Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir : conseils et témoignage

Dites-le avec une lettre

Il y a des choses qu'on aimerait pouvoir écrire... Mais on ne sait pas toujours par où commencer, comment trouver les bons mots, véhiculer la bonne intention. Aujourd'hui, on vous aide à vous lancer et envoyer la lettre parfaite:

Savez-vous dire non, refuser de rendre un service, imposer vos limites ? Si vous ne le faite pas, cela explique cette impression que vous avez sûrement. Vous savez, celle de donner beaucoup et de ne pas recevoir en retour. Votre entourage vous en demande toujours plus ? C’est parce qu’il sait qu’il peut toujours compter sur vous. Et si c’est parce que vous donniez trop ? De votre temps, de votre énergie. C’est beau mais cela ne vous rend pas service. À trop donner de vous-même aux autres, vous allez vous épuiser. Une relation doit exister dans la réciprocité pour être positive et épanouissante. Vous vous posez justement la question ? Vous avez peur qu’on profite de vous ? Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir : voici nos conseils et un témoignage pour vous aider à prendre en compte vos besoins et à reconsidérer les choses.

Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir : nos conseils pour de meilleures relations

Dans notre vie, nous entretenons des interactions et des relations avec les autres. Familiales, amoureuses, amicales, professionnelles, cordiales. C’est ce qui fait de nous des êtres sociaux. Avec nos proches il est normal de s’aider, se soutenir, être présent.

Si vous avez des enfants, sans même évoquer la charge mentale inhérente au rôle de parents, vous connaissez le principe de donner beaucoup de votre temps et de votre énergie sans retour. Si, leur amour est le plus beau des remerciements, évidemment, mais disons que c’est vous qui donnez beaucoup de votre personne. Avec nos enfants, surtout petits, c’est quelque chose de normal.

Le souci c’est si vous avez ce comportement, cette habitude de donner sans recevoir, avec tout le monde. Votre famille, vos amis, vos collègues. Les gens en général même.

Vous sentez que c’est votre cas ? Avec les autres, vous êtes aux petits soins, toujours là mais en retour il n’y a pas grand monde ? Vous vous épuisez pour le bonheur des autres ou pour les garder dans votre vie ? Au point de vous oublier, de vous sacrifier ? Notamment avec votre partenaire amoureux, vos amis proches, vos frères et sœurs, ou vos parents ?  À ce sujet, vous pouvez lire notre article sur le syndrome de Wendy.

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Une prise de conscience salvatrice

C’est une réaction très saine de ne plus vouloir entretenir de rapports déséquilibrés avec les autres. C’est même vital pour votre bien-être à tous les niveaux. En effet, donner sans recevoir peut mener à un déséquilibre émotionnel et à un sentiment d’épuisement

Alors prenez bien garde à votre bien-être personnel ! À force d’être toujours la personne sur qui on peut compter, qui donne sans recevoir, vous allez vous perdre en route. Vous oublier au profit de relations qui comptent mais qui ne vous apportent pas l’équilibre nécessaire.

Votre temps et votre énergie sont précieux. Votre santé physique émotionnelle et mentale est essentielle. Vous êtes important.e !

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Pourquoi donnez-vous autant aux autres ?

Rendre service, dépanner, aider, écouter, consoler c’est bien. Mais le fait-on pour vous ?

Votre famille, votre partenaire amoureux, vos amis, votre meilleure amie, vos collègues ? Sont-ils aussi prévenants, bienveillants, présents ?

Quand on se comporte ainsi, cela peut venir d’un manque de confiance en soi, d’une dépendance affective, d’une reproduction du schéma familial et parental. Cela peut s’exprimer par une peur du rejet ou de l’abandon. Par la peur de ne pas être aimé.e des autres si on leur refuse quelque chose. Si on leur dit non. Si on ne donne pas assez. Alors on donne toujours plus. 

Voilà pourquoi vous êtes toujours là, à répondre présent(e), comme si vous étiez omniprésent(e), disponible 24h/24, sans délai.

Mais à trop donner sans rien recevoir en retour ou presque, vous allez vous épuiser et passer à côté de votre vie. D’ailleurs, c’est sûrement déjà le cas, vous n’en pouvez plus. L’épuisement émotionnel vous guette, vous ne parvenez plus à vous reposer, à lâcher prise, à éteindre votre cerveau. Vous êtes envahi(e) par vos problèmes mais aussi par ceux des autres.

