En amour, il y a des moments uniques dont on se souvient toute sa vie. C’est le cas de son premier baiser, du premier je t’aime, de sa première fois. Peu importe l’âge, on se rappelle généralement le prénom de son premier amour, les dates et les lieux, certains souvenirs ne s’effacent pas, même des années après. Et ce sont de jolis souvenirs, peut-être un peu idéalisés parfois avec le temps qui passe, mais qui restent gravés en mémoire. Vous rappelez-vous de votre premier amour ? Un amour de jeunesse qui a duré ? Un amour de vacances ? Quand et comment avez-vous su que vous étiez amoureuse ? Quels souvenirs en avez-vous gardés ? La première fois que je suis tombée amoureuse, voici un joli témoignage d’Andréa, qui nous fait replonger dans nos propres souvenirs.
La première fois que je suis tombée amoureuse
Quan je suis tombée amoureuse pour la première fois, j’avais 15 ans et il s’appelait Baptiste. Mon cœur a fait boum en le voyant pour la toute première fois. Je crois que j’ai eu tous les symptômes du coup de foudre : les joue rougissantes, les yeux qui pétillent, les papillons dans le ventre, et l’air bête, forcément. Surtout à 15 ans.
Il était là devant moi, si beau, si grand, si brun, et je me suis dit que c’était l’homme de ma vie !
Evidemment, je n’avais pas alors le recul nécessaire pour faire la distinction entre un coup de cœur, un coup de foudre et l’amour, le vrai. Mais c’est ce qui fait que c’était si beau et que j’en ai conservé un souvenir impérissable depuis toutes ces années.
J’avais l’innocence et l’insouciance propres à l’adolescence, je ne me posais pas tant de questions alors.
Mon cœur parlait pour moi, mon corps sûrement aussi, pourtant encore innocent, mes émotions et donc mes premiers sentiments amoureux.
La première fois où on ressent de telles choses, ça prend toute la place, littéralement. L’autre est omniprésent, dans les pensées, dans le cœur, dans les rêves.
Le monde tourne autour de lui, et de personne d’autre. Cela devient une obsession, ce mélange d’envie et de besoin, presque douloureux.
Quand vais-je le revoir ? Est-ce que je l’intéresse vraiment, que je lui plais suffisamment ? Ressent-il la même chose que moi ?
Si jeune, avec si peu d’expérience, c’est normal d’être aussi perdue, je l’ai compris depuis. Mais à l’époque, je me rappelle que je ne contrôlais absolument rien de ce tsunami émotionnel.
Il n’y a pas à dire, l’amour, quand ça vous tombe dessus, ça bouleverse tout, ça renverse. On y perd sa logique, ses repères, son bon sens même parfois !
La première fois que je suis tombée amoureuse, j’ai vu de la magie dans ce qui m’arrivait.
Tout n’était pas parfait, mais pour moi ça l’était et les souvenirs que j’en ai gardés depuis, sûrement idéalisés, vont dans ce sens.
Les jeux de regards, les sourires, les mains qui se frôlent, les taquineries. Et puis enfin, notre premier baiser, mon premier vrai baiser d’ailleurs, enlacés, cachés de notre groupe d’amis.
Je me rappelle sa douceur, sa gentillesse, sa tendresse, sa sincérité. Il y avait comme de la poésie dans notre histoire d’amour adolescente.
Mais nous n’avions pas l’impression d’avoir 15 et 17 ans. Ce que nous vivions était pour nous exceptionnel, unique, plus important que tout. Nous étions sur un petit nuage duquel il nous a été impossible de descendre pendant cet été-là…
C’est comme si ce que nous vivions était le nouveau centre de nos deux mondes, qui se rejoignaient alors pour ne former plus qu’un seul et unique Univers. Le nôtre.
Rien d’autre ne comptait plus autour de nous, plus personne. Nous comptions les minutes avant de nous retrouver, nous cherchions des moyens de rallonger le temps. Nous faisions passer des messages par amis interposés, tout, pourvu que nous puissions grignoter du temps ensemble.
Je me rappelle qu’à ses côtés, je me sentais vraiment bien, belle, forte, unique. C’est comme si on me regardait vraiment pour la toute première fois de ma courte existence.
A 15 ans, on manque évidemment de maturité et on n’interprète pas toujours bien les choses. Mais ces souvenirs ont construit ma vie amoureuse au fil du temps. Et je suis heureuse, des années après, d’avoir eu la chance de vivre ce premier émoi amoureux.
Il m’a aidée bien des fois par la suite à relativiser une déception amoureuse ou à continuer à croire en l’amour arrivée à l’âge adulte face à un chagrin d’amour, une rupture, une nouvelle déception.
Car malheureusement, cette jolie première histoire n’a pas duré. Elle n’a pas résisté au temps qui passe, à notre jeunesse, à la distance.
C’était un amour de vacances d’un mois que nous avons réussi à faire durer une année supplémentaire grâce à des lettres d’amour, des appels téléphoniques et nos souvenirs. L’été suivant, nous nous sommes retrouvés. Je partais en vacances au même endroit, lui était de là-bas.
Mais cela a été notre dernier été, la fin de notre histoire. Si l’amour était bien là, du haut de nos 16 et à peine 18 ans, il ne faisait pas le poids face à nos parents, à l’impossibilité de nous revoir, au fait que l’été d’après, je ne serai pas là.
Les lettres ont commencé à s’espacer, nos souvenirs à tiédir, notre amour si jeune à s’essouffler. Nous avions d’autres expériences à vivre, la maturité à acquérir, notre vie à nous créer.
Après deux étés magiques à ses côtés, l’heure des adieux avait donc sonné. Chacun a emprunté son propre chemin à des centaines de kilomètres de l’autre.
Mais jamais je n’oublierai ce qu’il m’a fait ressentir, l’intensité de ces premières fois. Premier baiser, premier je t’aime, premières retrouvailles, premières lettres d’amour…
Quand j’y repense après ces années, ces décennies même, le sourire s’invite toujours et je me rappelle encore du lieu de notre premier baiser. Ce moment hors du temps, je le chérirai à jamais.