Il existe des millions d’histoires d’amour à travers le monde. Des belles, des tristes, des émouvantes. Beaucoup d’entre elles sont incroyables car elles sont la preuve que l’amour peut parfois traverser le temps sans s’éteindre. On dit que l’amour s’entretient et se construit au fil du temps et c’est vrai. Seulement le sentiment amoureux, lui, peut continuer à vivre dans le cœur de deux personnes alors que la vie les a séparés. Pour mieux se retrouver ? Pas toujours hélas, mais dans le cas de Jules et Andréa, c’est un happy end qui a eu lieu. Même si pour cela, ils ont dû attendre 20 ans. Vingt années au cours desquelles ils n’ont jamais cessé de penser l’un à l’autre, mais sans parvenir à se synchroniser, à se retrouver. Voici leur histoire d’amour, j’ai retrouvé l’amour de ma vie après 20 ans, racontée par Jules.
J’ai retrouvé l’amour de ma vie après 20 ans
Cela semble incroyable en l’écrivant et pourtant, c’est vraiment arrivé. Ou plutôt je devrais écrire « c’est ENFIN arrivé ». Comme quoi, il faut être patient dans la vie !
Andréa, c’est le grand amour de ma vie. Le coup de foudre qui a duré toute mon existence. Cela parait fou énoncé ainsi mais je n’ai jamais cessé de penser à elle, jamais, au cours de toutes ces années. Vingt années, deux décennies. J’ai passé des jours, des semaines, des mois sans aucune nouvelle d’elle, parfois des années, mais elle n’a jamais voulu quitter mon cœur et mon esprit. Elle a toujours fait partie de moi, même si ce n’était qu’en souvenir, qu’en fantasme et qu’en rêve.
Notre rencontre date de mes 20 ans. J’étais très jeune, elle l’était encore plus et nous nous sommes rencontrés alors que nous étions en stage dans le cadre de nos études. J’ai tout de suite craqué sur elle, mais j’étais très timide à l’époque. C’est la fameuse friendzone qui s’est invitée entre nous à mon grand désarroi. Elle avait alors un petit copain, je n’ai pas cherché à lui avouer mes sentiments. Un mal pour un bien, nous sommes devenus amis, confidents. J’adorais passer du temps avec elle dans le métro, au café, à la pause déjeuner, à la bibliothèque. Et j’avais l’impression que c’était réciproque.
Pendant plus de deux ans, j’ai été l’amoureux secret, celui qui ne se dévoile pas, qui reste dans l’ombre. Elle n’a rien vu, elle a cru à une belle amitié. Je m’en suis voulu de lui cacher mes sentiments, mais j’avais laissé passer trop de temps.
J’ai vraiment compris à quel point j’étais complètement fou d’elle quand j’ai appris son départ. L’année suivante, elle allait poursuivre son cursus à l’étranger pour un an. C’était avant l’avènement des réseaux sociaux et même si nous pouvions nous donner des nouvelles, plus rien n’a alors été pareil. La distance a défait notre amitié, malgré les premiers messages pour prendre des nouvelles, le lien s’est distendu.
J’ai eu du mal à passer à autre chose. Pendant plus d’un an, j’étais même incapable de regarder une autre fille. Je les comparais sans arrêt à Andréa, elle qui ne savait même pas que j’étais amoureux d’elle.
Au cours des 3 années suivantes, nous nous sommes revus 3 fois, avec nos autres amis étudiants où nous essayions tous de nous réunir. Et à chaque fois, la même émotion, les mêmes sensations, ces foutus sentiments qui revenaient. Ils n’étaient pas morts, loin de là.
Pourquoi je ne me suis pas dévoilé une de ces fois-là ? Parce que notre lien semblait plus fragile, et qu’elle était alors en couple et que ça semblait sérieux. La peur du rejet était plus forte alors que d’éventuels regrets.
A la suite de cela, le silence radio s’est installé entre nous pendant des années. J’avais conscience que je vivais dans le fantasme alors j’ai décidé de l’oublier.
J’ai rencontré une autre femme, puis une autre et encore une autre. Des amourettes, des aventures, des histoires sans lendemain. Toutes mes tentatives étaient vouées à l’échec, mes coups de cœur vite oubliés, mes relations vides de sens.
Avec deux d’entre elles, cela a été différent, j’y ai cru, espérant enfin mon cœur libre d’aimer vraiment. Je les ai aimées, tour à tour pendant 3 ans et 4 ans, mais je n’ai jamais ressenti pour elles cette flamme que j’ai ressentie pour Andréa. Mettant cela sur le compte du coup de foudre ou d’un amour de jeunesse déçu, j’ai essayé d’apprendre à aimer autrement, et à être heureux ainsi. Lorsque ce manque d’elle s’invitait, je le chassais. Mais il revenait vite me hanter.
