L’apathie est une sorte d’impassibilité et d’insensibilité à tout ce qui entoure la personne apathique. Elle n’a plus envie de rien, se décourage et se désintéresse de tout et de tout le monde. Absence de motivation, d’envie, de curiosité, la personne qui en souffre ne ressent presque plus rien, elle est dans un état de vide émotionnel. Ce n’est pas une maladie, ni un trouble mental ou une forme de dépression. Il s’agit d’un symptôme plus ou moins fort selon les gens, résultant souvent d’un problème de santé. L’apathie est involontaire, celles et ceux qui en souffrent ne se complaisent pas dans cet état par envie, défi ou déni. Comment définir exactement ce symptôme, quelles en sont les causes et les conséquences ? Et les risques ? Comment en sortir ? Tour d’horizon sur l’apathie : cette absence involontaire de motivation et d’envie à être acteur de sa vie.
L’apathie : cette absence involontaire de motivation
L’apathie : qu’est-ce que c’est ?
Une personne apathique est une personne qui devient malgré elle comme spectatrice de sa vie. Son entourage parlera, pour les moins jugeants, de léthargie ou de déprime, pour les ignorants, de flemme et pour les plus inquiets, de dépression.
Ce n’est rien de tout cela. Il faut retenir que cette absence de motivation n’est pas un problème de volonté, la personne touchée par l’apathie n’a pas choisi de ne plus rien vouloir ni ressentir. C’est un processus totalement involontaire de sa part.
La définition de l’apathie est « une difficulté à se mobiliser pour des activités, causée par un manque d’intérêt émotionnel, et non une cause physique« .
Une personne apathique est indifférente à tout ce qui se passe autour d’elle : son environnement, les gens, les événements. Elle ne ressent plus d’émotions positives, n’a plus de désir à faire quoi que ce soit, elle est comme vidée. Cette forme d’épuisement émotionnel s’accompagne d’une vraie fatigue physique.
Selon le degré du symptôme, cela a donc des conséquences sur sa vie quotidienne. Travail, famille, couple, vie sociale… C’est une situation difficile à vivre pour l’entourage.
Une forme de dépression ?
Le raccourci est facile de se dire que c’est une forme de dépression mais ce n’est pas le cas. Il faut faire la distinction. Si 50 % des patients atteints de dépression sont aussi apathiques, il est possible de présenter un comportement apathique sans souffrir d’une dépression.
En effet, la personne apathique peut moduler ses émotions malgré l’indifférence qui prédomine. Une personne dépressive, elle, est toujours triste. L’apathie, ne crée pas alors d’humeur triste pathologique ou de ruminations dépressives comme le désespoir ou la culpabilité.
Une flemme non assumée ?
Là encore, c’est un raccourci à oublier. Une personne dite flemmarde n’aura pas envie de faire certaines choses comme aller travailler ou faire le ménage mais prendra plaisir à sortir ou voir ses amis par exemple.
Les personnes apathiques, elles, n’ont envie de rien, la notion de plaisir, peu importe le sujet, les laisse majoritairement indifférentes. L’apathie a des conséquences sur la réactivité émotionnelle, la motivation, la prise d’initiatives et la passion. Cet état d’indifférence généralisée affecte le quotidien de la personne qui en souffre.
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Les causes de l’apathie
Un comportement apathique peut être provoqué par de nombreuses causes.
Les premières sont les troubles psychologiques : bipolarité, schizophrénie ou une dépression qui peut entraîner de l’apathie comme on l’a dit précédemment.
Ce trouble peut aussi être causé par l’hypothyroïdie, qui est chronique ou par des lésions cérébrales provoquées par des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Parkinson) ou par d’autres affections comme la démence, ou un AVC.
Il peut également être la conséquence d’un traumatisme émotionnel ou d’un choc affectif, d’un état de grand stress ou suite à un événement traumatisant.
Quels en sont les symptômes ?
L’apathie est un état d’indifférence généralisée qui se traduit par l’absence partielle ou totale de réponse à certains stimuli habituels.
- L’absence d’émotions et de sensations
- L’absence d’envies
- Un manque de motivation
- La perte d’intérêt vis-à-vis des autres
- Une fatigue physique
- Un manque d’énergie pour effectuer les tâches quotidiennes
- Des mouvements moteurs lents
- Une incapacité à prendre des décisions
- La parole ralentie
- Un épuisement émotionnel
- De grandes phases de mutisme
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Comment est diagnostiquée l’apathie ?
On peut parler d’apathie lorsque les symptômes suivants persistent durant au moins 4 semaines :
Une forte démotivation
La personne apathique ne prend plus aucune initiative et montre une absence d’enthousiasme à faire les choses.
Un désintérêt pour son quotidien
Les sujets qui habituellement retiennent son attention ne l’intéressent plus du tout. Elle ne se sent plus concernée.
Une inactivité partielle ou totale
Elle cesse de pratiquer ses activités favorites et se désengage dans ses activités quotidiennes.
Un vide émotionnel
On constate une distance affective, même avec son conjoint ou ses enfants, une perte d’empathie et des émotions de moins en moins marquées.
Une fatigue intense
La personne se sent souvent fatiguée et/ou sans énergie, et on observe même un ralentissement psychomoteur.
Une sorte de léthargie
Ce n’est pas qu’elle est triste ou déprimée, mais elle n’éprouve plus de curiosité et de motivation. Son indifférence est comme due à une fatigue omniprésente.
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Comment en sortir ?
Votre médecin généraliste peut poser un premier diagnostic, complété si besoin par des examens médicaux. Généralement, la prise en charge par un professionnel de la psychologie est essentielle.
Dans les cas d’apathie couplée avec une dépression ou une forte anxiété, il peut être nécessaire d’aller voir un psychiatre pour avoir un traitement médicamenteux.
A ne pas oublier le rôle de l’entourage, souvent indispensable pour permettre le diagnostic et le traitement de l’apathie.
Le traitement est souvent complexe car il dépend de la cause du comportement apathique.
Attention, car on a tendance à imaginer l’apathie comme un problème « d’adulte » mais ce manque de motivation peut aussi concerner les enfants et les adolescents. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant ou au pédiatre.