La question du statut sentimental définit-elle votre vie ? Etes-vous en couple, célibataire, veuf.ve, séparé(e) ou divorcé(e) ? Considérez-vous que c’est important, que cela a un impact sur votre épanouissement personnel, sur vos projets de vie, sur votre vision de l’amour et de l’avenir ? Le célibat est parfois une situation qui occasionne une remise en question, ou tout au moins un questionnement sur la non-vie amoureuse de certaines personnes. J’ai 33 ans et je n’ai jamais été en couple, voici le témoignage d’Isabelle qui nous raconte les raisons de son célibat et le bilan qu’elle fait à propos de sa vie sentimentale aujourd’hui.
Je n’ai jamais été en couple : une vérité de plus en plus ancrée dans notre société ?
Faut-il forcément justifier son célibat, expliquer pourquoi on n’est pas en couple ? Dans notre société actuelle, et face au mode de fonctionnement des relations d’aujourd’hui, le célibat est de plus en plus répandu.
Conséquence : nombreuses sont les personnes à ne pas avoir connu la vie de couple à proprement parler. Pas de relation exclusive, pas de relation sérieuse ou suivie, d’engagement sur la durée, ni de vie commune ou de projets de couple.
Ce n’est évidemment pas une généralité mais c’est vrai qu’on observe de plus en plus d’hommes et de femmes seul(e)s ces dernières années. Par choix pour certain(e)s, et pas pour d’autres.
A 33 ans, Isabelle va nous livrer son témoignage sur son célibat qui dure depuis toujours. Elle n’a jamais eu de relation de couple. D’histoire qui se construit suffisamment pour parler de sentiments, de projets communs, d’envie d’avancer à deux.
Est-ce un problème, une souffrance, la source d’une remise en question ?
Faut-il nécessairement chercher à comprendre pourquoi certaines personnes restent longtemps célibataires ?
Evidemment, certaines causes principales sont à l’origine d’un célibat qui dure. Mais par « causes », on ne veut pas dire que c’est un problème. En couple ou célibataire, chacun gère sa vie privée comme il l’entend !
Pourquoi certaines personnes n’ont jamais été en couple, même après 30 ans ?
Voici les raisons possibles d’un célibat qui s’ancre dans le quotidien et qui dure.
1/ Focus sur vos études ou votre carrière
Vous avez peut-être mis une priorité sur vos études ou votre carrière professionnelle, ce qui vous a empêché de consacrer suffisamment de temps et d’énergie à une relation amoureuse stable. Compliqué de s’investir dans une histoire quand on passe son temps à travailler, voyager, penser à son avenir professionnel pour lequel on a fait des sacrifices.
2/ Un manque d’opportunités
Vous n’avez peut-être pas rencontré la bonne personne au bon moment, ou vous avez été entouré(e) d’un cercle social peu propice à la rencontre amoureuse. Difficile de faire des rencontres quand on ne sort pas, qu’on voit tout le temps les mêmes personnes…
3/ La peur de l’engagement
Vous pourriez avoir une certaine appréhension ou peur face à l’engagement et aux responsabilités liées à une relation amoureuse. Cela peut s’expliquer notamment par un modèle parental bancal, à un passé amoureux douloureux ou à une certaine immaturité émotionnelle. Toutefois, on note que de plus en plus de personnes utilisent cette raison comme un prétexte pour fuir l’engagement. Le célibat convient en effet à celles et ceux qui ne croient pas vraiment en l’amour et au couple, et n’enchainent les aventures que par jeu ou besoin.
4/ Des problèmes de confiance en soi
Vous manquez de confiance en vous et avez du mal à vous ouvrir aux autres, ce qui pourrait rendre plus difficile le fait de construire une relation amoureuse. Le manque de confiance en soi et/ou d’estime de soi peut créer une forme de dépendance affective qui explique aussi des échecs à répétition.
5/ Des attentes élevées
Vous avez peut-être des attentes élevées par rapport à un partenaire potentiel, ce qui pourrait vous pousser à rester célibataire plutôt que de vous engager dans une relation qui ne répond pas à ces critères. Exigeant(e) pour des raisons qui vous appartiennent, vous préférez suivre l’adage « mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e) ».
