« Ça va ? ». C’est la question la plus basique, devenue une formule de politesse, qu’on pose plusieurs fois par jour, et à laquelle, la plupart du temps, il faut admettre qu’on n’attend pas de vraie réponse. Le fameux « bonjour, coucou, salut » s’accompagne souvent de cette expression consacrée. Et on répond presque toujours oui parce que si on répond bof ou non, on passe pour une personne déprimée, ou qui a des problèmes. Et cela fait fuir, souvent… Mais on se dit qu’on partagera nos états d’âme avec nos proches, les vrais, et surtout, avec la personne qu’on aime, qui partage notre vie. Mais quand on est célibataire, c’est impossible et on se rend compte que ce sont ces petites choses, ces petites attentions amoureuses qui manquent au fur et à mesure du temps ; comme le « ça va tu as bien dormi ? » du matin et le « ça va tu as passé une bonne journée ? » du soir. Ce sont ces petits riens qui nous font réaliser qu’on aimerait juste avoir quelqu’un qui pense à nous. Oui, j’aimerais juste avoir quelqu’un qui pense à moi …
Se soucier des autres pour oublier que personne ne pense à nous
Cela semble d’une banalité affligeante et on n’aurait jamais imaginé qu’un jour ces deux petits mots nous manqueraient, mais c’est pourtant le cas ! Quand on est célibataire, certains jours on a la sensation de passer notre temps à demander aux autres s’ils vont bien ; notre ou nos enfant(s) bien sûr, nos amis et nos collègues : « Tu as passé une bonne nuit, un bon weekend ? Tu vas bien, et avec ton chéri ? Et ces vacances alors ? »
Quand on vit en couple, en famille, on ne réalise plus forcément l’importance que ces petites phrases ont, c’est logique, ça fait partie du quotidien, des petites attentions, des réflexes ou des habitudes ; peu importe en fait, mais ça fait du bien.
Mais dans une réalité de célibataire, dans laquelle on se réveille et on se couche seul, le premier ça va de la journée va à notre ou nos enfant(s) si on est parent, sinon à notre chat (tout autre animal de compagnie fait aussi bien l’affaire !).
En fait, notre alter ego le plus fidèle, le plus présent, après le silence, c’est nous-même, notre propre compagnie ; on apprend à s’occuper de soi et à ne compter que sur soi, tout simplement. Si on met de côté les enfants, on passe quand même beaucoup de temps seul, il ne faut pas se le cacher, alors autant apprendre très vite à prendre soin de soi.
Le manque de tendresse
Les « ça va » accompagnés d’un petit mot doux (chéri, bébé, mon cœur, ma puce qu’on peut définir comme mignon ou ringard, au choix, mais on s’en fout quand on est en manque !) ont en fait un vrai pouvoir.
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Ces deux mots, contrairement aux « salut ça va » prononcés comme une formule de politesse, sonnent le début d’un vrai échange, d’une complicité, d’une familiarité, font patienter pour la journée, jusqu’au soir ou au lendemain, ou au weekend, jusqu’au moment où on se retrouve, où on se confie, où on est deux.
Evidemment ce n’est qu’un tout petit exemple de ces petits riens qui manquent quand on est célibataire, il y en a plein d’autres, mais à mon sens il résume bien ce tout, ou plutôt ce manque de tout ; ce constat : le statut de célibataire fait que l’on préoccupe du bien-être des autres et du nôtre, mais concrètement, mis à part nous justement, qui s’occupe de prendre soin de nous ?
- Notre ou nos enfant(s) ? Ce n’est pas son/leur rôle !
- Notre mère ou notre père, si on a la chance de l’avoir toujours près de nous ? Evidemment, à vie ! Mais le cordon est coupé on ne vit plus avec, et les préoccupations de femme ou d’homme ne sont plus celles que l’on avait lorsqu’on était enfant.
- Les amis ? Oui et heureusement qu’ils sont là dans les bons et les mauvais moments, quand on se sent seul mais, soyons honnêtes, les « ça va » de notre meilleur ami, aussi précieux soient-ils, ne remplaceront jamais ceux de l’homme ou de la femme que l’on aimera.
« On n’est jamais mieux servi(e) que par soi-même »
C’est souvent vrai. Mais reconnaissons que, sans pour autant « trahir » notre statut de célibataire qui s’assume, parfois il manque juste une petite phrase, une petite attention, un petit geste. Qui veulent dire tant de choses, qui mettent fin à la solitude, qui nous font nous sentir attendu, accompagné, aimé.
« Coucou chéri tu as bien dormi ? » au réveil et « Comment s’est passée ta journée ? » le soir agrémentées de petites attentions (tu veux un café ?, laisse je m’occupe du dîner, on se fait un restau ou un film ?, alors ça a été ta réunion ?), ça donne le sourire, ça met de bonne humeur, ça fait du bien !
On gère tous le célibat à notre façon, ça peut être par choix, par envie, et ce n’est pas synonyme forcément de manque, d’ennui ou de déprime, absolument pas ! Le célibat c’est aussi plein de bons moments et une phase essentielle généralement pour se retrouver, se reconstruire, savoir ce que l’on veut et ce que l’on ne veut plus et ainsi avancer. On est tous à des étapes différentes selon notre vécu, et une fois ces étapes franchies, alors oui l’envie d’être à nouveau deux se fait souvent ressentir. Par des petits riens, des manques ou des envies, des banalités, l’envie de partager à nouveau.
Célibataires, parfois parents solos, c’est ce qui nous définit en partie aujourd’hui. Mais se battre pour son bien-être, sa sérénité, ne pas vouloir reproduire les erreurs sentimentales passées ne signifie pas renoncer à l’amour définitivement. En tout cas je l’espère, parce que je crois qu’on a tous notre évidence quelque part…
Alors gardons à l’esprit que c’est vrai, nous n’avons pas besoin d’un homme ou d’une femme à tout prix pour passer une bonne journée ou une bonne soirée, mais qu’un « ça va ? » différent des autres et plein de sens pourrait un jour changer les choses.
Et nous offrir plein de bonnes journées, de bonnes soirées et de bonnes nuits. Pour une future belle vie, à deux.