Si vous souffrez de ce déséquilibre relationnel, il est possible de changer les choses en travaillant sur l’origine de vos croyances, peurs et blocages. Pourquoi vous sentez-vous obligé(e) de vous comporter ainsi ? D’où vient cette habitude de toujours dire oui ? Ce réflexe ? Avez-vous peur qu’on vous oublie, qu’on vous aime moins si vous n’êtes pas toujours disponible ?

Si vous en ressentez le besoin, Parler d’amour propose un accompagnement personnel en ligne avec une psychopraticienne afin de vous aider à traverser une période difficile, une situation douloureuse, un moment compliqué ou qui vous pose question. N’hésitez pas à aller voir dans notre onglet SOS Accompagnement Perso les deux formules proposées, en ligne et à distance.

En identifiant les origines de votre comportement, en en comprenant les raisons, vous allez réussir à le modifier sans culpabilité, pour vous permettre de vivre des relations plus équilibrées. Vous resterez toujours empathique et serviable si telle est votre nature, mais vous apprendrez à doser, à mettre de la nuance dans votre comportement, à vous préserver.

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Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir : le témoignage de Jeanne 

Pour mieux comprendre cette possible dépendance affective, ce déséquilibre dans vos relations avec les autres, voici un témoignage parlant sur le sujet. Celui de Jeanne qui a pris conscience que son mode de fonctionnement la rendait malheureuse.

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« Aussi loin que remontent mes souvenirs, je crois avoir toujours été ainsi. La petite fille sage qui ne fait pas de vagues et qui prête ses jouets même le jour de son anniversaire. Celle qui accepte toujours d’être le chat ou de chercher les autres dans une partie de cache-cache. Bref, de rendre service, de s’effacer au profit des envies des autres. Cela a continué à mon adolescence. J’étais la bonne copine sur l’épaule de laquelle on venait s’épancher mais qui en retour, ne trouvait pas l’accueil privilégié pour parler de ses propres chagrins d’amour.

J’ai grandi ainsi, en donnant beaucoup, parce que ma mère est comme ça. Avec mon père, mon grand frère et ma petite sœur, ses parents, les amis, même les voisins. Il faut sourire, rendre service, être disponible. Se montrer sous son meilleur jour. C’est comme ça que les gens t’aiment, paraît-il, quand tu es de bonne humeur, toujours là pour les autres.

Moi, je trouvais ça plutôt triste, je voyais ma mère s’épuiser pour nous sans avoir nécessairement un merci en retour, et je bouillais à l’intérieur. Mais j’ai reproduit le même schéma longtemps, parce que c’est ce qu’on attendait de moi.

Parce que j’avais peur qu’on ne m’aime pas si j’osais dire non, si j’osais me rebeller.

Alors j’ai tu mes envies d’indépendance, et j’ai suivi le troupeau en adoptant moi aussi ce comportement lisse. J’ai donc été une petite fille mignonne, une adolescente effacée, une jeune fille réservée. Mais sur qui on pouvait toujours compter. Seulement moi, je me suis oubliée en chemin.

Au fil des années, j’ai toujours été celle qui donne. Après ma famille, comme le faisait ma mère, j’ai reproduit la même chose avec mes amis et dans mon couple. Je me suis souvent mise en retrait pour m’assurer que les autres se sentent bien. J’ai pris soin de ceux qui m’entouraient, prêtant une oreille attentive à leurs problèmes, offrant mon temps et mon soutien inconditionnel.

J’étais fière d’être là pour les autres, pensant que ma générosité serait reconnue et appréciée.

Parce qu’au fond de moi, oui, j’espérais de la reconnaissance, qui ne venait pas. Et je peux bien l’écrire ici, je me suis détestée de penser ainsi, car je me disais que je n’agissais pas de façon désintéressée puisque j’attendais un retour.

Pendant longtemps, j’ai été critique envers moi-même, donnant beaucoup sans recevoir autant, mais me disant que plus j’allais donner de moi, plus j’aurais une chance de recevoir un remerciement, un compliment, une aide en retour.

Je sais maintenant à quel point ce schéma est malsain mais sur le coup, je ne m’en rendais pas compte. En fait, je quémandais du temps, de l’attention, de l’affection et de l’amour de la part des autres. Et pour en avoir, je n’avais, enfin je le croyais alors, que ce moyen : donner beaucoup, aider, être là. Toujours, pour ne pas prendre le risque qu’on m’oublie ou qu’on m’aime moins.

Ma vie se résumait en fait à nourrir mes peurs : de ne pas être aimée, de ne pas compter, d’être mise de côté. Je pensais ne pas être assez intéressante, de pas avoir suffisamment de valeur pour les autres si je ne leur donnais rien. Si j’étais simplement moi-même.