Alors j’ai arrêté de faire semblant et je me suis résigné à ne plus jamais ressentir ce que j’avais éprouvé presque 20 ans auparavant. C’est triste mais je me disais que j’avais laissé passer ma chance, ou que j’avais imaginé un amour qui n’existait pas.
Je n’y suis jamais vraiment parvenu et j’ai retrouvé Andréa, l’amour de ma vie après 20 ans et elle a à nouveau chamboulé ma vie.
Les réseaux sociaux nous ont permis de nous retrouver virtuellement, mais de loin en loin, sans nous revoir même si j’en crevais d’envie. Je m’accrochais à ses messages comme à une bouée de sauvetage. J’étais pathétique mais c’était plus fort que moi.
De son côté, Andréa vivait à nouveau en France mais dans une autre région. Je savais qu’elle était séparée, maman d’une petite fille et qu’elle traversait des moments difficiles à cause du papa. Elle semblait triste, malheureuse, éteinte.
Nos échanges épistolaires plus ou moins réguliers et toujours très platoniques ont duré pendant de longs mois. Jusqu’à ce fameux jour où elle a proposé de se voir, de passage sur Paris.
Ce jour a bouleversé ma vie. Je le redoutais autant que je l’attendais. J’avais besoin de savoir, de faire enfin le deuil, même si je savais que ce serait impossible.
Elle était là devant moi, célibataire, libre comme l’air après 20 ans avec toujours le même effet sur moi. Mais je me disais qu’elle ne serait pas réceptive, qu’elle avait demandé à me revoir en bon copain, rien de plus.
Andréa a toujours été très directe et l’âge n’avait rien changé à ce trait de caractère. Nous avons échangé de nombreuses confidences sur nos vies amoureuses. Moi, incapable de m’engager. Elle, plongée dans une relation toxique pendant des années.
Nous avons ri de nos malheurs, plaisanté sur nos mauvais choix, évoqué des « et si » qui auraient pu bouleverser nos vies. Et là, alors que je pouvais saisir cette occasion de tout lui dire, c’est elle qui a été plus audacieuse que moi.
« – Jules, pardon de te demander ça, et si je suis totalement à côté de la plaque tu me le dis, mais est-ce que tu crois qu’il y aurait pu avoir autre chose que de l’amitié entre nous à l’époque ?
– Euh, non tu n’es pas à côté de la plaque, pas du tout mais pourquoi cette question. Tu étais en couple à l’époque non ?
– Oui tu as raison, seulement certains souvenirs me font douter. Nos échanges écrits aussi depuis. Cette familiarité, cette complicité entre nous. On ne s’est pas revus depuis des années et c’est toujours aussi fluide. Alors je me pose des questions. Mais c’est bête, oublie !
« – Non je n’ai pas envie d’oublier et je pense comme toi. En fait j’aurais tellement de choses à te dire à ce sujet… »
Au final, elle m’a offert la possibilité d’ouvrir enfin mon cœur après 20 ans. Elle n’était pas amoureuse de moi depuis tout ce temps comme moi d’elle mais peu importe, nos échanges plus récents et nos retrouvailles ont fait le reste. Elle m’a avoué cette tendresse présente depuis toujours. Et elle avait des souvenirs de nous deux. Pour elle aussi, j’avais compté.
Elle a eu peur de s’engager dans une histoire avec moi comme une relation pansement après ce qu’elle avait vécue. Me faire du mal, c’était hors de question pour elle. J’ai décidé de lui faire confiance, de nous faire confiance. Et je ne voulais plus perdre une seule minute de ma vie sans elle. J’ai eu raison.
En fait, je crois que nous sommes ce qu’on appelle des âmes sœurs depuis notre rencontre mais que la vie a choisi de nous éprouver avant de nous offrir cet amour réciproque.
Andréa m’a avoué qu’elle avait souvent repensé à notre amitié, que je lui avais manqué, et que me retrouver une fois libérée de sa vie passée était une de ses priorités.
Je l’aime plus que tout depuis 20 ans et cela ne fait que grandir. Dire que je suis un homme heureux depuis nos retrouvailles serait un euphémisme.
Nos vies ne font plus qu’une, et s’il a fallu un peu de temps et d’organisation, nous vivons aujourd’hui ensemble, nous sommes une famille recomposée. J’ai rêvé d’elle pendant 20 ans, et depuis 2 ans, j’éprouve un bonheur incommensurable à me réveiller à ses côtés chaque jour.
Est-ce que je l’aime plus qu’elle ne m’aime ? Je crois bien que non, car quand je vois la femme amoureuse et attentionnée qu’elle est, je me dis qu’elle rattrape au contraire à merveille ces 20 années d’amour non partagé.