Shoot d’ocytocine
Et je vide mon esprit en me laissant envahir par le son de la nuit. Je danse, presque en transe, la musique coule le long de mon corps.
Et toi t’es là, avec tes petits yeux rieurs et ton look improbable. T’es là, plein de vie, débordant d’énergie comme un adolescent qui découvre le monde. Je ne te connais pas. Ni ton nom, ni ton boulot, ni ta vision du monde et pourtant, tu ravives en moi une flamme qui était sur le point de s’éteindre. Je ne pourrais même pas parler de « feeling » parce que nous n’avons pas échangé.
Je te parle d’alchimie. Mes récepteurs d’endorphines tournent à 1000 à l’heure, c’est mieux que de la MDMA, mieux qu’une plage paradisiaque, mieux qu’un orgasme, du bonheur à l’état pur. C’est éphémère, hors du temps, une illusion, une addiction de courte durée mais qu’est-ce que c’est bon.
Tu as été mon shoot d’ocytocine le temps d’une soirée. J’aurais voulu qu’elle ne s’arrête jamais parce que l’état dans lequel je me trouvais – hors de contrôle, dans ce lâcher prise total – est le plus excitant, celui pour lequel je vis.
J’imagine quel genre d’homme tu es : séducteur, qui multiplie les conquêtes, le genre de mec libre et indépendant qui jouit des plaisirs simples de la vie, qui cueille le jour sans se demander de quoi demain sera fait. Et moi, je tombe consciemment dans le panneau.
Pour toi, c’est une nuit comme une autre, une nuit que tu passes à séduire en espérant ramener une nana dans ton lit. Pour moi, c’est une nuit où je me sens revivre, où des émotions intenses que je ne connaissais plus rejaillissent avec une telle force que je retombe 10 ans en arrière.
Colle-toi à moi, serre-moi, agrippe mes hanches, fais-moi onduler sur toi, respire-moi, laisse-moi te sentir dur contre moi, laisse ton souffle s’entremêler au mien, arrête le temps, suspends-le pour moi. S’il-te-plaît. J’ai la tête dans l’alcool, c’est vrai, il y a la salle qui virevolte.
Je me laisse totalement transporter, je ne pense plus à rien et pourtant je devrais. (Aurais-je dû ?). Dans cette salle humide et collante, j’entends deux cœurs qui battent à l’unisson pour quelques heures.
Le pouvoir de deux corps est hallucinant, je me suis fait pirater le cerveau. J’ai passé quelques heures, juste quelques heures avec toi et c’est comme si on s’était déjà envoyé en l’air dans une dimension parallèle. Chimiquement, ce n’était pas une rencontre, c’étaient des retrouvailles.
Alors merci. Merci pour cette déconnexion temporelle et cette reconnexion avec certains de mes sens.
Cet article existe aussi en anglais : I wish I could stop time and live in this moment forever