La manipulation n’est pas de l’amour : le jour où j’ai ouvert les yeux…

Comment retrouver la complicité des débuts dans son couple ?

Avec le temps, la relation de couple change. On s'éloigne, on communique moins, on s'engueule. Pourtant on s'aime toujours... Alors comment remettre son couple sur les bons rails et retrouver la complicité et les rires qui nous ont fait tomber amoureux ?

Il existe deux mots qui n’ont rien à faire ensemble et qui pourtant cohabitent trop souvent : la manipulation et le couple. La manipulation dans le couple, en amour semble absolument inconcevable quand on est sincère et amoureux. Malheureusement ce n’est pas le cas de tout le monde… Certaines personnes considèrent les relations sentimentales comme un terrain de jeu malsain dans lequel elles peuvent manipuler leur partenaire. Par le mensonge, la tromperie, l’emprise, elles instaurent un climat où l’amour ne peut pas trouver sa place. Facile à détecter ? Hélas non… Trop d’entre eux cachent leurs travers. Voilà pourquoi certaines personnes sont aveuglées longtemps. Avant de réaliser que la manipulation n’est pas de l’amour et d’ouvrir les yeux sur la réalité douloureuse de leur histoire…

La manipulation en amour, un sujet douloureux

On ne vous apprend rien en affirmant que la manipulation amoureuse est une source de souffrance pour la personne qui en est victime.

Malheureusement, cela arrive souvent, et trop de femmes et d’hommes sont blessés dans des relations qui ne sont pas sincères. Dans de fausses histoires alors qu’elles, qu’eux, se livrent et se donnent avec confiance à l’autre.

Les comportements manipulateurs dans les relations sentimentales abiment par des pratiques malsaines et toxiques. Mensonges, faux engagement, tromperies, créant parfois une emprise qui peut devenir dangereuse.

Se prémunir puis se défaire d’une telle relation n’est pas chose facile parce que la personne qui manipule, qu’on désigne souvent comme pervers(e) narcissique selon son comportement, use de techniques de séduction et de manipulation puissantes.

En amour, on n’a pas envie de devoir se méfier parce que l’autre semble bizarre, trop investi d’emblée ou au contraire pas assez. Comment savoir ? Il n’y a pas de recette miracle, et tomber dans ce piège a trop souvent des conséquences désastreuses. Sur la confiance en soi, sur l’estime de soi également et sur la vision qu’on peut ensuite avoir du couple.

Comment refaire confiance, se laisser aller et lâcher prise quand on a été victime de manipulation ? Il y a même un fort sentiment d’injustice quand on pense que c’est la personne en souffrance qui se remet en question et cherche à comprendre une situation dont elle est la victime, et non pas la coupable. C’est là toute l’horreur de la manipulation amoureuse.

La manipulation n’est pas de l’amour : Le témoignage de Jeanne 

Jeanne a connu cette situation pendant plusieurs mois. Elle sait ce que c’est que de croire à une histoire, de décider de faire confiance, de mettre de côté ses peurs et de le regretter ensuite. Les belles paroles, le procédé pour la mettre en confiance, puis la manipulation… On retrouve dans son histoire ce processus de manipulation qui fait tout basculer, qui n’est évidemment pas de l’amour. Jeanne a réussi à ouvrir les yeux et à voir celui qui partageait depuis peu sa vie tel qu’il était vraiment. Décevant, lâche, menteur, manipulateur…

La manipulation n’est pas de l’amour : le jour où j’ai ouvert les yeux sur ma relation

« Je me suis longtemps sentie ridicule d’avoir vécu dans ce mensonge, dans cette fausse histoire. C’est comme si je faisais un déni de la réalité, je ne voulais pas ou plutôt je ne pouvais pas voir ce qui était pourtant évident. 

En parler a pris du temps parce que j’avais honte et je me sentais coupable à la fois. Drôle de sensation que de se remettre en question pour une chose dont on n’est pas responsable…

Pendant presque 8 mois j’ai vécu une relation que je croyais idyllique. J’ai rencontré A. au travail. Consultant, il n’était que de passage dans les bureaux où je travaille. 

J’ai cru à un coup de foudre réciproque, à un coup de cœur partagé quand il est venu m’inviter à boire un verre après le travail. 

Nous avions échangé lors de réunions puis de manière moins formelle lors des déjeuners de l’équipe. Échange de sourires, compliments discrets… Puis cette invitation. Pour moi c’était le début de quelque chose de simple, d’agréable et prometteur.

Après ce verre, un dîner, puis un cinéma, puis une expo. Pendant le premier mois, il s’est comporté en gentleman. Galant, prévenant, attentionné, tendre.

Comment ne pas y croire, comment imaginer un seul instant qu’on puisse mentir à ce point, ne pas être sincère ?

J’ai compris par la suite que c’était son « modus operandi », sa façon de taire ma méfiance. Il tissait sa toile telle une araignée. Pendant ce mois, il était encore en mission à mon bureau, et je sais maintenant que c’est pour cela qu’il jouait au mec parfait. Pour ne pas prendre le risque d’être démasqué dans sa vie professionnelle.

L’intimité est arrivée entre nous à peu près en même temps, et pendant ces semaines-là, la passion s’est invitée. Il était moins disponible et nos retrouvailles tournaient autour du charnel, du désir. Vu qu’on ne se voyait plus aussi souvent, qu’il n’était plus là où je travaillais, je n’y ai rien vu d’anormal.

Moins de messages, moins de temps ensemble, des soirées exclusivement au lit, mais je me disais que c’était le temps de s’adapter à ce nouveau rythme. Et qu’il était important de se découvrir aussi de cette manière, de voir si nous étions compatibles.