Il est tout à fait normal de poursuivre ses propres objectifs et aspirations avant de chercher une relation amoureuse. Se mettre en couple à tout prix ne doit pas être une quête du Graal absolue. Vous pouvez être bien seul(e) ou à deux, tout dépend de vos attentes.
Souvent, les raisons de votre célibat donnent un éclairage sur votre façon de considérer le couple et l’amour. Alors êtes-vous célibataire par choix, par envie ? Ou subissez-vous un long célibat faute de rencontrer la bonne personne ou à cause de la multiplication de déceptions passées ?
J’ai 33 ans et je n’ai jamais été en couple : témoignage d’Isabelle
A 33 ans, je n’ai jamais été en couple, comme on dit. C’est-à-dire dans une relation concrète, sérieuse, suivie avec un homme pour qui je ressentirai de l’amour. Avec des sentiments, des projets, le pronom « nous ».
J’ai connu quelques coups de cœur, un ou deux coups de foudre peut-être même, mais qui ne se sont pas transformés en une belle histoire d’amour.
Longtemps d’ailleurs, je ne me suis pas posée la question. Question de génération, de la place du célibat dans la société aujourd’hui ? Du fait de ma personnalité, de mes objectifs de vie, de ma définition du bonheur ?
Depuis peu, je prends le temps de me situer par rapport à ma situation sentimentale. Oui, j’ai 33 ans et je n’ai jamais été en couple.
Est-ce un problème, ou cela indique-t-il que quelque chose ne va pas chez moi ? Est-ce grave docteur ?!
Sincèrement, je ne le crois pas et c’est tout ce qui compte. Le regard des autres, les jugements, les pseudo conseils, en quoi cela peut me toucher si, moi, je suis heureuse ainsi, avec moi-même au quotidien ? Si ma vie m’épanouit sans être en couple, sans m’investir dans une relation, c’est bien que je vis le bonheur que j’ai choisi, non ?
Cela ne veut pas dire que je suis contre le couple, que je ne crois pas en l’amour, absolument pas. Cela signifie seulement que mon mode de vie depuis que je suis entrée dans l’âge adulte me comble. Je ne me suis pas fermée à l’amour, je ne lui ai juste pas laissé la première place dans mon existence. Et je n’ai jamais considéré que je serai plus heureuse ou que je réussirai ma vie parce que je serai amoureuse et en couple. Voilà la nuance.
Beaucoup de gens ne comprennent pas comment c’est possible, je le sais. Sans me sentir forcément jugée, j’entends les avis sur le sujet et je sais qu’on me regarde du coin de l’œil, notamment dans ma famille.
Vous savez, la fameuse tante que vous voyez deux fois par an ou la cousine qui vient de se marier et qui ne peuvent s’empêcher de demander « mais alors Isabelle, tu es toujours seule ? Fais attention, tu vieillis ! »
Non, je ne suis pas seule, je suis célibataire, ce n’est pas la même chose. Et je ne me sens pas vieille ni désespérée à 33 ans !
J’ai des ami(e)s et une famille que j’aime, des collègues, des connaissances. J’ai un boulot que j’adore, une passion qui me comble, des centres d’intérêt. Je ne connais pas l’ennui à cause de mon célibat.
On a tous des priorités dans la vie et c’est vrai que j’ai toujours été très indépendante et j’ai mis mes études et ma carrière professionnelle en premier plan. Je voulais réussir car mon métier est une vocation, et je me suis consacrée entièrement à mes objectifs. Ma vie amoureuse n’était pas une priorité pour moi, et je n’ai jamais ressenti de manque pendant toutes ces années.
J’ai fait des rencontres mais aucune qui n’a fait battre mon cœur suffisamment pour me poser la question du couple. Sans doute parce que je n’avais pas l’esprit à cela. Si l’amour ne se commande pas, que les sentiments ne se contrôlent pas, je crois néanmoins qu’il faut avoir le cœur et l’esprit ouverts pour l’amour. Et ce n’était pas mon cas, je le reconnais.
Mais je ne vois pas cela comme un échec, car je ne suis pas malheureuse.
