Rester en couple pour ses enfants, est-ce là une bonne idée, une raison suffisante ? Ou au contraire, n’est-ce pas foncer droit dans le mur ? On a tous un avis sur le sujet quand on est parents et que notre couple va mal. Mais dans les faits, quelle est la meilleure décision à prendre : rester ou partir ? Si les sentiments ne sont plus là, s’ils sont déjà ailleurs ? Si l’incompatibilité amoureuse et les crises de couple prennent toute la place ? Ne vaut-il pas mieux s’en aller ? Les enfants ne seront-ils pas plus heureux loin des conflits incessants de leurs parents ? C’est un choix difficile à faire, lourd de conséquences, quel qu’il soit. Je reste avec ma femme pour mes enfants, voici le témoignage que nous a livré Jonathan, qui avoue ne plus aimer sa femme, avoir le cœur ailleurs, mais qui a choisi de ne pas partir pour ses enfants.
Je reste avec ma femme pour mes enfants : témoignage de Jonathan
Ma femme et moi nous connaissons depuis plus de quinze ans et nous sommes mariés depuis dix ans. C’est une jolie histoire qui a commencé à la fin de mes années d’étudiant et qui s’est construit sereinement au fil du temps.
Je ne peux pas parler de folle passion mais je l’ai aimée, vraiment. D’un amour tendre, sincère, fidèle. Après tout, n’étant pas moi-même un homme passionné ou démonstratif, il n’y avait rien de bizarre à ce que ma femme me ressemble un peu quant à l’expression de ses sentiments.
Notre amour a donc vécu au gré de nos projets de vie : la fin de nos études, la vie commune, deux boulots sécurisants, quelques voyages pour nous évader, pas mal d’amis, des activités chacun de notre côté.
On avait trouvé notre équilibre, suffisamment pour continuer l’aventure ensemble et l’officialiser : l’achat d’un appartement, le mariage et la venue au monde de nos deux enfants à trois ans d’intervalle.
Jusqu’à il y a environ 5 ans, si vous m’aviez posé la question, je vous aurais dit que j’étais plutôt heureux dans ma vie.
Après tout, j’avais tout pour ça. Par contre, si vous m’aviez parlé d’épanouissement personnel, de mon « taux vibratoire » comme on dit, il y a de fortes chances que ma réponse soit un long silence.
Bien sûr, comme dans tous les couples, nous avons connu des bonnes et des moins bonnes années. Des périodes plus fades, plus tristes, plus monotones. Je me disais que c’était normal, inhérent à la vie de couple et de famille.
Normal que l’intimité en prenne un coup, que la complicité soit moins forte, que le désir s’envole, que la routine s’invite.
Mais le problème, c’est qu’il ne s’agissait pas seulement d’une phase, d’une période, d’une passade. Non, cela s’est installé et n’est plus reparti.
Et depuis 5 ans, l’ennui s’est invité dans ma vie comme un cinquième membre de la famille. Et je reste avec ma femme pour mes enfants.
C’est assez déstabilisant de se dire que le désir est tiède, que la tendresse est absente, que la complicité n’existe plus que pour les enfants.
Je n’ai plus de vie de couple, j’ai uniquement une vie de famille. Et c’est pour ma famille que je suis encore là. Oui, je reste avec ma femme pour mes enfants.
Sens du sacrifice ou sens du devoir ? Est-ce la bonne décision, la meilleure chose à faire ? Certains jours, je pense que oui, que ce n’est pas si grave. Le lendemain, je me réveille vide, avec l’impression de passer à côté de quelque chose.
Je suppose que la crise de la quarantaine n’y est pas étrangère. Qu’au bout de 5 ans de monotonie, d’ennui, de disputes ou au contraire de silences, c’est normal.
Mais je sais aussi qu’elle y est pour quelque chose. Elle, pas ma femme, mais cette autre femme, celle à laquelle je pense et pour laquelle je développe une infidélité émotionnelle.
J’ai toujours été un homme sincère, un mari fidèle, un père présent pour mes enfants. Vraiment, je le crois. Je ne suis pas parfait mais j’ai toujours cherché à faire au mieux pour ma famille. Aujourd’hui encore, je les préserve autant que possible de mon vague à l’âme, de ma tristesse et de mes doutes.
Ma femme n’est pas plus épanouie, enfin je ne le pense pas. On a essayé de parler plusieurs fois mais j’ai réalisé que nous évoluions de deux façons différentes. Pas de culpabilité, de responsabilité dans tout cela, juste un constat.
Elle semble heureuse ainsi même si je n’ai pas l’impression de participer à son bonheur. Seuls nos enfants comptent pour elle et je sais que le divorce, elle ne l’envisage pas.
Moi ? Je ne l’envisageais pas non plus malgré cette non-vie de couple qui est la mienne depuis cinq ans au moins. Englué dedans, je suis passé par différentes phases. J’ai essayé de comprendre, de parler, de changer, de la faire changer, de nous retrouver. Mais rien n’a fonctionné.
L’amour s’est éteint, ne demeurent que l’affection, les habitudes, le respect mutuel quand même. Et bien sûr, notre rôle conjoint de parents.
