On a tendance à diviser notre existence en plusieurs domaines d’épanouissement et de réussite. La vie professionnelle, la vie familiale et sociale et la vie amoureuse. Disons que ce sont les grands axes. Est-ce à dire que sans l’un deux, notre vie est déséquilibrée ? Qu’en est-il de l’amour ? Sans relation sentimentale, sans aimer et être aimé(e) amoureusement parlant, nous manque-t-il une chose essentielle à notre bien-être, notre bonheur, notre équilibre ? Ou est-il tout à fait possible, et même normal de se sentir bien sans quelqu’un à nos côtés pendant longtemps ? C’est le sens de ce témoignage. Je n’ai plus de vie amoureuse nous raconte Cathy et elle nous explique pourquoi. Comment vit-elle son célibat ?
Je n’ai plus de vie amoureuse : les raisons possibles
Bien entendu, être célibataire n’est pas un problème, une tare, ni une souffrance. Certaines personnes le sont par choix, par envie, et elles s’épanouissent dans le célibat. Pour d’autres, leur solitude affective résulte d’une séparation subie et/ou de la difficulté à faire des rencontres.
Il est possible, pour celles et ceux qui souhaitent retrouver l’amour, que cette absence de vie amoureuse, après un certain temps, devienne pesante. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ? Voici les principales raisons à l’origine du célibat, qu’il soit choisi ou subi.
1/ Un besoin de se recentrer sur soi-même
Parfois, on choisit de se concentrer sur son développement personnel, sa carrière ou d’autres aspects de sa vie personnelle. L’envie de partager une relation n’est pas là ou l’énergie à mettre dans une histoire n’est pas assez forte pour se projeter dans un couple. Certaines personnes choisissent ce temps en solo pour mieux se connaître, guérir émotionnellement parfois, et avancer sur leurs projets de vie.
2/ Une rupture douloureuse
Une séparation récente ou une rupture particulièrement douloureuse laisse des traces et a besoin de temps pour cicatriser. Le processus de deuil amoureux suit un rythme inhérent à chacun. Après une rupture, il est courant de vouloir prendre du temps pour guérir avant de se lancer à nouveau dans une relation.
3/ Un manque d’opportunités
Selon son environnement social, son métier ou ses centres d’intérêt, il se peut que les occasions de rencontrer quelqu’un soient rares. Et c’est encore plus compliqué quand on est parent solo. Il faut trouver du temps, et la question des lieux de rencontre aujourd’hui n’est pas non plus évidente à solutionner.
4/ La difficulté à rencontrer quelqu’un de bien
On peut avoir envie de sortir de son célibat et ne trouver personne, tout simplement ! En plus du manque d’opportunités, il y a une vraie réalité sociétale dans cette problématique sentimentale. Rencontrer quelqu’un n’a jamais été rapide et facile, multiplier les relations virtuelles et les histoires sans lendemain aussi… Mais par contre, être en couple semble devenir une gageure pour beaucoup. Les personnes qui cherchent tombent sur des personnes qui fuient toute relation sérieuse ou idée d’engagement… Vous pouvez lire aussi Pourquoi je n’arrive pas à refaire ma vie : témoignage de Fanny.
5/ La peur de l’engagement
C’est une peur qui peut être réelle ou factice, malheureusement. Certaines personnes ont vraiment un blocage à l’idée de s’engager, à cause de blessures encore béantes, de peurs non résolues, d’un refus de s’investir avec quelqu’un. Mais de plus en plus, on confond cette peur de l’engagement avec le rejet pur et simple du couple, de l’amour. Beaucoup disent oui aux rencontres, à la phase de séduction, au plaisir, à la légèreté. Mais ils sont moins nombreux à voir dans l’engagement une promesse d’épanouissement personnel et de bonheur. Ils y voient plutôt un attachement malsain, un risque de perdre leur liberté…
Toutes ces raisons expliquent que de plus en plus d’hommes et de femmes soient célibataires. Et pour beaucoup, ce célibat dure dans le temps. Il peut être total, sans aucune rencontre, même légère ou entrecoupé de rendez-vous qui ne donnent rien ou d’histoires sans lendemain.
Tous les profils sont représentés : hommes comme femmes, peu importe l’âge, avec ou sans enfants, à 30 comme à 50 ans, divorcés ou non… Bien sûr, en affinant, on sait qu’il est plus compliqué pour certaines catégories de personnes de faire des rencontres que d’autres. Mais le constat est quand même là : le problème n’est pas de rencontrer, mais de s’engager…
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Je n’ai plus de vie amoureuse : le témoignage de Cathy qui fait réfléchir
Mon célibat ne me pèse plus aujourd’hui, à vrai dire je n’y pense plus avec la même intensité qu’avant. Je suppose qu’on s’habitue à tout et pour ma part, cela n’a pas été difficile car la solitude n’a jamais été un problème.