Cela a duré deux mois ainsi, et nous arrivions presque aux 4 mois de notre histoire. Je regrettais un peu sa disponibilité du début, sa tendresse, sa sensibilité, son écoute. Je le sentais moins concerné et moins présent. Les premiers temps, il se justifiait avec son excuse préféré : le travail, toujours le travail. Que pouvais-je dire contre ce que je croyais être la seule raison ?

Puis il a commencé à me faire des reproches sur mon comportement avec lui, mes besoins, mes attentes qui étaient apparemment « démesurées ». Alors que je prenais sur moi, qu’on se voyait de moins en moins, en coup de vent, et que mes messages restaient parfois en « vu » des jours entiers.

Je devais me rendre disponible quand il l’était, et il n’hésitait plus à me dire que moi je pouvais m’arranger car je n’avais pas autant de responsabilités que lui au travail.

Sur le moment, je ne voyais pas qu’il me rabaissait, que je me soumettais. Moi, plutôt indépendante et joyeuse, je devenais triste et stressée. Et surtout, je frôlais la dépendance affective. A répondre présente comme une femme soumise quand il daignait me « siffler » pour un morceau de nuit ou une fin de soirée. Quand il avait un service à me demander.

Le peu de fois où nous sortions, où nous rencontrions des collègues ou connaissances, j’étais son faire-valoir. C’est un homme très sûr de lui, ambitieux, presque arrogant. Je ne le voyais pas ainsi, ce sont des collègues qui m’ont ouvert les yeux.

Moi j’ai été comme aveuglée pendant plus de 7 mois.

Je n’ai pas eu de déclic, c’est ce que j’ai découvert qui m’a ouvert les yeux. Parfois, je me dis que sans ça, je serai peut-être encore prise au piège, et dans quel état…

Un jour alors que je revenais au bureau après un rendez-vous professionnel en extérieur, je suis tombée sur lui. Évidemment, il ne venait pas me voir. Et il n’avait pas de nouvelle mission dans nos bureaux. Mais sur le moment, il m’a baladée avec une histoire de papiers et je l’ai crue. Pendant une semaine, il était bizarre, à nouveau très réceptif aux messages, très curieux de mon travail…

Vous avez sûrement compris. Ses différents lieux de travail sont son terrain de chasse…

Deux collègues que je connaissais peu, croyant que je n’étais plus avec lui depuis un moment déjà, ont gaffé. Avec cette phrase « décidément, il vient se fournir au même endroit celui-là » !

J’ai donc appris que je n’étais pas la seule femme dans sa vie. Monsieur était non seulement mesquin, parfois rabaissant, mais aussi menteur et infidèle.

Le parfait manipulateur.

Mais la manipulation n’est pas de l’amour, et lui, n’a jamais eu aucun sentiment pour moi. Je le sais maintenant.

Et apparemment, à chaque fois, la même chose. La lune de miel pendant quelques semaines, faite de romantisme pour la mise en confiance, puis la phase de passion pour ancrer son emprise, quelques jours ou semaines calmes pour faire croire à une vraie histoire et ensuite, le côté sombre. La distance, les reproches, les discours rabaissants, les secrets, les fausses excuses. Et le mensonge…

Entre le moment où je l’ai su, où j’ai compris et le jour où j’ai vraiment ouvert les yeux sur l’homme qu’il est réellement, il s’est passé plusieurs jours. C’est incroyable n’est-ce pas ?

Je crois que j’étais comme hébétée, je ne voulais pas y croire. A la fois, j’avais besoin d’explications mais c’est comme si je cherchais à prouver que c’était faux.

Il ne pouvait pas être cet homme volage, menteur, toxique.

Et pourtant si, et le pire arrive. J’ai donc appris qu’il entretenait des relations avec deux autres femmes, de façon plus ou moins suivie, plus ou moins physique. Quand je l’ai confronté, il a tenté de me manipuler. J’étais folle de croire aux ragots, j’étais jalouse maladive, ou encore il m’a accusée de le fliquer ! Il jouait à la perfection son rôle d’homme faussement outragé, se positionnant en victime.

Sûre de moi après ce mois d’enfer que je venais de vivre, frustrée et en colère plus que triste après ce que j’avais découvert, mon sursaut d’égo m’a sauvée. Je n’ai pas flanché, pas lâché, pas pardonné. Et encore moins cru un mot de ce qu’il osait me dire. J’ai attendu des explications, en vain. Des excuses, encore moins. Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment j’ai réussi à conserver mon calme ce jour-là.

Il n’a pas apprécié. Et il a fait ce que tout « bon manipulateur » qui ne veut pas assumer fait quand il est découvert, il a fui. Tout simplement. Il a littéralement disparu de ma vie. Comme on dit de nos jours, il m’a ghostée… Bloquée sur ses réseaux, ses messageries, son téléphone. Je n’ai plus eu de nouvelles, plus de moyen de le contacter.

Aller le trouver chez lui, à une heure de chez moi, pour avoir une explication à quoi bon ? Je savais que je n’aurai pas de réponse et sans doute peur de découvrir encore pire…

Heureusement, sa société n’a pas signé de nouveau partenariat avec la mienne depuis. Je ne l’ai donc jamais revu. C’est un soulagement. Cette histoire, j’y ai cru, vraiment. Et je me suis fourvoyée.

Si je sais aujourd’hui que ce n’est pas de ma faute, il m’a fallu un peu de temps pour remonter la pente, pour ne plus avoir cette honte et cette culpabilité comme compagnes.

Je sais que je serai forcément plus prudente à l’avenir. C’est dommage car cela empêche une certaine spontanéité. Mais si je ne veux pas devenir méfiante, j’essaie au maximum maintenant de me fier à mon intuition et de respecter mes limites, mes besoins et mes envies.

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