On ne compte plus les anglicismes pour désigner les techniques de séduction et les pratiques malsaines actuelles relatives aux rencontres. Ghosting, slow fading, submarineing… Peu d’entre elles sont des comportements honnêtes. Que penser du s*xting ? Cette pratique consiste à envoyer via son smartphone ou son ordinateur des messages, photos ou vidéos intimes de soi à une autre personne, avec qui le degré de connaissance ou d’intimité varie. Cela peut aller d’un échange via un site de rencontres, d’une discussion sur un réseau social à des s*xtos avec son partenaire du moment. Est-ce courant, sans risque ? Sans tabou aujourd’hui avec la libération des mœurs en matière de rencontre, de vie amoureuse, de s.e.x.e ? Le *exting : une pratique dangereuse ? Ce qui inquiète, c’est que des adolescents y ont recours, sans réaliser les risques et dangers encourus. Voici un point sur le sujet.
Le s*xting : une pratique dangereuse ?
La notion de vie privée est un concept qui évolue au gré des générations, du contexte social et des moyens de communication. Aujourd’hui, la vie privée est de plus en plus étalée sur la toile, grâce ou à cause des nouvelles technologies. Entre les réseaux sociaux, les sites de rencontres et les messageries instantanées, il y a une frontière très mince entre le public et le privé, entre vie virtuelle et vie réelle. Et la sphère intime n’est pas en reste.
Qu’est-ce que le s*xting concrètement ?
Le s*xting est la fusion de deux mots, s.e.x.e et texting, ce qui signifie l’écriture et l’envoi de messages à caractère intime, é.rotique et s.e.xuel. Mais cela ne s’arrête pas là. Cette pratique va plus loin que les s*xtos, avec l’envoi de photos ou de vidéos privées très intimes. C’est-à-dire qu’une personne se prend en photo dénudée ou se filme avec un smartphone, une tablette ou une webcam pendant qu’elle se dénude et adopte des postures plus que suggestives. Elle envoie ensuite ce qu’elle vient de filmer ou de photographier à une tierce personne.
Et la confiance dans tout ça ?
Se pose alors évidemment la question de la confiance mise en cette personne. Etes-vous en couple ? Est-ce un jeu amoureux réciproque entre vous ? Ou s’agit-il d’un jeu de séduction un peu rapide, d’un désir mis en scène virtuellement avec une personne qui ne fait pas encore vraiment partie de votre vie ?
Si la vidéo ou la photo est envoyée à une personne qui a juste envie de jouer, qui n’est pas honnête sur ses intentions, alors oui, le risque existe. On vous explique plus bas dans cet article tous les risques encourus.
La notion de vie privée n’existe pas sur Internet
Rien de ce que vous publiez sur le web n’est privé. Une fois que vous appuyez sur le bouton “Envoyer”, il n’y a plus de retour en arrière possible. Vous ne pouvez pas effacer, récupérer, changer d’avis. L’autre peut enregistrer, conserver, partager… Et même pour les applications avec les messages qui s’effacent, comme Snapchat, une capture d’écran ou Screenshot est toujours possible. Pensez-y !
Adulte, on peut considérer que vous avez le recul nécessaire pour savoir évaluer les risques de ce genre de pratique. Mais certaines personnes sont plus influençables ou vulnérables que d’autres. Ne faites rien que vous n’avez pas envie de faire, n’acceptez aucun ultimatum ou chantage affectif. Cela peut arriver, même à 25 ou 40 ans.
Là où le risque est plus grand, c’est chez les adolescents, car ils n’ont pas toujours conscience des conséquences possibles de cette « conduite à risques ».
Le s*xting, une pratique banalisée chez les adolescents ?
Chaque génération a ses propres rituels en matière de premiers émois amoureux. Hélas aujourd’hui, on semble bien loin des flirts innocents dans la cour de récréation et des petits mots échangés en cours. C’est une époque révolue à l’heure des smartphones et des réseaux sociaux. Et on sait que les adolescents veulent souvent grandir trop vite et par mimétisme, par défi, par pression hélas aussi, dépasser leurs limites. Et donc prendre des risques.
