Aujourd’hui, je vous parle du tout premier roman de Nicolas Bernard ; La larme de la biche. Roman auto-édité, j’ai voulu découvrir l’univers de ce nouvel auteur dont l’intrigue a attisé ma curiosité. Et je n’en fus pas déçue ! A l’instar du roman Continuer d’aimer de Marcus Hönig que j’avais découvert de la même manière, ces jolies plumes souvent trop peu connues, méritent d’être lues.
La larme de la biche : Résumé
En cavale sur le chemin de sa vie. Pia, une veuve presque centenaire, meurt à petit feu dans une maison de retraite sous le regard fataliste des siens et déshumanisé du personnel. Ne supportant plus cette situation, son petit-fils décide un jour de la faire évader de cette prison qui ne dit pas son nom et lui offrir une ultime virée dans les lieux qui ont illuminé sa vie.Pour cette mission insensée, il s’adjoint les services d’une infirmière, Rosamund, son premier amour. À bord d’une Mustang décapotable, et au son d’une bande originale entraînante, le trio se lance dans un road-trip chargé en souvenirs, certes, mais aussi en émotions pour chacun.Pied de nez à la mort, ode à la vie, ce parcours initiatique se veut surtout un formidable hymne à l’amour. Drôle, sensible et émouvant, le récit se révèle être aussi une belle réflexion sur le devenir des anciens dans nos sociétés contemporaines.
Mon avis sur la Larme de la biche :
Ce roman nous embarque à travers une folle aventure qui enterre les âges et ravive les flammes de l’amour.
J’ai beaucoup apprécié cette jolie parenthèse de vie et d’oxygène, cet hymne à l’amour et à la vie, ce doux combat contre la mort.
Le style est fluide, l’écriture remplie de poésie. Le road-trip de ces trois drôles de personnages est rythmé au son d’une bande originale entraînante : Queen, Lou Reed, Jay Hawkins, Ben E King, Nina Simone, David Bowie, en passant par des chants corses et des opéras italiens.
L’alternance entre le point de vue narratif du petit-fils et celui de sa grand-mère permet de comprendre les personnages plus en profondeur.
Ce roman offre une belle réflexion sur la condition des personnes âgées dans nos sociétés modernes ; quid de l’euthanasie réservée aujourd’hui uniquement pour épargner la souffrance aux animaux ? Sommes-nous libres de tout, sauf de mourir ?
Drôle, émouvante, cette lecture nous fait voyager et nous fait prendre conscience de l’importance des petits bonheurs quotidiens.
Ce roman m’a fait vibrer et m’a rappelé un de mes coups de coeur de l’année 2017 : En attendant Bojangles. Lui aussi était rempli d’une délicate poésie, de vie, d’amour puissant et d’une bande-son à swinguer jusqu’au bout de la nuit ! Il n’est pas sans me rappeler également le roman « Les oubliés du dimanche » dont je parlerai bientôt.
En conclusion, un roman prenant, qui donne une furieuse envie de vivre et d’aimer à plein poumons.
Quelques extraits de La larme de la biche qui m’ont marquée :
« Les maisons de retraite sont des lieux de vandalisme, on y vandalise l’âme humaine, les souvenirs, les femmes et les hommes ».
« Je veux vieillir avec toi, mais je ne veux pas t’enterrer ou répandre tes cendres. C’est plus fort qu’un je t’aime. «
« Ce n’est pas un coup de folie. C’est un sursaut de vie. »
« Je meurs de toi, assoiffée de tes bras, de ton apaisement, de ta confiance, de ta beauté, de ta vitalité, de ton assurance. De ton amour, éternel premier jour. »
« La fantaisie s’invitait tous les jours dans notre amour. Il n’y avait aucune chimère. Seulement des rêves que l’on essayait de réaliser à deux. Et tant pis si nous échouions puisque nous avions tout fait pour y arriver. »
Un petit mot sur l’auteur, Nicolas Bernard :
Souffrant d’une maladie musculaire orpheline, Nicolas Bernard a dû subir plusieurs opérations lourdes des membres inférieurs et supérieurs. Obligé à rester allongé plusieurs mois avec pour seul usage ses bras, son épouse l’a poussé à écrire son premier roman, sachant que c’était son rêve et voulant l’occuper pour chasser ses idées noires. Passionné d’écriture, n’ayant jamais pris le temps d’écrire, Nicolas Bernard s’est lancé dans cette aventure. Ainsi est né son premier et très réussi roman “La larme de la biche“, paru le 1er janvier 2020 en auto-édition