Parfois, l’amour ne suffit plus et on se doit de laisser l’autre partir, pour lui, mais avant tout pour nous-même. Car nous méritons tous et toutes de vivre une relation amoureuse digne de ce nom, celle qui offre le bonheur et n’inflige pas de souffrances. Celle dans laquelle on se sent en sécurité affective et émotionnelle, pas celle qui nous envahit de doutes et d’angoisse. Alors voici une lettre pour dire je t’aime mais je te laisse partir.
Cette lettre, je l’ai écrite pour une femme folle amoureuse de son homme mais qui, malheureusement, n’est jamais parvenue à se sentir pleinement en sécurité affective. A force d’attendre des choses de l’autre qui ne sont jamais venues, leur relation a été déstabilisée jusqu’à se gâcher, malgré un amour sincère et réciproque.
Si vous avez besoin d’aide pour la rédaction de vos lettres, quelles qu’elles soient, je vous invite à commander une lettre personnalisée ici.
Je t’aime mais je te laisse partir
A toi, l’homme que j’ai aimé de tout mon être,
Merci pour ces souvenirs que nous avons fabriqués ensemble, merci pour ces rires qui résonnent encore dans mon coeur et le bonheur que nous avons partagé. Surtout, je veux te remercier de m’avoir fait découvrir l’amour fou, celui qui transcende l’âme, celui qui nous fait sentir vivant. Je t’ai aimé. Tellement aimé. Trop aimé peut-être. Et aujourd’hui, les larmes coulent alors que je conjugue mes phrases au passé. Parce que j’aurais aimé qu’elles restent toujours au présent, que notre amour dure toujours, qu’il ne soit pas qu’un rêve éphémère.
Nous avons tous les deux fait des erreurs. Des erreurs involontaires mais qui ont suffi à ébrécher nos sentiments. Nous nous sommes tous deux laissés happer par de fausses croyances sur nous-mêmes, nous nous sommes renfermés jusqu’à ne plus entendre les mots de l’autre. Je t’ai repoussé sans le vouloir et finalement, tu m’as rendu la pareille.
Comment définir notre relation ? Un vrai bazar ! Mais quel beau désordre…
Tu sais, tomber amoureuse de toi a été l’une des choses les plus facile que j’ai jamais faites. Je veux que tu saches qu’à défaut d’être heureuse avec toi, je serai toujours heureuse pour toi. On s’est aimés trop fort pour se détester, trop fort aussi pour devenir amis. Mais je garde précieusement une part de toi tout au fond de moi.
Je te remercie de pour la façon dont tu m’as serrée fort contre toi chaque fois que j’avais peur, pour ta faculté à à la fois à me protéger et me laisser libre. Jamais je n’avais offert ainsi ma confiance. Mon coeur t’a fait confiance. Mon corps t’a fait confiance. A côté de toi, j’ai dormi profondément, paisiblement, comme jamais auparavant. Alors pourquoi je t’aime mais je te laisse partir ?
Pourquoi, pourquoi alors, toi et moi, ça n’a pas marché ?
Tomber amoureuse de toi fut la chose la plus belle qui m’est arrivée. Mais aussi la plus terrifiante. Ce lâcher prise, cet amour si intense a alimenté des angoisses et des insécurités affectives que j’avais depuis longtemps enfouies au plus profond de mon être. J’attendais une preuve irréfutable que tu m’avais choisie, que tu me l’expliques clairement, rationnellement, ou que tu me fasses rentrer dans ton monde.
Rétrospectivement, je crois que je n’étais pas prête pour toi, pour nous, pour l’amour, pour me montrer vulnérable. Et je crois qu’au fond, tu ne l’étais pas non plus. Chaque partie de moi te voulais et si tu avais su me rassurer, je me serai jetée à corps perdu dans cet amour, même s’il me faisait peur, même si ça voulait dire accepter d’être vulnérable. Je t’aimais entièrement et sans réserve. Malheureusement, je doutais de la réciproque.
C’est ce qui a causé notre perte.
Cela a abouti à un enchevêtrement de mauvaise communication, de mots retenus, de passion réfrénée, d’angoisse et d’inquiétudes. Peut-être que, si nous avions été mieux dans notre peau, nous aurions pu défaire ces noeuds avant qu’ils ne nous saisissent la gorge et finissent par nous étouffer.
Plus je t’aimais, plus tu m’échappais. C’était en tous cas la sensation que j’avais, une sensation qui me paralysait et me rendait folle. Je devenais une personne que je ne connaissais pas. Et puis, est venu le moment où j’ai réalisé qu’insister pour te retenir nous faisait plus de bien que de mal et que j’étais entrain de gâcher ce qui avait fait la force et la beauté de notre amour. C’est alors que j’ai décidé de te dire à toi : je t’aime mais je te laisse partir. Et que j’ai, en même temps, décidé de me dire à moi-même : Sois assez courageuse pour briser ton propre coeur« . Et je suis désolée si ça brise le tien aussi.
Il devenait urgent que j’arrête de courir après ton amour et que je m’en donne à moi-même. Car j’en viens à penser que si tu n’as pas été capable de m’en offrir suffisamment, personne ne le sera. D’où l’obligation d’apprendre à me donner de l’amour à moi-même.
Je t’aime mais je te laisse partir parce qu’on souffre tous les deux
Nous avons fini par courir après un rêve qui était à portée de main et ça, franchement, c’est la plus déchirante des réalités. Se dire qu’on touchait le bonheur du doigt et qu’on n’a pas su le saisir. Peut-être que si nous avions eu la faculté de nous accepter l’un l’autre, les choses auraient été différente. Mais encore une fois, peut-être pas.
Je suis désolée de ne pas avoir eu le courage de dire les mots qui pesaient sur ma langue depuis des mois ; j’attendais que tu les dises pour moi. Je suis désolée de ne pas t’avoir demandé ce que tu voulais vraiment et de ne pas avoir cru que ça pouvait être moi. Tellement désolée que tout se soit écroulé.
Je déteste toujours les fins. Et encore plus la nôtre.
Cependant, je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai vécu et appris, pour toutes les leçons que j’ai tirées de notre histoire. Elle m’a poussée à grandir et à guérir, à faire le travail nécessaire que j’aurais dû entamer il y a des années. Tout ça m’a ouvert le coeur et l’esprit.
Je penserai toujours à toi et je te souhaite de trouver l’épanouissement et le bonheur inversement proportionnels au malheur que l’on éprouve tous deux aujourd’hui.
Merci car grâce à toi, je suis devenue une meilleure personne. Surtout, merci de m’avoir laissée t’aimer bien que je n’aie jamais pu trouver les mots.