Bien sûr, il y a eu des moments où j’ai ressenti un certain vide intérieur à cause de ma solitude affective. Je ne suis pas un robot ! Il y a des jours où on a besoin de marques d’affection, de tendresse, de désirer un homme et d’être désirée. Des soirs où dormir seule est morose. Des jours où on aimerait une épaule sur laquelle pleurer, quelqu’un à qui se confier.
Mais ces sensations ne durent jamais. Ce manque, si on peut l’appeler ainsi, n’a jamais régenté ma vie. Passionnée par ma carrière, à l’aise dans ma vie sociale avec mes ami(e)s, j’ai appris à être heureuse et à profiter de ma propre compagnie.
N’avoir jamais été en couple ne veut pas dire n’avoir jamais eu d’aventures, je ne suis pas vierge et je n’ai pas fait vœu d’abstinence ou de chasteté. J’ai eu des histoires brèves, éphémères d’une nuit ou de plusieurs, où le désir était au centre de tout. Je l’assume, avant, pendant et après.
Plus jeune, j’ai eu quelques flirts aussi, et depuis quelques années, j’ai de brèves histoires. Elles ne durent pas. Les quelques hommes croisés ne font que passer dans ma vie.
Pourquoi aucun de ces hommes n’y est resté plus de quelques jours ? A peine quelques semaines ?
Peut-être que je n’avais rien à leur apporter sur le moment. Trop concentrée sur ma propre existence, je n’étais pas la partenaire idéale. J’avais envie de vibrer mais pas forcément grâce à un homme. Non, je me sentais vivante autrement. J’ai toujours eu besoin d’avancer par moi-même, d’être fière de moi, de réussir, je le reconnais.
Ma personnalité et mon tempérament sont au cœur de mon célibat, je le sais. Une femme hyperactive et carriériste, une femme forte et indépendante cela peut déranger et même faire peur paraît-il ! Ok, mais moi je ne vais pas changer pour un homme !
Est-ce que je n’envoie pas le bon message, les bons signaux ? Je connais le principe de la loi de l’attraction et je le comprends. Mais ce n’est pas comme si je subissais la situation, que j’étais désemparée à cause de rencontres décevantes ou de mon célibat.
Mon célibat me convient. Je n’ai jamais été en couple et je le vis très bien !
Maintenant que j’ai atteint la trentaine, je ressens parfois une pression sociale pour trouver un partenaire et fonder une famille, c’est vrai. Mais je refuse de me précipiter dans une relation juste pour répondre à une injonction ou pour entrer dans une case sociale. Et encore moins parce que, nous les femmes, devons faire attention à notre horloge biologique ! Je ne cherche pas un géniteur. Devenir mère n’est pas obligatoire, d’ailleurs de plus en plus de gens ne veulent pas d’enfants. Ce n’est pas une tare !
Si je dois me lancer dans une vraie histoire avec un homme, prendre le temps pour l’amour, je veux le faire par envie et non pas par besoin.
Je veux trouver quelqu’un qui me complète vraiment et qui partage mes valeurs. Ce ne sera sûrement pas simple, je le sais, je ne suis pas une femme naïve. Mais je suis convaincue que si un homme, quelque part, est fait pour moi, alors on saura se trouver. C’est ma façon de voir les choses.
Ou alors je me réveillerai un matin avec une envie forte de tomber amoureuse et je regarderai peut-être différemment les hommes autour de moi. Peut-être, qui sait, personne ne sait d’ailleurs.
Et c’est aussi ce que j’aime dans l’existence. Ne pas tout savoir, se laisser surprendre, pouvoir changer d’avis, et continuer à apprendre.
La Isabelle de 33 ans est bien dans ses baskets, dans sa tête et dans sa vie. Si celle que je suis à 34 ans, ou dans des années, ressent l’amour autrement, alors je foncerai. Cela ne me fait pas peur.
En fait, c’est ça. Je n’ai pas peur d’être célibataire, mais je n’aurai pas peur non plus d’être en couple.
Être célibataire à 33 ans n’est pas un échec pour moi, c’est juste le reflet de mes choix de vie et de celle que j’ai été et que je suis jusqu’à aujourd’hui. L’avenir sera témoin de la suite de mon histoire…