Le mariage pour ou contre ?
Par Audrey
« Le mariage, c’est l’art pour deux personnes de vivre ensemble aussi heureuses qu’elles auraient vécu chacune de leur côté. »
On m’a demandé en mariage deux fois dans ma vie.
La première fois, je n’avais pas 18 ans. Jeux d’enfants, amours adolescentes, déclarations enflammées, on pense que cela durera toute la vie. C’était beau. Naïf, maladroit mais pur et sincère. Avec une jolie bague, une lettre d’amour et des promesses d’éternité, des serments les yeux dans les yeux du haut de notre inexpérience et de notre innocence. Cela dit, l’histoire aura duré plus de trois ans ; ni fiançailles vraiment, ni mariage à la clé mais une belle histoire d’amour entre deux jeunes adultes qui découvraient ensemble la force du désir et la puissance du sentiment amoureux et qui ont voulu sceller ça par une belle promesse d’engagement. A ce moment précis, on y croyait vraiment et cela demeure un très beau souvenir.
La seconde fois, j’avais presque 30 ans et c’était le père de mon fils. Pas de grande déclaration, de romantisme émouvant, de genou à terre avec une bague dans un écrin de velours. Rien du cliché romantique absolu de la demande en mariage. Et au final, le projet du mariage n’a jamais pris forme, on s’est concentrés sur autre chose, l’appartement, son avenir professionnel et surtout avoir un bébé. Mon fils vaut bien toutes les demandes en mariage. Et aujourd’hui, avec le recul, je me dis que le fait de ne pas avoir été mariée à son père a simplifié les choses lors de notre séparation. Triste façon de voir les choses ? Sûrement, mais on réalise parfois trop tard qu’on a fait un enfant avec un homme qui n’était pas l’homme de notre vie…
Donc voilà le bilan, deux demandes à plus de dix ans d’écart mais pas de mariage !
Suis-je une femme qu’on n’épouse pas ? Suis-je une femme qui n’a pas envie de se marier ?
Qui ne croit pas aux vœux et au serments prononcés, délivrés devant Dieu pour certains et devant témoins, famille et amis pour tous ?
Du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu ce rêve de petite fille, je n’ai jamais imaginé un mariage de princesse avec la robe meringue blanche, le bouquet de la mariée, les demoiselles d’honneur, la pièce montée. Je suis mal à l’aise avec ce protocole, les tralalas, les fanfreluches, la farandole des petits fours, la famille invitée mais qu’on ne connait pas vraiment, les sourires de façade.
Par défi, manque de romantisme, absence d’évidence ?
Je sais juste que je n’ai jamais fait de cet événement une priorité ou un projet de vie, je n’ai jamais considéré que c’était indispensable. J’ai une version très -trop peut-être- pragmatique du jour du mariage. Dépenser autant d’argent et d’énergie pour une seule journée, au mieux un weekend, de se mettre autant de pression, stresser, faire un crédit ou laisser ses parents payer ; tous ces préparatifs m’ont toujours apparu être des obligations, des contraintes.
Je n’y vois aucun romantisme, je ne trouve pas la magie de l’amour là-dedans. Vaste comédie pour moi ? Hypocrisie que de mettre en scène mon amour pour l’autre ? Je n’ai jamais eu envie de le crier au monde entier.
Parce que je n’y crois pas, que je n’ai pas encore rencontré mon âme-sœur ? L’homme fait pour moi saurait-il me faire changer d’avis à ce sujet s’il me faisait sa demande en mariage ? Me faire croire aux sacrements du mariage, soutien, fidélité, pour le meilleur et pour le pire ?
Les promesses échangées
LA vraie question est peut-être là, dans ces promesses échangées d’être toujours bienveillant, présent pour l’autre et de lui assurer qu’on sera fidèle. Peut-on vraiment en son âme et conscience promettre tout cela pour une durée indéterminée ? Je ne dis pas que les vœux échangés le jour du mariage ne sont pas sincères, mais personne ne peut savoir ce qu’il adviendra au bout de quelques années, car le jour J n’est qu’une métaphore de ce que sera réellement le mariage et la vie entre époux. Alors oui, j’admets douter de l’essence même du symbole de cette union.
En fait, le mariage est-il un risque que je veux prendre ? Suis-je prête à échanger des vœux de soutien, amour et fidélité éternels avec un homme ?
