Ils retiendront juste que le jour où tu es partie, tu les auras abandonnés.
Ils ne verront pas que tu as été là jusqu’à épuisement. Que tu as donné tout ce qui peut te constituer, pas un morceau de toi, mais ton âme toute entière.
Ils t’en voudront d’avoir été égoïste cette fois-là car tu auras fais le choix de ne plus être là pour eux mais pour toi. Alors leur colère les animera et tu verras à quel point le mépris est force de vie.
Ils diront que tu n’as pas assez donné, que tu aurais pu faire plus. Que tu aurais dû donner plus.
Ils ne verront pas que, de ton don, tu auras perdu énormément. Ils ne se diront pas que tu as peut-être, toi aussi, besoin de recevoir. Besoin d’être vue et écoutée. Besoin de tendresse et d’affection.
Alors ils diront que finalement c’est un mal pour un bien et que tu n’avais rien à faire dans leurs vies. Qu’une personne comme toi, n’a pas le mérite d’être, n’a pas le mérite de partager leurs joies et leurs peines.
Et pourtant tu étais là pour tout cela.
Tu as essuyé des larmes et partagé des fous rires. Tu les as consolés lorsqu’ils étaient au plus mal et tu as enregistré, dans ta mémoire, le doux son de leurs rires. Sans un mot, discrètement mais sûrement, tu étais là.
S’il y a un conseil bon à prendre, c’est qu’il ne faut pas regretter ce que tu as fait. Continue de donner jusqu’à épuisement, jusqu’à ce que tes jambes ne te portent plus. Fais-le jusqu’à ce que tu prennes la décision d’avancer sans te retourner.
Ne te demandes pas s’ils te regretteront, ou si tu leur manqueras. Vis ta vie comme tu l’as toujours souhaité et désiré. Sois toi-même, sans mensonges, sans trahisons. Libère-toi de leurs poids comme ils se libèrent de toi comme un poids…
Sophie