Alors je me suis résigné à vivre ainsi, à me dire que le plus important est que mes enfants soient heureux, qu’ils restent dans leur environnement, avec papa et maman. Qu’ils ont besoin de nous ensemble, que partir ne rime à rien. Que je peux supporter d’être un homme triste et un peu malheureux car en contrepartie je suis un père heureux. Eux n’ont rien demandé, n’ont pas mérité ça.
Enfin, vous savez, toutes ces pensées, toutes ces phrases que nous parents, avons quand notre couple bat de l’aile et qu’on se pose la question : rester ou partir ?
Depuis bientôt cinq ans, j’ai donc pris la décision de rester. J’ai mis de côté mes doutes, fait taire l’homme que je suis et ne me définis essentiellement que par le père, puis l’époux. Je reste un fils, un frère, un ami, un collègue aussi, mais ma vie d’homme est en hibernation.
C’est fou comme on peut s’habituer à tout, à accepter des choses pour lesquelles on disait « moi, ça ne m’arrivera jamais » ! J’écoutais les problèmes de couple des copains, leur vie intime réduite à néant à cause de l’arrivée d’un bébé ou la routine et je les rassurais en leur disant que c’était passager. On en riait. Puis j’en suis venu à me rassurer aussi avec ça. Maintenant, j’évite le sujet, je suis silencieux.
Est-ce que je vais continuer encore longtemps à faire semblant d’aller bien ? Vais-je rester avec ma femme pour mes enfants encore un an, cinq, dix ? Jusqu’à leur majorité, leur départ de la maison ? Toute la vie ?
Il y a encore quelques mois, j’aurais sans doute répondu oui. Mais depuis, je suis perdu. C’est souvent le cas avec une histoire comme la mienne, la prise de conscience arrive de l’extérieur.
Pour moi, elle a pris le visage d’une femme que j’ai aimé alors que j’étais tout jeune, avant ma femme. On s’est perdus de vue pendant des années et retrouvés via un ami commun et les réseaux sociaux. Depuis, je ressens des choses que je croyais éteintes en moi depuis si longtemps. Des sensations, des émotions, un début de sentiments…
Et je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas être infidèle, autrement que par les mots, ce qui est déjà trop, je le sais. M’emballer, j’ai passé l’âge. Et partir sur un coup de tête me terrifie pour mes enfants.
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Je reste avec ma femme pour mes enfants : Est-ce que je suis lâche ? Egoïste ? Peureux ?
Les changements me terrifient. Rien que de penser à ce qu’il faudrait affronter, j’en ai des sueurs froides. Parler à ma femme, demander le divorce, le dire à mes enfants. Déménager, s’arranger pour la garde, les voir moins, batailler au milieu des papiers et des démarches administratives. Faire du mal à ma femme, sentir le poids du regard des autres, avoir le mauvais rôle. Suis-je capable de ça ?
En échange, tenter l’aventure avec une femme bien qui me donne encore envie de croire en l’amour. Ne plus faire semblant d’aller bien. Retrouver l’homme que je suis. Avoir des projets.
Est-ce possible, sans perdre mes enfants ? Sans être un mauvais père ?
Je suis perdu entre ma raison et mon cœur, entre ce que je dois et ce que je veux, entre cette idée de sacrifice et cette envie de lâcher prise enfin.
A l’heure où je témoigne, ma décision n’est pas prise. Je ne suis pas parti. Pour le moment, je suis encore chez moi, avec ma femme pour mes enfants.
Même si je ne me sens plus chez moi, même si mon cœur est ailleurs.
Je sais que je vais devoir choisir, sinon je vais la perdre, cette femme qui est peut-être celle de ma seconde vie. J’essaie de me dire que la choisir, ce n’est pas renoncer à mes enfants. Alors que l’inverse, si, même s’ils n’y sont pour rien.
Vais-je oser, vais-je renoncer ? Rester, partir ? Je ne pensais pas qu’à bientôt 40 ans, je pouvais avoir peur de prendre une décision comme si j’étais encore un petit garçon. La réponse se trouve sûrement dans le fait de ne plus dissocier l’homme du père et d’être enfin moi, Jonathan, pleinement. Et de l’assumer pour décider quelle vie fera de moi un homme et un père heureux.
Je vie la même chose depuis 3 ans, c’est très difficile de prendre une décision surtout que les enfants sont au milieu, pour moi ma femme a demandé la divorce su’on divorce mais j’ai refusé.
Bonsoir ou en êtes vous depuis ? Moi je suis malheureusement l’autre femme il ne s’est rien passé car il culpabilisait trop il a préféré choisir sa famille même si elle n’est plus amoureux de ds femme malgré notre forte connexion … je lui en veux il a pourtant était sincère avec moi il dit vouloir mon bonheur même si c’est avec un autre … quoi en penser ?
Quoi en penser? Il intellectualise trop… çà se voit simplement en lisant son texte…Je suis dans la même situation que lui mais par contre j’ai pris la décision de partir… parcequ’on a qu’une vie et qu’après il sera trop tard à toujours remettre au lendemain… Ludovica je suis bientôt libre si vous voulez…