Je donnais beaucoup car être simplement moi-même ne me semblait pas suffisant pour retenir l’attention des autres et pour qu’on m’aime.

Triste mode de fonctionnement qui a perduré pendant des années… Jusqu’à ce que je me sente épuisée tout le temps, comme fatiguée de faire semblant d’être une autre. Lassée de vivre une vie dans laquelle je n’étais pas moi-même.

Le déclic, aussi étrange que cela puisse être, je l’ai eu en devenant maman. Le rôle de mère est magnifique mais aussi ingrat parfois, on le sait. C’est justement accepter de donner sans rien recevoir au début à part l’amour de son enfant. Et c’est normal.

Dans mon cas, paradoxalement, c’est ce qui m’a servi de prise de conscience. Mon temps et mon énergie étaient dévolus à mon bébé, j’avais donc moins de temps à donner aux autres. Et j’ai surtout réalisé que même sans pouvoir me remercier, me conseiller, mon bébé me donnait beaucoup plus par ses sourires, câlins et son amour que toutes les autres personnes pour qui j’avais toujours été là.

Alors, j’ai changé, oui c’est vrai. C’est là que je me suis enfin dit : Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir !

Pas seulement la maman que je suis devenue mais la femme aussi. L’épouse, la fille, la sœur, l’amie, la collègue.

J’ai compris que je ne voulais plus vivre sans réciprocité, que je ne voulais plus être « la bonne poire » ou la bonne copine, la fille parfaite ou la collègue serviable.

Mes besoins émotionnels étaient négligés, et continuer ainsi n’était plus possible.

J’ai profité de mon congé maternité pour prendre du recul. J’ai réalisé que pour être vraiment épanouie et heureuse dans mes relations, je devais aussi recevoir. J’ai commencé à exprimer mes besoins à mon mari en premier, même si cela me semblait difficile au début.

Par mon comportement, j’avais reproduit le schéma parental et familial dans lequel j’avais grandi. Mon mari ne s’en plaignait pas, c’était plutôt confortable pour lui ! Mais je dois admettre qu’il me disait souvent que j’étais trop gentille. Trop disponible pour les petits problèmes des uns et des autres.

En lui partageant ma prise de conscience, j’ai ouvert les yeux sur mon passé. Et notre couple a réussi assez facilement à prendre un nouveau départ, grâce c’est vrai à l’arrivée de notre bébé.

En parallèle, j’ai décidé de me faire accompagner, avec le soutien de mon mari. Quelle joie d’être celle qui est rassurée pour une fois ! Je savais que cette introspection était nécessaire pour mettre des mots sur mon mode de fonctionnement, sur mes peurs afin de m’en libérer. Et de m’autoriser à changer mais pour être enfin moi-même.

 Je partageais mes émotions, mes luttes, mes peurs et j’ai découvert que cela pouvait renforcer mes relations au lieu de les affaiblir. J’ai appris qu’il n’y a rien de mal à vouloir être aimée et soutenue.

Être celle qui donne est une belle qualité, mais il est crucial de trouver un équilibre. Je ne veux plus être celle qui donne sans recevoir.

Aujourd’hui, je m’investis dans des relations plus saines, où le partage est mutuel. Bien sûr, cela ne s’est pas passé parfaitement avec tout le monde. Certaines amies, enfin disons que je nous croyais amies, n’ont pas compris que j’ose enfin dire non. Idem pour un ou deux collègues. Mais de ce côté-là, j’ai profité d’une opportunité pour changer de lieu de travail afin de pouvoir recommencer à zéro dans un environnement professionnel où on ne connaitrait que la nouvelle, la vraie Jeanne.

Avec ma famille, ce n’est pas tous les jours facile. J’ai eu droit à des blagues un peu lourdes, « Jeanne se rebelle », des regards interrogateurs, des incompréhensions, de la distance… Je ne suis pas encore guérie de ce côté-là, je l’admets. Prendre de la distance pour mon bien-être avec certains comportements familiaux prend du temps. Heureusement, mon mari m’accompagne.

Mais je sais aujourd’hui que je ne ferai pas machine arrière et que j’ai eu raison. Raison de dire non, de vouloir recevoir aussi. Je valorise mon temps et mon énergie, et je suis à l’écoute de mes propres besoins. Cela ne fait pas de moi une personne égoïste ; au contraire, cela me rend plus forte, et me permet d’être là pour les autres de manière encore plus authentique. Pour les personnes qui sont également là pour moi et qui sont heureuses de me voir enfin totalement épanouie.

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