Cela fait presque 5 ans que je suis seule, célibataire, sans homme dans ma vie. Le temps pourrait sembler long mais non, il file, je n’ai pas vu les années passer…
Il faut dire que la vie d’une maman solo, en garde quasi exclusive, qui travaille, ça prend du temps et de l’énergie. Je sais qu’en lisant ça, certains se diront : ah bah voilà pourquoi elle est célibataire !
Peut-être, sans doute même et alors ? Ce n’est pas une honte d’être une mère présente pour ses enfants me semble-t-il. Et je ne crois pas que cela soit incompatible avec une vie amoureuse.
D’ailleurs, je ne suis pas restée seule depuis ma séparation d’avec le père de mes enfants. Après lui, j’ai fait des rencontres et j’ai eu deux histoires. Une plus sérieuse que l’autre, à laquelle j’ai voulu croire mais qui s’est terminée il y a 5 ans.
Je crois que c’est à partir de là que j’ai décidé de mettre de côté ma vie amoureuse.
Ma quête de l’âme sœur ou tout au moins cette idée, cette envie de refaire ma vie.
Pendant 3 ans, j’avais essayé, sans préjugés, sans mentir, sans tricher, pleine d’espoir et vu le résultat… J’étais blasée, fatiguée, usée de devoir recommencer, presque « me vendre », espérer pour rien.
Ma vie était équilibrée entre mes enfants, mon travail et mes amis, j’allais bien enfin et je n’avais pas envie de me polluer l’esprit avec de fausses histoires. Ma tranquillité d’esprit était devenue trop précieuse pour que je la perde.
Terminés les sites de rencontres, les rendez-vous arrangés, les sorties dans des lieux festifs quand je n’avais pas mes enfants. J’ai préféré mettre mon temps et mon énergie dans mon bien-être personnel, ma santé mentale et émotionnelle, de nouveaux projets. Et je ne le regrette pas.
C’est vrai qu’au début, je ne pensais pas être encore célibataire après 5 ans. Je me disais que j’allais faire une rencontre spontanée ou que ça me manquerait, quand même. La séduction, plaire, les bras d’un homme au moins, à défaut de l’amour… Et que je « craquerai » !
Absolument pas. Rien qu’à l’idée de devoir, non pas faire semblant, mais retourner dans cette jungle qu’est devenu le marché du célibat, j’en ai la nausée. Vraiment.
Je n’ai plus envie de me dévoiler pour rien, de donner de mon temps en vain. Au fond de moi, je n’en ai pas envie, alors pourquoi me forcer ?
Je n’ai plus de vie amoureuse et cela ne me manque plus.
Mes journées sont bien chargées, mes semaines filent à une vitesse folle et mes weekends sont bien remplis.
Je ne ressens plus de manque réellement, et je ne suis pas triste ou malheureuse. Parfois, le soir dans mon lit c’est vrai, je me dit que ce serait bien de pouvoir parler, échanger, me confier à quelqu’un.
Voilà ce qui me manque : le partage, la complicité, de vrais échanges. Mais pour cela, il faut avoir des envies et des valeurs communes et deux sensibilités qui se comprennent. Et c’est compliqué à trouver de nos jours… Un homme qui accepte notre passé, nos enfants, notre vie parfois à cent à l’heure. Un homme qui peut se projeter dans une vie avec une femme qui a une histoire, et qui accepte de faire une vraie place dans la sienne.
Le reste ne m’intéresse pas. Les jeux de séduction vus cent fois, les faux-semblants, les belles paroles et les fausses promesses. Je ne suis plus naïve depuis longtemps et l’appel de la chair n’est pas assez fort pour que je tombe à nouveau dans les filets d’un beau parleur.
Mieux vaut être seule que mal accompagnée dit l’adage un peu ringard mais pourtant si vrai.
Aujourd’hui, je ne souffre pas de ma solitude affective et de mon célibat et je refuse que ma vie amoureuse redevienne une source de souffrance ou de complications.
J’ai envie et besoin de simplicité, de sincérité, de sérénité. En fait, mon épanouissement personnel chèrement gagné n’a pas de prix. Alors je préfère mille fois mon célibat à une vie amoureuse décevante, sans fond, juste pour ne pas être seule.
Ma non vie amoureuse n’est plus un sujet pour moi.
Je ne me sens pas incomplète parce que je suis seule. Les rares fois où je sens ce poids, ce sont les autres qui le font peser sur mes épaules par leur regard interrogateur, leur incompréhension, leurs questions maladroites ou leur dépit face à mon célibat. Comme si c’était anormal pour certains, et contagieux pour d’autres. Là aussi, on apprend à se détacher du jugement extérieur et du regard des autres. Je ne crois pas que le couple soit un gage de bonheur absolu, n’est-ce pas ?
Je ne suis pas moins importante ou moins aimable à cause de mon célibat. Il ne me définit pas, ma vie amoureuse ne me définit pas. Si l’amour de soi ne remplace pas la tendresse d’un câlin ou la passion d’une étreinte, sans amour, ces choses-là ne me manquent absolument pas…