’amour heureuse et solide.
L’équation entre eux a été vite résolue.
Ils se sont laissé quelques mois pour savoir si le désir n’était pas caduc, si la tendresse n’était pas qu’affection et réconfort, si l’amour était bien là. A. ne pensait trouver sur cette île qu’un refuge, y faire une halte avant d’affronter le reste de sa vie. Elle y a en fait trouvé sa maison, l’amour, la sérénité et son avenir.
Elle n’en n’est jamais repartie.
De mois en mois, d’année en année, elle y a construit sa vie. Même si son existence n’a rien de magique au quotidien, elle sait que son histoire d’amour heureuse ressemble quand même à un joli film à l’eau de rose. Presque à un conte de fées puisqu’en effet, avec R., ils se marièrent et eurent des enfants.
Aujourd’hui sa fille a en effet un demi-frère et une demi-sœur qui sont comme ses frère et sœur. Ils vivent tous les cinq heureux sur leur île bretonne. Sa fille est adolescente maintenant, elle voit son père aux vacances et les choses se sont apaisées.
La vie lui a offert une seconde chance.
Elle a réussi à se reconstruire grâce à son mari, à sa famille. Sa vie d’adolescente rebelle a laissé la place à celle d’une adulte enfin sereine et apaisée, qui a trouvé dans le refuge de son passé les moyens de se créer un avenir. Elle a la chance d’avoir auprès d’elle un homme amoureux et qu’elle aime tout autant.
Quand elle repense à son histoire, depuis ses 18 ans, elle se dit que la vie est quand même une drôle d’aventure mais qu’elle a bien fait de suivre sa petite voix intérieure qui l’a guidée au large de la Bretagne. Elle n’a jamais regretté et si c’était à refaire elle le referait, sans aucune hésitation. Car aujourd’hui elle sait qu’elle est à sa place.