En ont-ils conscience ? Les concepts de consentement et de vie privée leur parlent-ils ? Hélas, le partage de messages et de photos plus ou moins ambigus semble trop souvent banalisé.
Via les SMS, les applications de messagerie instantanée ou les réseaux sociaux comme Snapchat, Instagram ou TikTok, de nombreux adolescents partagent des clichés intimes et jouent au jeu dangereux de leur nouvelle libido et d’un désir pas encore contrôlé. Le souci ? Le destinataire n’est pas forcément une personne bien, honnête ou amoureuse. Le risque est grand de tomber sur quelqu’un de mal intentionné. Et encore plus quand les adolescents jouent avec le feu via des applications de rencontres et réseaux sociaux avec des quasi inconnus.
Pourquoi les jeunes pratiquent le s*xting ?
La première raison semble être ce qu’on appelle le mimétisme social. L’envie ou le besoin de faire comme les autres, la fameuse pression des pairs, de se vieillir, d’être « cool », sans prise de tête. Mais ces adolescents confondent l’ouverture d’esprit avec la dangerosité d’une pratique souvent plus subie que souhaitée.
L’adolescence est aussi l’âge des prises de risque, du besoin de dépasser certaines limites, de provoquer, d’oser, sans avoir conscience des réels dangers. Et dans le cas précis du s*xting, le fait de pouvoir communiquer leurs désirs et pulsions par écrans interposés leur donne l’impression que c’est sans risque.
Faut-il s’en inquiéter pour les jeunes ?
Plus le s*xting est pratiqué jeune, plus il est dangereux. Cela va de pair avec l’accès à un contenu qui était autrefois protégé, ce qui est problématique chez une population pas assez mature pour savoir comment gérer ces images, vidéos et pratiques. C’est donc inquiétant car ouvert à des dérives.
Les risques liés au s*xting
La multiplication des partenaires
La pratique du s*xting peut engendrer un nombre de plus en plus important de partenaires et une banalisation des rapports charnels. Faire l’amour n’a plus pour beaucoup de jeunes la même signification que quelques décennies en arrière.
Le harcèlement virtuel
Si vos camarades de classe ou vos collègues de travail découvrent les photos ou les vidéos que vous avez envoyées, ils peuvent tout révéler, vous humilier et inonder la toile de commentaires négatifs.
Le chantage ou s*xtorsion
Autre risque important : la conservation des messages échangés et l’utilisation que va en faire le destinataire, avec le chantage fait avec les photos ou vidéos reçues en menaçant de les diffuser. La rançon demandée ? D’autres contenus, de l’argent, parfois même un rapport intime… C’est un cercle vicieux, un engrenage pervers qui risque alors de se mettre en place pour l’envoyeur qui devient alors une victime. Dans le cas du s*xting, cette extorsion s’appelle une s*xtorsion.
Le revenge p.o.r.n
Expression venue des États-Unis, cela consiste à rendre le contenu intime public pour humilier une personne, la discréditer ou faire du chantage. C’est devenu un moyen de vengeance en cas de rupture ou de règlement de compte.
Des troubles psychologiques
Le fait de montrer son intimité à des personnes extérieures peut provoquer de graves problèmes de harcèlement, entrainant repli sur soi, dépression, phobie sociale et/ou scolaire et pouvant aller hélas jusqu’au suicide.
Avec le s*xting, prenez vos précautions !
Si le s*xting n’est pas une conduite dangereuse en soi, ses conséquences peuvent l’être fortement. Aussi, si vous prenez la décision d’échanger aussi intimement, évitez d’envoyer des vidéos ou des photos qui permettent de vous identifier. Ce qui veut dire, ne prenez pas en photo ou ne filmez pas votre visage si vous êtes dénudé(e), nu(e) ou dans des positions suggestives. Et évitez de montrer vos tatouages ou piercings qui sont autant de signes distinctifs pour vous identifier.
Pour éviter ces dérives chez les adolescents, l’éducation s.ex.uelle est primordiale, en cours et à la maison. L’accompagnement doit être précoce et global sur l’intimité et l’utilisation d’Internet. Le contrôle parental est très important, ainsi que la communication entre parents et adolescents.
La diffusion d’images de personnes sans leur consentement constitue en France une infraction légale.