J’accorde tant d’importance à la parole donnée que j’ai l’impression que j’aurais un poids permanent sur les épaules, une appréhension qui ne demanderait qu’à se réveiller pour interpréter les moindres petits signes qui me feraient douter.
Ceci étant dit, peut-on croire en l’amour sincère et durable mais ne pas croire en l’institution du mariage ? Où en suis-je au final de mes théories sur le mariage, l’amour toujours ?
Et si j’étais tout simplement gamophobe, c’est-à-dire phobique du mariage ?
Oui je crois en l’amour, oui je veux croire qu’il existe quelque part l’homme avec qui je partagerai le reste de ma vie mais mon vécu m’empêche -m’interdit ?- de penser que le mariage est la réponse. Est-ce horrible de reconnaître qu’aujourd’hui aucun homme n’a suscité en moi assez de sentiments durables, suffisamment de confiance et de lâcher prise pour que je croie en cet engagement ? Que je puisse prononcer des vœux d’éternité ?
Nous avons tous des aspirations, des croyances, des envies qui définissent nos différents chemins de vie. Certains savent très tôt qui ils sont et ce qui pourra les rendre heureux, et ainsi ils peuvent avancer main dans la main avec quelqu’un. D’autres mettent plus de temps à se trouver, s’aimer, à s’épanouir et préfèrent donc trouver leur propre équilibre avant d’être accompagné. Il n’y a pas de date butoir, d’âge, de vérité absolue. On peut trouver notre alter ego à 20 ans comme à 40 ans, l’amour n’est pas une science exacte, pas une science du tout d’ailleurs. Quand il s’agit de sentiments il faut savoir écouter en chœur son corps, son cœur et son âme. Le mariage ne doit être ni un choix de raison ni juste de passion, il doit être l’équilibre entre les deux, pour une union sereine et réciproque.
J’ai conscience que ma vision peut être utopiste, que j’ai idéalisé le mariage ou au contraire que je le fuis, par peur de l’engagement, manque de confiance en moi et en l’autre.
Aujourd’hui encore, j’avoue que je n’ai pas de conclusion définitive à donner sur le mariage et que je ne sais toujours pas ce que je répondrais si un jour l’homme que j’aime(rais) venait à me demander : « Veux-tu m’épouser ? »
Et vous ?
Bonjour !
En ce qui me concerne, mon avis est tranché : le mariage, je suis contre. Bien sûr, certaines personnes y trouveront leur bonheur, mais il n’est pas fait pour tout le monde. Il y a cette idée de protocole, de se mettre en scène qui me met mal à l’aise – en plus j’ai horreur des grosses fêtes – et puis ça coûte cher, et puis c’est contraignant… bref, le mariage ne me fait pas rêver, moi non plus.
Je pense que tout ce qui compte, c’est l’amour entre les partenaires. Le mariage n’a aucune importance si les deux personnes s’aiment et ont confiance l’une en l’autre. Je suis peut-être un peu « extrême », mais j’ai tendance à penser que se marier est une preuve d’insécurité, de peur de perdre l’autre, de souhait de s’assurer qu’il/elle est à nous et à personne d’autre… Il y a aussi une espèce d’envie de briller assez futile. Après, on se marie aussi pour des raisons pratiques que je peux tout à fait comprendre : le compte commun, ce genre de choses.
Je suis peut-être un peu dure dans mes propos et je m’en excuse, mais je voulais partager la pensée. Je pense juste que remettre l’idée même de mariage en question est une très bonne idée.
Quelques points doivent nous interpeller :
1. Les souhaits de mariage sont très majoritairement le fait des femmes. Conséquence de la vente de la « journée de princesse » par les contes et messages de la société (boutique de robes de mariée ) ?
2. Le vrai engagement (à vie) est dans le fait d’avoir des enfants (62 % des enfants naissent maintenant hors mariage).
3. En cas de divorce les hommes se font généralement laminer par les juges aux affaires familiales, et dans près de 90 % des cas, lorsque le mère refuse la garde alternée (lui préférant la pension), le JAF lui accorde sa préférence.
Nombreux sont les hommes divorcés, qui disent « Plus jamais ça », et préfèrent discuter d’égal à égal sans l’intervention des juges et avocats. Pour ma part, étant passé par là, je dissuade fermement mes garçons de se marier un jour … Le mariage est une institution inique et hasbeen.