Comment définir autrement Le portrait de Dorian Gray que par le terme chef-d’œuvre. Ce roman relève du génie, c’est absolument brillant ! C’est un roman que je n’oublierai jamais.
Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde : Quatrième de couverture
Alors qu’il rend visite à son ami peintre Basil Hallward, Lord Henry rencontre le jeune Dorian Gray. Emerveillé par sa jeune beauté et sa naïveté, il se lie rapidement d’amitié avec lui et dit, en plaisantant, qu’une fois le portrait terminé, seul celui-ci gardera à jamais cette beauté tandis que Dorian vieillira peu à peu. Le jeune homme déclare alors qu’il donnerait son âme pour que ce portrait vieillisse à sa place. A ces mots, tous rirent… sur le moment.
Effrayé par ce portrait si parfait, Dorian le laissera chez lui, protégé de la vue de tous, cachant honteusement le secret de son âme…Le Portrait de Dorian Gray a été rédigé en 1890 puis complété en 1891. Ce roman fantastique est à la fois un manifeste esthétique et un récit moral. Bien qu’Oscar Wilde y développe l’idée d’un art dégagé de toute éthique, le jeune Dorian Gray va faire face à sa conscience morale à travers son portrait qui porte à sa place les traces de sa perversité et la décadence que le temps inflige aux esprits les plus purs.
Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde : Mon avis
Je ne sais pas par où commencer, j’ai peur de ne pas savoir correctement rendre hommage à un tel chef-d’œuvre !
Je ne connaissais rien de ce roman, je n’en attendais rien non plus. Et quelle claque !
Tout de suite, j’ai été happée par le récit. Le roman s’ouvre sur la présentation de Dorian Gray à Lord Henry (Harry) chez son ami et peintre Basil Hallward. Ce dernier vient d’achever le portrait de Dorian Gray qui est la plus belle oeuvre qu’il ait jamais faite. Basil a peur que Harry ne pervertisse Dorian par sa vision cynique et hédoniste de la vie. Suite à une conversation philosophique faite d’aphorismes et de théories sur la vie, et à la découverte de son portrait, le jeune Dorian Gray formule un vœu :
« Si c’était moi qui toujours devais rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir !… Pour cela, pour cela je donnerais tout !… Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais… Mon âme, même ! »
Cette étrange prière va s’exaucer ; malgré les années, Dorian ne perdra rien de sa beauté et de sa jeunesse, c’est son portrait qui vieillira à sa place et qui sera le reflet de son âme et de tous ses péchés.
Roman gothique et thématiques
Le portrait de Dorian Gray est un roman fantastique ancré dans un total réalisme. On plonge avec lui dans l’époque victorienne, j’ai pris un immense plaisir à lire les splendides et poétiques descriptions des fleurs, des vêtements, des bijoux, du mobilier et à m’imprégner pleinement des décors. La plume d’Oscar Wilde est incroyable, cet auteur est un génie, un poète, un philosophe !
Le portrait de Dorian Gray traite de la beauté, de l’art, de l’esthétique, de la morale, de l’amour, de la décadence. A la fois fantastique et philosophique, nous suivons ce jeune Dandy qu’est Dorian, l’influence néfaste qu’a sur lui son ami Harry et la décrépitude de son portrait, reflet de son âme.
Les personnages
Trois personnages principaux dans ce roman : Harry, Dorian et Basil. Trois visions de la vie quasi opposées. Des liens de dépendances entre les uns et les autres ; Basil est fasciné par Dorian et a besoin de lui pour peindre. Dorian est fasciné par Harry et boit ses paroles, il ne peut se passer de lui malgré la conscience qu’il a qu’il lui est parfois mauvais. Ce sont des personnages extrêmement complexes et fascinants, des dandys que l’on prend plaisir à suivre et à écouter.
Un énorme coup de coeur
J’ai tout aimé de ce roman : les réflexions philosophiques, l’intrigue, les personnages, la période, les descriptions, la plume extraordinaire d’Oscar Wilde, le début, le milieu, la fin. Ce fut pour moi une perfection absolue. Et je crois n’avoir jamais dit cela d’aucun roman.
Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde : Quelques extraits
J’ai souligné tellement d’extraits dans mon livre, je ne les mettrai évidemment pas tous ici. Je vous livre ceux qui m’ont le plus marquée :
« C’est pourquoi je hais le réalisme vulgaire en littérature. L’homme qui appellerait une bête, une bêche, devrait être forcé d’en porter une. »
« La base de tout scandale est une certitude immorale. »
« Le drame de la vieillesse n’est pas qu’on est vieux, mais bien qu’on fût jeune. »
« Un livre n’est pas moral ou immoral *. Il est bien ou mal écrit ». »
« C’est le spectateur et non la vie, que l’Art reflète réellement. »
« L’Art est tout à fait inutile ».
« La plus commune des choses nous paraît exquise si quelqu’un nous la cache. »
« Nous vivons dans un âge où les hommes ne voient l’art que sous un aspect autobiographique. Nous avons perdu le sens abstrait de la beauté. »
« Le seule moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder. Essayez de lui résister et votre âme aspire maladivement aux choses qu’elles s’est défendues ; avec, en plus, le désir pour ce que des lois monstrueuses ont fait illégal et monstrueux. »
« La seule différence qui existe entre un caprice et une éternelle passion et que le caprice…dure plus longtemps. »
« Les jeunes gens veulent être fidèles et ne le sont point ; les vieux veulent être infidèles et ne le peuvent. »
« Aujourd’hui, chacun sait le prix de toutes choses, et nul ne connaît la valeur de quoi que ce soit. »
« La fidélité est à la vie sentimentale ce que la stabilité est à la vie intellectuelle, simplement un aveu. »
« Guérir l’âme au moyen des sens et les sens au moyen de l’âme. »